A moins de 40 ans, Sophie Martin décroche à nouveau les honneurs de la communauté scientifique internationale «pour ses recherches visant à comprendre les mécanismes fondamentaux qui régulent l'organisation et le développement des cellules». Cette médaille d'or de l'EMBO - organisation européenne de plus de 1500 chercheurs qui promeut l'excellence en sciences de la vie - consacre une chercheuse talentueuse qui a obtenu, dès le début de sa carrière, des succès scientifiques importants dans le domaine de la biologie moléculaire.
«C'est un immense honneur que de recevoir cette reconnaissance!» déclare Sophie Martin à l'annonce de la nouvelle. «J'ai toujours été fascinée par l'organisation spatiale des cellules et par la façon dont les processus biologiques y sont organisés. J'ai énormément de chance d'avoir la liberté non seulement de chercher à répondre à ces questions fondamentales, mais d'être en plus récompensée pour cela.» Elle ajoute : «Je remercie tous mes collègues, présents et passés, qui ont contribué à ce travail par leur conseil et leur soutien».
Actuellement professeure associée de l'UNIL au Département de microbiologie fondamentale, la jeune scientifique noue très tôt avec le succès en démontrant lors de son travail de doctorat à l'Université de Cambridge en Grande-Bretagne un lien entre perte de polarisation des cellules et formation de tumeurs, en travaillant sur des oeufs de mouche drosophile. Elle choisit par la suite comme modèle expérimental un système unicellulaire simple, la levure fissipare (Schizosaccharomyces pombe), qui partage 70% de ses gènes avec l'être humain tout en offrant une vaste palette d'outils génétiques. Sophie Martin obtient des résultats qui éclairent les mécanismes moléculaires à l'oeuvre dans le réagencement des structures d'actine par les microtubules. Plus récemment à l'UNIL, la chercheuse a mis en lumière un mécanisme original par lequel la cellule mesure sa taille, en utilisant une protéine dont la concentration diminue graduellement à partir de l'extrémité des cellules de levure en forme de bâtonnet. Ce travail pionnier a renouvellé l'intérêt pour les mécanismes de régulation de la taille des cellules.
«Sophie est une chercheuse brillante et une personnalité remarquable» témoigne le Prof. Jan van der Meer, directeur du Département de microbiologie fondamentale. «Son succès est un exemple fort pour les étudiantes qui souhaitent choisir et suivre une carrière dans la recherche, tout en la combinant avec une vie familiale.» Et d'ajouter «Sophie stimule la discussion, la curiosité scientifique et l'ouverture d'esprit. Le Département est très fier de pouvoir accueillir son groupe de recherche.»
Sophie Martin recevra la médaille d'or de l'EMBO, ainsi qu'un montant de 10 000 Euros le 2 septembre prochain à Paris, lors du congrès FEBS-EMBO.
Un parcours remarquable
A 38 ans, Sophie Martin comptabilise déjà de nombreuses distinctions nationales et internationales. Elle a reçu un "EMBO young investigator award" en 2009, un "ERC Starting Grant" en 2010, le "ASCB Women in Cell Biology" Junior Award en 2012, et le Prix Friedrich Miescher de la Société suisse de biosciences moléculaires et cellulaires en 2014.