Au chercheur qui a renouvelé notre compréhension de la Bible hébraïque et qui a créé des ponts entre l'exégèse nord-américaine et l'exégèse européenne
John Van Seters est né à Hamilton au Canada. Fils d'émigrants néerlandais, il fait ses études à Princeton et y soutient sa thèse de doctorat en égyptologie. Après avoir exercé le professorat à l'Université de Toronto, il occupe la chaire d'Ancien Testament et des religions proche-orientales à l'Université de Caroline du Nord à Chapel Hill.
John Van Seters, figure des plus marquantes de l'exégèse vétérotestamentaire des trente dernières années, a fait avancer la recherche sur de nombreux points.
Premier à proposer un nouveau modèle pour comprendre la formation du Pentateuque (dès 1975), il a montré que la science vétéro-testamentaire ne peut plus se limiter à prendre en considération le contexte des religions proche-orientales, mais qu'elle doit également s'intéresser à la culture hellénistique. John Van Seters a ainsi démontré les nombreux parallèles entre les historiographes grecs (Thucidyde, Hérodote) et la littérature biblique (Pentateuque et livres historiques). L'ouvrage qu'il a principalement consacré à ce sujet (paru en 1983) a obtenu un prix littéraire aux États-Unis, distinction exceptionnelle pour ce genre littéraire.
D'une manière plus générale, John Van Seters est un des rares spécialistes de la Bible hébraïque qui tente constamment de créer des ponts entre la science biblique européenne et celle de l'Amérique du Nord. Si les contacts se sont aujourd'hui beaucoup améliorés (ce qui n'était pas le cas il y a dix ans), c'est en partie grâce à lui. Dans ses publications (parmi lesquelles figurent sept monographies), il fait une large place aux parutions en langue allemande et en langue française, cette dernière généralement peu pratiquée par les exégètes anglophones. Si la recherche européenne en Ancien Testament a ainsi pu entrer en dialogue avec les savants américains, c'est en grande partie dû à sa médiation.
Les travaux de John Van Seters intéressent à la fois les théologiens et les historiens des religions spécialisés dans les religions du Proche-Orient ancien. Là encore, il est à la jonction des deux disciplines. La Faculté de Théologie est fière et heureuse de pouvoir honorer un collègue et ami qui a montré dans toute sa carrière que des mots comme ouverture et interdisciplinarité sont bien plus que de simples slogans.
