Judoka médaillé de bronze aux JO de 2008, l'étudiant de l'UNIL Sergei Aschwanden a obtenu le prix des sports, lors de la cérémonie d'ouverture des cours des SSP. Interview.
Le prix des sports est remis chaque année par la commission des sports de l'UNIL. Il récompense un étudiant ou une équipe méritante, qui s'est particulièrement distingué dans le domaine du sport de masse et d'élite à la fois, tout en menant des études et en restant fair-play. Directeur du centre des sports UNIL-EPFL, Georges-André Carrel ne tarit pas d'éloges sur le récipiendaire de cette année, le judoka et médaillé de bronze aux Juex olympiques de Pékin, Sergei Aschwanden. «Sergei remplit beaucoup de ces critères. C'est un sportif de haut niveau, qui a un grand respect pour ses adversaires et son corps, sans doping ni violence. Après le sport, il a eu le courage de recommencer ses études. C'est aussi un homme au service de la jeunesse et un magnifique étudiant.» Interview de l'ex-sportif d'élite.
Que signifie recevoir le prix des sports pour vous ?
Je suis plus que fier. C'est la première fois que je reçois le prix d'une école. Au niveau scolaire, j'ai plutôt été habitué à figurer parmi les derniers. C'est aussi une reconnaissance de ma carrière sportive et de celle que j'ai entamée après, c'est-à-dire une reconversion convenable.
Etes-vous toujours à l'UNIL ?
Oui. Je viens de terminer mon bachelor en sciences du sport avec mineure HEC, que j'avais commencé en 2009. J'entame un master en gestion du sport et des loisirs et espère le finir si possible en une année.
Vous avez repris des études après une longue pause...
Effectivement. J'ai passé ma maturité en juillet 96. Ensuite, j'ai décidé de me lancer dans le sport de haut niveau en tant que professionnel, jusqu'en 2008. Après les JO de Pékin, j'ai pris ma retraite sportive et décidé de commencer l'UNIL.
Est-ce que cela a été difficile de quitter le monde du sport d'élite ?
Pas du tout. J'ai eu un nouveau challenge : me mettre dans le bain des études, ce qui n'était pas forcément évident. J'ai toujours voulu reprendre l'université car j'ai des connaissances pratiques mais peu de connaissances théoriques et je voulais acquérir ce pôle-là aussi.
Quelles expériences marquantes retenez-vous de vos études ?
Cela a été dur de reprendre. Je me souviens de mes cours en HEC , par exemple, où je ne comprenais rien. J'ai vraiment galéré. Une fois, j'ai même fait un deux et demi, en micro et macro-économie. Ensuite, j'ai pris le taureau par les cornes, j'ai travaillé, et l'année d'après j'ai obtenu un six.
Et dans votre cursus en sciences du sport en particulier?
J'ai été marqué par le 800 mètres natation, où j'étais dernier. J'avais assez de facilité dans les autres disciplines sportives, mais cette fois, ça n'allait pas comme je voulais et c'était une expérience intéressante.
Comment vit-on l'UNIL en tant qu'étudiant de 37 ans ?
Cela ne me pose pas de problème. Au contraire, par rapport aux étudiants de 23-24 ans, je considère mon âge comme un avantage qui me permet de prendre la matière avec du recul.
Faites-vous toujours du judo ?
Je donne des cours dans un club de judo aux Bergières, à Lausanne, et suis en train de développer un projet social qui vise à intégrer le judo dans les écoles. Dans ce cadre, mille enfants ont commencé le judo cet été
Gagnez-vous votre vie avec le sport?
Un petit peu avec les cours, mais sinon, je perçois une bourse d'études.
Quel est votre projet professionnel ?
A terme, j'aimerais travailler dans l'administration sportive pour Swiss olympic ou le CIO. On verra si c'est faisable.