Le Forum Biodiversité Suisse, auquel l'UNIL est associée, présente son nouveau rapport sur l'état de la diversité biologique en 2014. Malgré quelques succès, les efforts entrepris en la matière s'avèrent encore très largement insuffisants. Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme.
Trente-cinq institutions scientifiques, dont des universités, instituts de recherche et jardins botaniques, réunies sous l'égide du Forum Biodiversité Suisse ont récemment publié une analyse sur l'état de la biodiversité en Suisse. Antoine Guisan, professeur associé au Département d'écologie et d'évolution (FBM) et à l'Institut des dynamiques de la surface terrestre (FGSE) et membre du Forum, figure parmi les quarante-trois contributeurs. Les principales conclusions du rapport ? Les efforts entrepris ces dernières décennies pour sauvegarder et promouvoir la diversité biologique s'avèrent largement insuffisants, avec cependant quelques résultats positifs. C'est ainsi qu'en Suisse centrale, sur des surfaces de foin sauvages remises en exploitation après abandon, le nombre de plantes a par exemple augmenté de 20% en l'espace de dix ans.
Manque d'actions concrètes
La diversité biologique continue de décroître et les milieux naturels de s'appauvrir. A titre d'exemple, 70% des zones alluviales ont été détruites depuis 1850. A l'époque, le Rhin grison comptait vingt espèces de poissons. Elles ne sont aujourd'hui plus que onze. Pour préserver la biodiversité à long terme, les experts estiment par exemple que la surface actuelle de certains milieux devrait doubler. Le rapport montre également que ce n'est pas le manque de connaissances mais bien le manque d'actions concrètes qui est responsable du déclin continuel de la biodiversité.
Science et société
Le Forum Biodiversité, présidé par le professeur Markus Fischer de l'Université de Berne, est une plate-forme de l'Académie suisse des sciences naturelles. Composé d'une trentaine d'experts de tout le pays, sa principale mission consiste à promouvoir et à diffuser des connaissances en matière de biodiversité. En tant que membre du conseil scientifique, Antoine Guisan espère surtout que ce rapport permettra de « tirer la sonnette d'alarme auprès des responsables politiques ».
Séminaire de l'UNIL sur le thème "Les objectifs du millénaire pour le développement et la question de la durabilité"