Mise sur pied en 2010 grâce au soutien financier du FNS, l'étude C-SURF, dirigée par le Prof. Gerhard Gmel, professeur associé à la FBM au sein du Service d'alcoologie du CHUV en collaboration avec l'Institut de médecine sociale et préventive de l'Université de Zurich, vient d'obtenir un financement complémentaire de 2 millions pour une durée de deux ans. Cette étude a pour but d'étudier les facteurs qui influencent les comportements addictifs au cours du passage à l'âge adulte, ainsi que leurs conséquences sur la santé.
Jeunes hommes suivis de 19 à 30 ans
Pour atteindre cet objectif, l'étude C-SURF suit l'évolution des comportements, de la consommation de substances et de la santé physique et mentale au sein d'une cohorte de 7'000 jeunes hommes en Suisse, de l'âge de 19 ans à l'âge de 30 ans. Il s'agit d'une période clé de la vie, durant laquelle interviennent des changements multiples, qui sont de potentiels facteurs d'évolution des comportements et de la santé: départ du domicile familial, formation professionnelle, premières responsabilités familiales et/ou professionnelles, entrée dans l'âge adulte.
Identifier les trajectoires des comportements addictifs
Le suivi de ces jeunes gens sur une dizaine d'années permet d'identifier les différentes trajectoires de consommation au cours du temps: qui reste non-consommateur, qui évolue vers une consommation problématique, qui retrouve une consommation modérée. Il est alors possible d'identifier les facteurs qui influencent ces trajectoires et les conséquences qui en découlent.
De 2010 à 2015: un succès
La participation aux deux premières étapes de l'étude a été massive: plus de 6'000 jeunes hommes ont répondu aux questionnaires qui leur ont été soumis en 2011 et 2013, soit une participation de 90%, un taux qui bat des records mondiaux.
Confiance du FNS renouvelée
Grâce au succès de ces deux premières étapes, C-SURF a obtenu fin 2015 un nouveau financement du FNS d'un montant de 2 millions, qui permet de soumettre un troisième questionnaire aux membres de la cohorte, aujourd'hui âgés de 25 ans, et de poursuivre l'étude sur une durée de deux ans.
Responsable de l'équipe de recherche, le Prof. Gerhard Gmel ne cache pas son enthousiasme: «Le renouvellement de ce financement est une nouvelle fantastique. C'est le rêve de ma vie de mener une étude longitudinale comprenant autant de participants. C-SURF est la plus grande étude longitudinale sur les addictions en Europe et l'une des plus grandes dans le monde. J'espère que nous pourrons suivre ces jeunes jusqu'à l'âge de 30 ans.»
Identifier les facteurs protecteurs
L'enjeu de la poursuite de cette étude est important. En plus de déterminer les facteurs de risque, qui peuvent influencer une trajectoire de vie, l'étude C-SURF devrait en effet permettre d'identifier les facteurs protecteurs. Par exemple, est-ce que le fait de rentrer dans la vie active protège d'une consommation à risque? «Cela devrait nous permettre d'améliorer la situation des jeunes qui vont mal, explique le Prof. Gmel. C'est notre objectif à long terme.»