Faculté

Équipe décanale

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De gauche à droite: Christine Sempoux, Manuel Pascual, Claudia Bagni, Sylvie Traimond, Patrick Bodenmann, Renaud Du Pasquier
© Gilles Weber, CHUV

Entretiens

Pr Pascual, doyen

Manuel Pascual

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© Gilles Weber, CHUV

S’il fallait chercher un fil rouge à la carrière de Manuel Pascual, cela pourrait être la créativité: «Si j’avais été doué, j’aurais aimé devenir artiste, confie le futur Doyen de la FBM. Mais pas un interprète, ce qui m’intéresse, c’est plutôt la composition ou la création». Il professe son admiration pour certains artistes, peintres ou musiciens, classiques ou contemporains.

Mais la médecine et les soins sont une tradition familiale, qui remonte à loin.  En effet, médecins, soignantes, dentistes, oculistes ou pharmaciens se sont succédé ou ont coexisté dans sa famille depuis le XIXe siècle, et c’est donc avec une certaine logique que Manuel Pascual commence ses études de médecine à Genève dans les années 80. Non sans une ultime hésitation avec la biologie, qu’il jugeait «potentiellement plus créative». Aujourd’hui, alors qu’il prend les rênes de la Faculté de biologie et de médecine, la boucle est bouclée, relève-t-il avec malice.

On comprend dès lors qu’il se voyait clinicien-chercheur, et il fait ses premières armes en clinique et en recherche en médecine interne et en immuno-néphrologie à Genève, entre 1986 et 1993, avant de partir au Massachussetts General Hospital et à la Harvard Medical School, à Boston. Il y restera dix «très belles et passionnantes années», passant de la néphrologie à la transplantation d’organes. Et gagnant aussi un goût pour les anglicismes.

Projets
Jusqu’à 2003 et ce coup de téléphone du Doyen de la Faculté de médecine de l’époque, Michel Glauser, qui lui propose de mener un grand projet lausannois: la création et mise en place du CTO, le Centre de transplantation d’organes, qu’il dirige, établissant également des liens avec Genève en vue de la création du Centre universitaire romand de transplantation, et pavant aussi la voie avec un petit groupe de collègues à la future cohorte STCS, cohorte suisse de patients transplantés unique au monde.

Un grand projet créatif comme il les aime: «Je n’ai pas vu le temps passer!» Jusqu’en 2015, où Jean-Daniel Tissot le sollicite pour rejoindre son équipe décanale. Il hésite, puis accepte et prend les commandes d’un dicastère inédit, «Communication, stratégie et relations extérieures». Une création from scratch, encore! A ce poste, il renforce l’équipe et les activités de communication de la FBM et exerce surtout ses talents de diplomate, détricotant certains des dossiers les plus emmêlés de la Faculté. Pour citer une boutade de Jean-Daniel Tissot: «Manuel Pascual est l’immuno-suppresseur de la FBM».

La greffe à la FBM prend, au point qu’il décide de poser sa candidature comme Doyen, après deux mandats comme vice-Doyen. Élu brillamment par le Conseil de faculté le 12 janvier 2021, sa nomination a été validée officiellement le 24 mars 2021 par le Conseil de direction UNIL-CHUV-Unisanté.

Se présenter comme Doyen était pour Manuel Pascual la «suite logique» à ses six ans comme vice-Doyen: «J’aime être au cœur de la vie académique et je suis sensible à l’argument du service à la communauté. De plus, le poste de Doyen est aujourd’hui très spécialisé, mieux vaut arriver un peu préparé».

Service public
Pour autant, il insiste: «Il faut l’aborder avec humilité et prudence». Et il faut bien s’entourer: le nouveau Doyen vient d’annoncer son équipe, constituée à parité de vice-Doyennes et de vice-Doyens. «Je tiens aussi à souligner la grande qualité de l’équipe administrative et des adjointes et adjoints du Décanat, ainsi que l’ambiance positive qui y règne. J’aime travailler avec des personnes qui voient le verre à moitié plein. C’est pour moi essentiel».

Comment imagine-t-il la transition? «Pour beaucoup, mon élection est garante d’une certaine continuité avec le Décanat actuel. Et je vais effectivement veiller à ne pas déstabiliser cet édifice. Pour autant, il nous faudra aussi montrer une capacité adaptative sur certains projets existants, et je me réjouis d’en créer de nouveaux!» Pas de révolution, mais une évolution, promet Manuel Pascual.

top-down: ces collaborations entre médecins et fondamentalistes fonctionnent quand elles émanent de la base, quand elles font sens pour leurs différents protagonistes. Je trouve aussi capital que la SSF conserve son autonomie». Manuel Pascual se réjouit aussi de travailler avec les directions de l’UNIL, du CHUV et d’Unisanté.

L’après-Covid…
Il faudra composer avec la pandémie de Covid-19: «Que les choses retournent, ou pas, à la normalité cet automne, cette crise a amené de nouvelles façons de travailler. Il est certes important de se réunir, mais certains meetings peuvent être virtuels: visons l’efficacité et l’efficience».

Car la FBM et son futur nouveau Doyen auront du pain sur la planche. Les dossiers à suivre sont nombreux, qu’ils concernent l’enseignement, la relève académique ou la recherche. Le développement des sciences infirmières, notamment, est une priorité, tout comme la promotion de l’égalité: «Egalité mais aussi diversité doivent devenir une respiration quotidienne». Et l’infusion ne serait pas complète sans un troisième -té, la durabilité: «C’est une problématique qui est déjà organiquement très présente au sein de la SSF et de l’UNIL, mais nous devons la développer ailleurs: nous devons nous demander ce que la FBM peut faire pour la société, mais aussi ce que nous pouvons faire au sein de notre Faculté. Une chose est sûre, la FBM devra jouer un rôle important».

par Nicolas Berlie - Communication FBM
publié le 1er juin 2021

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Pr Bodenmann, vice-doyen - Enseignement et diversité

Patrick Bodenmann

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© Gilles Weber, CHUV

Le professeur Patrick Bodenmann a rejoint l’équipe décanale de la Faculté de biologie et de médecine (FBM) en août 2020, sous le Décanat Tissot, en tant que vice-Doyen à l’enseignement et à la formation. Il continue à exercer cette fonction au sein de la nouvelle équipe décanale de Manuel Pascual. Il répondait à nos questions en juin 2020.

Quels enjeux identifiez-vous, à ce stade, dans votre nouveau Dicastère?
Il y aura bien sûr toute la réaction au Covid-19. Nous devrons répondre à des questions très concrètes, portant notamment sur l’évaluation de l’enseignement, sur les modalités d’examen, dans une année où tout a été bousculé. C’est un des points essentiels, et cela va nous occuper une bonne partie de l’année en cours. Il va très probablement en sortir du positif: certes nous avons été forcés par les circonstances à mettre en place un enseignement en non-présentiel, mais cela nous offre aussi une palette d’outils intéressants. Un autre élément important pour 2020 sera l’accréditation de l’Ecole de médecine. Dans ce contexte particulier, et en général, l’enseignement de l’interdisciplinarité reste aussi un défi important.

Notamment avec les soins infirmiers?
Tout à fait. L’Institut universitaire de formation et de recherche en soins (IUFRS), qui forme aux métiers de demain, et notamment à la pratique infirmière avancée, sera un des acteurs essentiels. C’est quelque chose d’assez naturel pour moi, puisque nous avons à Unisanté beaucoup d’infirmières ou d’infirmiers que nous décrivons comme étant de «première ligne» (IPL): ces personnes sont habilitées à poser certains diagnostics et prescrire certains médicaments. Avec les IPL, nous avons mis en place une solution pragmatique, qui répond à la logique du besoin; mais Unisanté ne délivre pas, bien sûr, de formation «mastérisante» en la matière, contrairement à l’IUFRS. Il sera dès lors intéressant de travailler sur la question de la certification et de la professionnalisation de la pratique infirmière avancée, en apportant depuis Unisanté ma sensibilité du terrain.

Quel est votre rapport avec la recherche fondamentale – l’autre versant de la FBM?
Je suis d’abord un clinicien qui fais de la recherche clinique, et c’est aussi à ce titre qu’on m’a demandé de venir au Décanat. J’aurai donc beaucoup à apprendre dans d’autres domaines, tels que la recherche fondamentale. En parlant d’enjeux, il me faut ici faire preuve d’humilité: il y a certains dossiers qui me sont proches, qui touchent à ma pratique, notamment via l’Ecole de médecine ou l’IUFRS, et pour lesquels j’ai déjà quelques idées et propositions ; mais il y a d’autres secteurs, d’autres écoles dont je n’ai encore qu’une connaissance limitée, et pour lesquels il me faudra plus de temps de lecture et d’échanges. J’y serai particulièrement attentif.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette fonction de vice-Doyen à l’enseignement et à la formation?
J’ai toujours eu un intérêt marqué pour l’enseignement et la pédagogie médicale. J’aime être en contact avec les étudiants: je trouve cela très «ressourçant». Parallèlement à cela, je suis actif dans diverses structures, comme la COMSKILLS ou la supervision d’examens. Je suis également membre depuis des années du Conseil de faculté, que je vais devoir quitter suite à ma nomination. Arriver aujourd’hui au Décanat au sein d’une équipe très expérimentée, puisqu’elle arrive au bout de son double mandat (ndlr: le 31 juillet 2021), c’est aussi pour moi une formidable opportunité d’apprendre au contact de ses membres. Et le passage de témoin avec la vice-Doyenne sortante, la professeure Isabelle Décosterd, se passe très bien.

Vous apportez aussi votre propre vision, celle de l’interniste-généraliste, et du spécialiste des populations en situation de vulnérabilité…
C’est vrai. L’équité en santé, l’équité dans les soins est depuis des années mon cheval de bataille. J’ai d’ailleurs un double bagage, en médecine interne ambulatoire mais aussi en santé publique, avec un Master à la London School of Hygiene & Tropical Medicine. Cela va forcément infuser mon approche de vice-Doyen à l’enseignement. Deux livres encore m’ont beaucoup apporté au cours de mes années d’enseignement: Teacher Man, de Frank McCourt, et Teachers as Cultural Workers, de Paulo Freire, ce dernier mettant en rapport pédagogie et inégalités. Ces deux ouvrages, avec des angles d’approche différents, m’ont beaucoup fait réfléchir à la responsabilité de l’enseignant et à l’immense opportunité qu’il a de pouvoir partager son savoir.

par Nicolas Berlie - Communication FBM
publié le 2 juin 2020

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Pre Sempoux, vice-doyenne - Relève académique et égalité

Christine Sempoux

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© Gilles Weber, CHUV

L’ex-présidente de la Commission Egalité Diversité et Intégration (EDI) de la FBM a pris en charge en août 2021 le dicastère de la Relève académique, répondant au souhait du Doyen Manuel Pascual de lui donner une couleur plus «égalitaire».

Au dicastère de la Relève académique et égalité, on réfléchit «plan de carrière». Mais dans les faits, les carrières empruntent souvent des chemins peu linéaires et dépendent autant des rencontres et des opportunités, que des «plans» de campagne. Christine Sempoux en sait quelque chose: car au départ, la médecin pathologue voulait «soigner les gens». Enfant, elle avait contracté une méningite et avait été marquée par l’attitude de son médecin de famille: «Sa bienveillance, son calme et ses mains fraiches sur mon front étaient comme un remède magique à mes maux de tête». C’est à cet épisode qu’elle fait remonter sa vocation, elle qui n’est pas née dans une famille de médecins.

Mais en 3e année de médecine, à l’Université catholique de Louvain (UCL), elle découvre… le microscope. Elle se passionne pour l’étude des cellules et des tissus, pour ce qui distingue le pathologique du normal; elle aime observer, elle a une excellente mémoire visuelle et la pathologie satisfait son «vilain défaut», la curiosité. Ou plutôt, sa volonté de comprendre le pourquoi et le comment des maladies. Elle opte donc pour la pathologie – elle fait partie du petit pourcent d’étudiantes et d’étudiants qui choisissent cette spécialisation. Ce qui la motive aussi, c’est qu’à côté de la clinique, Christine Sempoux entend faire de la recherche, et que cette spécialité, par essence, est à la jointure de ces deux activités.

De son père, professeur à la Faculté des lettres de l’UCL, elle a reçu le goût d’apprendre et la passion de transmettre; c’est dans le monde universitaire qu’elle se reconnaît. L’orientation vers la pathologie digestive et hépato-bilio-pancréatique se fera, elle, un peu par hasard: un doctorat en pathologie pancréatique endocrine sous l’égide d’un mentor exceptionnel, une porte qui s’ouvre dans un service, une bourse mise au concours avec un séjour aux États-Unis à la clé, sont les différentes pièces d’un puzzle qui font qu’elle est aujourd’hui une experte du domaine. C’est sur le foie que se concentrent ses recherches les plus récentes, avec des collaborations transatlantiques et, entre autres, sa participation au très sélect International Liver Pathology Study Group, panel d’une quinzaine d’experts mondiaux de la pathologie du foie, surnommés les… «Elves».

Non à la pensée unique
Arrivée à Lausanne en 2014, professeure ordinaire de l’UNIL et médecin-cheffe à l’Institut de pathologie du CHUV, elle est rapidement démarchée pour prendre la vice-présidence de la Commission ProFemmes, devenue Commission Egalité, Diversité et Intégration (EDI), qui vise à promouvoir les carrières académiques féminines: car plus on grimpe dans les échelons, plus les femmes ont tendance à disparaître.  «Ma vice-présidence, puis ma présidence de la Commission EDI ont été pour moi un apprentissage en accéléré de l’UNIL, de la FBM, des spécificités de ses deux Sections, celle des sciences fondamentales et celle des sciences cliniques (SSF et SSC), ainsi que du CHUV; j’ai pu m’imprégner des problématiques de l’hôpital et de la recherche, des enjeux facultaires, mais surtout j’ai pu rencontrer les personnes et découvrir la diversité de leurs parcours, professionnels et privés.»

Et c’est dans la continuité de ce travail que Manuel Pascual, alors en campagne pour le poste de Doyen, l’a contactée au printemps 2021: «Il voulait donner une dimension «égalité» au dicastère Relève, d’ailleurs rebaptisé Relève académique et égalité (ndlr: anciennement Relève académique et plans de carrière).» «Travailler au dicastère de la Relève c’est avoir la chance de découvrir une pépinière de talents, comme le dit souvent mon adjointe Catherine Saib, c’est une extraordinaire possibilité de rencontrer ses collègues, et, surtout pour les plus jeunes d’entre eux, de connaître leurs travaux, de les conseiller et de voir les liens possibles, notamment entre SSC et SSF. Mais c’est aussi un défi!» estime Christine Sempoux, consciente notamment de la complexité de la FBM, dont les deux filières ont des us et coutumes différents. «Toutefois, il y avait la volonté conjointe du Doyen et du nouveau Recteur, le Pr Frédéric Herman, de s’investir pour l’égalité, une belle dynamique au sein de l’équipe décanale, centrée sur un partage de valeurs communes, une excellente équipe d’adjointes et d’adjoints que j’avais déjà côtoyés et appréciés, j’ai jugé qu’il y avait un bon alignement des planètes», s’amuse la professeure.

Mais laissons là Mars et Vénus. Christine Sempoux veut «promouvoir l’altérité dans le monde académique, c’est-à-dire une représentation féminine suffisante pour qu’il y ait d’autres modes de pensée, de leadership», des facteurs selon elle «essentiels pour motiver la jeune relève académique». «Cette nouvelle relève, les hommes aussi bien que les femmes, a d’autres aspirations; ils et elles ne misent plus à 100% sur leur carrière, mais veulent aussi avoir du temps pour eux, pour leur famille, pour un engagement sociétal. Et c’est un sacré défi de s’organiser pour concilier tout cela, du côté de la science, où la concurrence est très rude, notamment pour l’obtention de financements et du côté de la clinique, où notre investissement – on peut parler de dévouement – a tendance à prendre toute la place, on peut être emporté…».

Où sont les femmes?
Voilà la quadrature du cercle que doit résoudre la nouvelle vice-Doyenne à la Relève académique et à l’égalité. Sans se démonter, elle entend y faire face avec «bienveillance», en étant très claire sur les procédures. Certes la chape réglementaire est contraignante, mais cela ne doit pas être tétanisant: «Ce qui compte tout d’abord pour quelqu’un qui envisage une carrière académique, c’est l’envie de se lancer et de s’investir. En parallèle vient l’environnement: est-il favorable, risque-t-il au contraire de décourager les velléités de carrière académique? Comment peut-on le rendre plus motivant et la carrière académique plus accessible?»

Et pourquoi, à un moment, perd-t-on les femmes? «L’explication couramment avancée, c’est celle de la difficulté à concilier vie professionnelle et vie familiale, et il est vrai que les organisations actuelles sont encore trop peu pensées en ce sens. Mais pour moi, c’est un raccourci inadéquat, une vue beaucoup trop courte. Outre que cela suppose des rôles préétablis entre femmes et hommes, un schéma qui évolue et qu’on devrait avoir dépassé, je pense qu’il y a de nombreux autres facteurs qui entrent en ligne de compte: notamment, à mon avis, une forme de désenchantement, les femmes – sans faire de généralités – se reconnaissant en majorité moins dans un monde fondé sur la compétition et le jeu politique, et perdent sans doute en partie leur motivation en perdant le sens de ce qu’elles font.»

A l’inverse, les hommes seraient plus «dans le moule», soumis à une forte pression, inculquée très tôt, «à ne pas lâcher», qui peut aussi être mal vécue. «Ce ne sont que des hypothèses, mais le résultat est là: en termes de carrière académique, on observe une sélection naturelle qui favorise des profils plutôt masculins, ce qui entretient le phénomène». Il est donc temps, pour la vice-Doyenne, de faire évoluer le système: «Je voudrais qu’il soit possible pour chacune et chacun d’être ce qu’il est, authentique, sans avoir besoin d’endosser un costume, de se conformer aux attentes liées au genre ou aux schémas sociétaux. Rappelons-le, la diversité est une richesse, c’est même peut-être la principale richesse d’une université, la garantie de sa créativité

Et cette diversité, dépassant le genre, mais s’attachant aussi aux parcours professionnels, aux trajectoires de vie, aux aspirations, est ce qui devrait permettre à la FBM, et au dicastère Relève académique et égalité en particulier, de faire face à un autre gros enjeu: celui de la médecine hautement spécialisée et de l’évolution de l’hôpital académique, dont les orientations prioritaires, pour la FBM, restent à définir.

par Nicolas Berlie - Communication FBM
publié le 13 janvier 2022

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Pre Bagni, vice-doyenne - Recherche et innovation

Claudia Bagni

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© Gilles Weber, CHUV

Vice-doyenne à la Recherche et à l’innovation, la professeure Claudia Bagni souhaite notamment intensifier la recherche biomédicale au sein de la Faculté de biologie et de médecine (FBM).

Arrivée à Lausanne en 2016, Claudia Bagni a pris les rênes du Département des neurosciences fondamentales (DNF), qu’elle a tenues de 2016 à 2021. Elle a participé à la réorganisation du Département, mettant l’accent sur les synaptopathies, les maladies provoquées par un dysfonctionnement des synapses, ces jonctions grâce auxquelles deux neurones communiquent, avec l’implication aussi des cellules gliales: «Sous cette enseigne commune, nous sommes parvenus à rassembler des thématiques très diverses, avec des laboratoires qui travaillent entre autres sur la maladie d’Alzheimer, la douleur, la dépression et, dans mon cas, l’autisme et l’X fragile», souligne la professeure, elle-même spécialiste de la structure et de la fonction des synapses.

Elle a également piloté la mise sur pied de la plateforme Neuro-Bau, dédiée à l’étude du comportement des rongeurs et son corrélat neuronal. Et dans la mouvance des modèles expérimentaux alternatifs, elle a été depuis 2016 l’armatrice de la plateforme utilisant des drosophiles pour répondre à des questions biomédicales au DNF.

Vice-doyenne à la Recherche et à l’innovation depuis août 2021, elle entend mettre ses talents d’organisation au service de Faculté. Toujours dans les modèles alternatifs, une plateforme dédiée aux organoïdes sera créée au printemps 2023, grâce au soutien de la direction de l’UNIL. Elle sera hébergée au DNF, mais disponible à tous les chercheurs de la FBM. «Je souhaite aussi intensifier la recherche biomédicale, favoriser les liens entre recherche fondamentale et clinique en renforçant les interactions avec nos plateformes technologiques de pointe. Parfois, on a tendance à mettre l’accent sur ce qui sépare les sciences fondamentales et les sciences cliniques, la biologie et la médecine; je vois les choses dans une perspective différente, à la fois dans ma position de vice-doyenne à la recherche, où mon rôle est de représenter tous les scientifiques de la FBM, mais aussi dans ma carrière de chercheuse: je travaille sur l’autisme, mais avec un modèle de drosophiles ainsi que sur des cellules humaines qui proviennent directement de patients. Dès lors, où est-ce que je me situe? Je profite de la richesse de notre Faculté qui permet de travailler sur différents aspects de la recherche biomédicale.»

Renforcer les collaborations, les échanges d'idées et de perspectives, cela revient aussi à susciter les opportunités. Ces opportunités, l’ancienne directrice du DNF les voit notamment dans les neurosciences: «Nous avons une masse critique énorme à la FBM dans ce domaine, avec des expertises et des connaissances profondes du cerveau, de la mouche à l'homme, l'utilisation de différentes méthodologies pour étudier ses fonctions et ses dysfonctionnements, allant de la recherche de base au translationnel, en passant par des solutions tech-oriented. L'un de mes objectifs, partagé avec notre doyen, est de renforcer les stratégies soutenant les approches multidisciplinaires pour étudier et promouvoir la santé mentale; ce faisant, il s’agit aussi de favoriser et d'harmoniser les interactions entre les différents instituts de recherche, ainsi qu’avec les entreprises et fondations à Lausanne, dans la région lémanique et à l'étranger.»

L'importance du transfert technologique

Cela passe aussi par la valorisation du PACTT, l’unité de transfert technologique du CHUV et de l’UNIL. En tant que vice-doyenne, Claudia Bagni siège au comité de pilotage: «D'une part, le PACTT est une force motrice et innovatrice pour la recherche biomédicale et, d'autre part, un élément-clé d'une institution de recherche de haut niveau, car il favorise une pensée innovante ayant un impact sur la société». Au sens métaphorique pour la professeure d’origine italienne, le PACTT est ainsi la fiore all’occhiello de la recherche à la FBM, c’est-à-dire en français, un «fleuron», le « vaisseau amiral».

«Une réflexion autour des données générées par les chercheurs - lorsque cela est possible - devrait être un moteur pour favoriser les interactions avec les entreprises existantes et la création de nouvelles start-ups dans les années à venir. La FBM soutient les activités et la visibilité du PACTT.»

De même, la professeure veut mettre sous les projecteurs les nombreuses plateformes technologiques facultaires qui, du séquençage d’acide nucléique à l’imagerie en passant par l'analyse des protéines et des états métaboliques des cellules, proposent une vaste offre d’outils aux chercheurs. Pour dynamiser les échanges entre les différentes plateformes FBM et être à l'écoute de leurs besoins pour soutenir les scientifiques, le dicastère Recherche et innovation a organisé en décembre 2022 un événement de réseautage, «Nano to Macro», réservé aux chefs de plateforme. C’est la première étape d’une «campagne de visibilité» pour les riches infrastructures de recherche de la FBM, avec un deuxième événement à prévoir d'ici la fin 2023.

Claudia Bagni a aussi à cœur de pousser les carrières féminines, par son exemple certes, mais aussi par diverses initiatives, comme prendre le temps de rencontrer les jeunes professeures, assurer l'équité dans la sélection et l'attribution des subventions, siéger au comité de mentorat pour les jeunes professeures et soutenir les promotions basées sur le mérite. «J’estimerai avoir réussi si, à la fin de mon mandat comme vice-doyenne, les thèmes sur lesquels je travaille sont réalisés ou en cours de réalisation.» La recherche est un domaine très concurrentiel, et la FBM, avec son mix inédit de biologie et de médecine, en accroît encore la complexité. «Nous devons faire face à de nombreux challenges, aplanir certaines difficultés, certaines dues à des raisons historiques. L'équipe du dicastère Recherche et innovation est organisée pour aller de l'avant avec un engagement fort, une vision et de la créativité.»

En plus de ses fonctions de vice-doyenne FBM, la professeure Bagni est membre de prestigieux conseils internationaux pour le financement de la recherche et l'évaluation scientifique d’institutions internationales de recherche. Enfin, ses travaux sur l'autisme et le syndrome de l'X fragile lui tiennent toujours à cœur, comme en témoigne l'activité de son équipe de recherche.

par Nicolas Berlie - Communication FBM
publié le 13 février 2023

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Pr Du Pasquier, vice-doyen - Communication, stratégie et durabilité

Renaud Du Pasquier

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© Felix Imhof

Renaud Du Pasquier fait partie de la nouvelle équipe décanale de la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l'UNIL. Le neurologue veut notamment positionner la FBM sur les questions de transition écologique.

Renaud Du Pasquier est un clinicien-chercheur pur sucre, chef du Service de neurologie du CHUV, professeur ordinaire de l’UNIL. On est donc un peu étonné d’apprendre que sa vocation pour la médecine est née d’un… malentendu: au début des années 70, alors qu’il a cinq ans, sa famille déménage à Saigon, en pleine guerre du Vietnam. Son père travaille comme délégué du CICR et, chaque jour, il le voit enfiler son brassard à croix rouge quand il se rend sur le terrain, dans un camp de prisonniers proche du 17e parallèle.

La croix rouge s’imprime sur la rétine de Renaud Du Pasquier, qui ignore un petit détail: son père, avocat de formation, travaille comme juriste au CICR. «Je croyais qu’il était médecin, et c’est le point de départ de ma motivation, s’amuse aujourd’hui le professeur. Tout vient de ce sacré brassard!»

Mais sur le chemin de la médecine, il y a de la concurrence: car Renaud Du Pasquier, amoureux de l’œuvre de Nicolas Bouvier, est fasciné par la Course autour du monde. De 1976 à 1984, ce jeu télévisé permet à de jeunes globe-trotters de partir, caméra au poing, pour tourner des reportages autour de la planète. «Les Suisses dominaient ce programme, qui a révélé beaucoup de jeunes auteurs, cinéastes, journalistes. C’était la période des Crittin, Popovic, Naftule, Dana…». Il ne rate pour rien au monde l’émission – «le samedi à 17:00» - et décide de postuler: «Je me disais que si j’étais sélectionné, je serais journaliste. Sinon je ferais médecine.»

Il va assez loin dans les éliminatoires mais finit, donc… par choisir médecine. Au début, il vise plutôt l’humanitaire, la médecine généraliste. Logique. Jusqu’à ce qu’il découvre les maladies infectieuses, notamment neurologiques: il est passionné, happé, et fait une riche carrière de clinicien-chercheur qui l’emmène de Genève à Boston, à la Harvard Medical School, avant de revenir à Lausanne en 2004. Il se spécialise dans les pathologies neuro-inflammatoires, comme la sclérose en plaques ou le neuro-VIH, en gardant toujours une activité mixte de clinique et de recherche: «J’aime cette balance entre clinique, recherche et gestion, qui va avec mon rôle d’encadrement.»

Une Faculté en transition
Pourquoi donc, avec cette vie déjà bien remplie, avoir rejoint le Décanat de la FBM, en tant que vice-Doyen à la communication, à la stratégie, à la durabilité et à la qualité? «Je suis neurologue, un représentant de la médecine spécialisée, donc, et j’adore ce métier. Idem pour la recherche, où je trouve la créativité dont j’ai besoin. Je ne renie rien, je suis ravi d’avoir fait tout cela, mais les changements environnementaux rebattent les cartes.»

D’où l’engagement de Renaud Du Pasquier pour la durabilité. Il ne s’en cache pas, c’était sa première motivation pour rejoindre le Décanat: «Nous devons réfléchir à la transition écologique également dans le domaine de la santé, susciter le débat, et agir. Comme vice-Doyen, je peux partager ma vision, avoir plus d’influence sur la marche des affaires.»

Les acteurs de la santé, en effet, devraient se sentir particulièrement concernés. Les premiers impacts du dérèglement climatique, de la crise environnementale se font déjà sentir, avec la hausse des décès liés aux canicules, à la pollution, et bien sûr le problème des maladies émergentes, devenues émergées avec le Covid-19. A quoi s’ajoute une situation géopolitique tendue, qui va peser sur nos sociétés, en termes de ressources, énergétiques, industrielles, alimentaires, sanitaires…

Dès lors, comme bien d’autres domaines, le secteur de la santé doit faire son aggiornamento: il est lui-même un contributeur significatif des désordres climatiques, responsable en Suisse de 6-7% de la production totale de CO2, soit une tonne par habitant et par année. Des constatations qui doivent inviter le secteur à repenser son activité, au sens large.    

«Bien évidemment, il faut diminuer la consommation de plastique, favoriser la mobilité douce et d’autres mesures bien connues, mais au-delà, il convient de redéfinir notre pratique de la médecine et de la science, savoir renoncer à des examens peu pertinents, à des traitements discutables - une démarche qui va dans le sens de la campagne «Choosing wisely» de l’Académie suisse de sciences médicales -, intégrer une réflexion environnementale dans nos expériences scientifiques. Bref, essayer de construire un système de santé résilient, capable d’anticiper les défis qui nous attendent.»

Et là, la FBM a un rôle important à jouer, un rôle de sentinelle et de passeur: «Notre mission est de dispenser des savoirs afin de rendre biologistes, médecins et soignants conscients de ces problématiques. A leur tour, ces derniers, qui bénéficient d’un grand capital de confiance dans la population, auront valeur d’exemple et pourront jouer un rôle de porte-parole. Cela nous confère une responsabilité importante.»

Plusieurs cordes à son arc
En intégrant médecine et biologie, la FBM a en outre l’avantage d’être mieux armée pour aborder ce défi qu’une Faculté de médecine ordinaire: «Après tout, nous avons déjà une bonne partie de l’écologie au sein de notre Faculté!» Assise entre trois partenaires, l’UNIL, le CHUV et Unisanté, la FBM peut aussi servir de catalyseur aux collaborations: «La durabilité est le sujet fédérateur et transdisciplinaire par excellence, nous pouvons, et devons, faire en sorte que tout le monde travaille ensemble.»

Mais le vice-Doyen a d’autres œufs dans son panier: la communication, la stratégie et la qualité. Pour lui, la communication, outre la mise en valeur de la Faculté, peut jouer un rôle essentiel dans la cohésion entre les deux sections principales qui composent la FBM: les Sciences fondamentales, la biologie d’une part, et les Sciences cliniques, la médecine et les soins infirmiers d’autre part. Ce qui suppose que les deux sections doivent bénéficier d’un traitement équilibré.

En termes de stratégie, Renaud Du Pasquier vient appuyer le Doyen Manuel Pascual dans sa vision: il est par exemple impliqué dans la réflexion autour de la génétique médicale, avec un vaste éventail de questions allant du fondamental à l’éthique, en passant par l’organisation. Quant à la qualité, il répond en toute humilité: «J’ai tout à apprendre.»

par Nicolas Berlie - Communication FBM
publié le 4 novembre 2021

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Mme Traimond, administratrice

Sylvie Traimond

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© Gilles Weber, CHUV

Depuis le 1er septembre 2021, Sylvie Traimond est la nouvelle administratrice de la Faculté de biologie et de médecine (FBM). Elle succède à Philippe Mathis, qui a occupé ce poste pendant 18 ans.

Ce n’est pas vraiment une nouvelle tête: depuis 6 ans à la FBM, Sylvie Traimond était l’administratrice adjointe de la Faculté. Formée à la gestion d’entreprise et à l’urbanisme à Paris, la binationale, franco-suisse, a déjà une longue expérience dans le service public: elle a travaillé pour le Service du personnel de l’Etat de Vaud sur la politique salariale – elle connaît le système Decfo-Sysrem comme sa poche! – et comme adjointe au chef du service des constructions et du patrimoine du Canton (à l’époque le SIPAL). Elle avait auparavant déjà touché au monde des hautes écoles, comme collaboratrice scientifique à l’IDHEAP, sur des problématiques de politique institutionnelle.

Arrivée à la FBM en 2015, elle découvre un univers nouveau, «la complexité qui est aussi une richesse» d’une Faculté mixte de biologie et de médecine, intégrant aussi les sciences infirmières. Administratrice adjointe, elle a pu assimiler les arcanes d’une institution active aussi bien dans la recherche de pointe que dans l’enseignement, et qui se situe à l’intersection de quatre grands partenaires: l’UNIL, le CHUV, Unisanté et l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin. Elle suit actuellement le «Micro MBA» mis en place par le CHUV: «Venant de l’académique, cela me permet de mieux appréhender les principaux enjeux de l’hôpital et de développer un réseau favorisant les collaborations».

Si Sylvie Traimond assure l’opérationnel depuis le 1er septembre 2021, Philippe Mathis mettra à disposition son expertise, sa connaissance des dossiers jusqu’à sa retraite, fin 2022. «J’en profite pour le remercier pour tout ce qu’il a fait pour la FBM pendant 18 ans», lance la nouvelle administratrice. Philippe Mathis, qui a pris les rênes administratives de la FBM à sa création en 2003, est un peu la «mémoire» de la Faculté. «Nous remercions aussi l’institution de nous permettre d’effectuer ce «tuilage», une transition douce qui garantira une certaine continuité et stabilité.»

Opération simplification
Pour autant, Sylvie Traimond veut aussi être une force de proposition, promouvoir la modernisation de certains fonctionnements: «Nous vivons un moment assez rare au sein de l’institution, puisque tout change en même temps, la Direction de l’UNIL, le Décanat et l’administration de la FBM: il y a là une occasion de s’asseoir autour d’une table, de travailler ensemble pour l’avenir, pour mettre en place des structures plus efficientes, par exemple pour accélérer la numérisation des procédures, améliorer la transparence des flux financiers et nos outils de gestion administrative. En un mot: simplifier.»

Sylvie Traimond ne s’en cache pas: elle a de l’ambition, elle aime les nouveaux défis. Normal pour une coureuse de marathon (elle a fait ceux de Lausanne, Berlin et Paris) et amatrice de trail: elle a notamment couru celui de Zermatt. «Le sport me permet de me ressourcer, de me recentrer, de prendre du recul aussi.» Mais la sportive individuelle est, professionnellement, une sportive collective: «Je vois mon rôle d’administratrice comme un rôle de soutien et d’aide à la décision pour le Doyen et son équipe, de fédératrice et facilitatrice pour le personnel administratif et technique (PAT): il faut que chaque personne ait l’information dont elle a besoin». Et pour cela, il faut mettre en place les conditions optimales pour la circulation de l’information et le suivi de décision, en s’appuyant sur les équipes en place, les adjointes et adjoints des vice-Doyennes et vice-Doyens et les unités de support comme l’informatique, les RH et les finances.

Le collectif, c’est aussi une sécurité pour l’institution: «Je ne veux pas que tout soit entre les mains d’une seule personne; il faut des systèmes de partage de l’information, de délégation, et il faut un plan de continuité.»

«Nous travaillons pour les professeures et professeurs, pour le corps intermédiaire, pour le PAT, mais aussi pour les étudiantes et étudiants», rappelle cette mère de deux jeunes adultes, tous deux en formation à l’UNIL. Elle qui a vécu avec eux la période difficile du confinement. Elle en tire un enseignement: «Vu le volume de dossiers, il est impératif que tout soit bien organisé et structuré. Néanmoins, nous devons aussi faire preuve, toujours, de souplesse, au service des institutions et des personnes.»

par Nicolas Berlie - Communication FBM
publié le 2 septembre 2021

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