L'UNIL accueille deux nouveaux cheptels de moutons. De races bien spécifiques, ces tondeuses à gazon sur quatre pattes apportent une nouvelle dynamique et un nouveau visage au campus.
«C'est une page qui se tourne», commente Patrick Arnold, chef du groupe Parcs et jardins d'Unibat. Après 20 ans de partenariat, le moutonnier Henri Guignard a dénoncé son contrat de fermage pour fin avril et quitté l'UNIL avec ses bêtes, laissant la place à de nouvelles opportunités pour la gestion des moutons, véritables tondeuses écologiques du campus depuis plus d'un quart de siècle.
Depuis le 1er mai, deux nouveaux cheptels broutent donc l'herbe du campus. Un changement qui ne passe pas inaperçu puisque les moutons qui ont élu domicile à Dorigny sont tous racés et bien différents des ovidés que l'on avait l'habitude de voir aux quatre coins du site. «Ce changement de gestion nous a permis de lancer une nouvelle dynamique en choisissant d'autres moutons, explique Patrick Arnold. Il s'agit de deux cheptels, de quinze bêtes chacun: une race qui a frôlé l'extinction au début des années 80, les Roux du Valais, et une race naine, les moutons d'Ouessant.» Pour faire ce choix, le responsable de Parcs et jardins s'est approché d'éleveurs locaux mais aussi de la fondation Pro Specie Rara qui lutte pour préserver la diversité du patrimoine. Opter pour des races menacées, comme le Roux du Valais et le mouton d'Ouessant qui l'était encore il y a une dizaine d'années n'est pas innocent. Au contraire, ce choix est cohérent avec l'ensemble de la gestion des espaces verts et le soin mis à la conservation de la biodiversité sur le campus.
Selon Patrick Arnold, les Roux du Valais, race indigène et robuste, sont plutôt dociles et bien adaptés au type de terrain de l'UNIL. Quant aux moutons d'Ouessant, beaucoup plus petits, ils sont à même de brouter des parcelles sur lesquelles les bêtes plus grandes ne peuvent pas travailler, «notamment plus près de bâtiments comme la bibliothèque», précise le responsable de Parcs et jardins.
En dehors de l'arrivée de ces deux nouveaux cheptels, il n'y a que peu de changements. L'UNIL travaille désormais avec deux moutonniers au lieu d'un seul et Unibat prévoit de former une personne pour s'occuper des petits soins. Le déplacement des moutons est toujours effectué avec l'aide précieuse et indispensable du chien de berger. Les infrastructures et le plan des pâtures demeurent inchangés. A noter tout de même que depuis cette année, les travaux de fenaison seront faits par un agriculteur biologique, et que le fourrage issu du campus permettra de nourrir les moutons durant l'hiver.