Les fourmis résistent remarquablement bien aux pathogènes, grâce à des défenses individuelles et collectives. Comment les jeunes fourmis sont-elles protégées contre les maladies? Jessica Purcell et Michel Chapuisat, du Département d'écologie et évolution de l'UNIL, ont découvert que la résistance individuelle des jeunes fourmis dépend du groupe social qui les a élevées. Leurs travaux sont publiés le mercredi 20 août 2014 dans la revue «Proceedings of the Royal Society B».
La capacité de résistance aux pathogènes des jeunes fourmis peut dépendre de facteurs déjà présents dans l'oeuf, mais également de facteurs présents dans leur environnement social durant leur développement. Pour découpler les influences génétique et sociale, les chercheurs ont placé des oeufs dans des groupes d'ouvrières non apparentées, qui ont pris soin des jeunes fourmis jusqu'à l'âge adulte.
«Notre étude montre que la capacité de ces jeunes fourmis à résister à un pathogène fongique dépend fortement de l'identité des ouvrières qui les ont élevées», relève Michel Chapuisat. L'origine génétique des oeufs a moins d'influence. Globalement, les ouvrières qui résistent mieux au pathogène produisent à leur tour des fourmis plus résistantes, indépendamment de l'origine génétique de ces dernières. Cette étude montre que, chez ces insectes, le groupe social peut influencer certaines caractéristiques individuelles qui sont habituellement sous contrôle génétique.