Nommé professeur associé de l'UNIL, Massimo Bongiovanni intégrera le Service de pathologie clinique du CHUV, secteur de cytologie, en juillet.
«On a souvent associé la pathologie à l'autopsie. Ou dit des pathologues qu'ils avaient beau tout connaître d'une maladie, ils arrivent toujours trop tard.» Fervent défenseur de sa spécialité, amoureux de la vie et du microscope, Massimo Bongiovanni inverse le point de vue. «De nombreuses thérapies se basent sur des diagnostics réalisés en pathologie. De même, les dépistages et de nombreux diagnostics précoces ont été rendus possibles grâce au développement de la cytologie.»
Est-ce que les patientes savent que derrière chaque frottis du col de l'utérus se cachent l'analyse, l'interprétation et le rapport de diagnostic du cytologue? Le contact direct avec les cliniciens et les patients a pris de l'importance, notamment avec le développement des cytoponctions, moins invasives, et avec un temps de diagnostic plus rapide que dans le cas des biopsies. Enfin, rappelle Massimo Bongiovanni, l'anamnèse du patient est tout autant fondamentale pour le travail du pathologue que pour n'importe quel autre médecin. Bref, il est temps de sortir la cytologie de son isolement!
Formé en pathologie et en cytologie aux HUG, Massimo Bongiovanni a oeuvré comme vice-directeur de l'Institut cantonal tessinois de pathologie à Locarno depuis 2010. Nommé professeur associé de l'UNIL et médecin chef, responsable du secteur de cytologie, il entrera en fonction au CHUV dès juillet 2014. «J'estime que la pathologie doit vivre et évoluer avec les autres spécialités de la médecine, dans un contexte hospitalier. L'échange avec mes pairs, la recherche en milieu universitaire et la participation à la formation de la relève sont également primordiaux pour moi.»
«Au moment de choisir ma spécialité (Massimo Bongiovanni a présenté sa thèse à l'école de pathologie de l'Université de Turin en 2002), je me rappelle avoir privilégié une discipline qui me permettrait de concilier au mieux la clinique et la recherche. Regarder au microscope et se trouver nez à nez avec la maladie, reconnaître ce quelque chose qui évoluera en cancer, établir des diagnostics précoces m'exalte toujours autant!»
Au CHUV, ses principaux projets seront de développer l'axe de la pathologie moléculaire à partir de la cytologie. Grâce à l'analyse de l'ADN des cellules carcinomateuses, il est désormais possible d'obtenir des facteurs prédictifs de réponse au traitement, comme dans le cas des carcinomes du poumon. L'étude moléculaire des tumeurs, au niveau de la recherche fondamentale, permettrait également de créer des ponts avec l'oncologie. Le pathologue s'investira également dans le développement du Laboratoire de cytologie du CHUV.