Quinze années après l'adoption du Plan d'action « Egalité entre femmes et hommes » par le Conseil fédéral, le Département fédéral de l'intérieur et le Département fédéral des affaires étrangères publient un rapport qui fait l'état des lieux des avancées en matière d'égalité et des nombreux défis qui persistent en Suisse.
Le 16 octobre dernier, le rapport rédigé par le Centre interdisciplinaire pour la recherche sur le genre de l'Université de Berne, intitulé « Egalité entre femmes et hommes. Plan d'action de la Suisse. Bilan 1999-2014 » a été publié. Du coté des progrès accomplis depuis 1999, les auteures notent l'augmentation du niveau de formation des femmes, leur présence accrue sur le marché du travail, le droit à un congé maternité payé durant 14 semaines, ainsi qu'à l'interruption de grossesse durant les 12 premières semaines. A cela s'ajoute également de nouvelles mesures telles que l'incitation financière en faveur de l'accueil extrafamilial des enfants, les allocations familiales et la pénalisation de la violence domestique.
Du côté des défis, les auteures relèvent que les femmes gagnent toujours nettement moins que les hommes pour un travail de valeur égale, 18.9% en moyenne en 2012. La conciliation entre vie professionnelle et vie familiale reste difficile, les femmes sont sous-représentées aux postes de direction, leur nombre en politique stagne depuis 2007 et la violence domestique est encore largement répandue.
En tout, 13 thèmes allant de la santé à l'économie et de l'environnement aux droits humains sont abordés. Au chapitre « éducation », les auteures observent que la « forte augmentation du niveau d'éducation des femmes est pourtant relativisée par une ségrégation verticale et horizontale marquée ». D'une part, plus le niveau de carrière augmente, moins il y a de femmes ; les chances de faire une carrière universitaire continuent à être inégales. D'autre part, filles et garçons continuent d'être fortement influencés par les stéréotypes dans le choix de leur formation, de leur métier, et de leur mode de vie, au détriment de leurs inclinations et capacités. Ainsi les femmes sont toujours largement sous-représentées dans les branches telles que les mathématiques, l'informatique et les sciences naturelles et techniques.
Finalement, le rapport propose des mesures à prendre pour chacun des thèmes traités et met l'accent sur les bonnes pratiques existantes. Par exemple, la « Journée Oser tous les Métiers » - qui s'est déroulée le 13 novembre cette année - permet aux filles et garçons d'élargir leur horizon professionnel et leurs perspectives d'avenir professionnel en accompagnant une personne adulte de référence à son travail.