Colloque international organisé par la FDi et la Section de français
Problématique
Manifestation corporelle incontrôlable ou instrument de subversion, de liberté et de résistance à l'autorité et aux systèmes dominants, dispositif de sociabilité, de dénigrement ou de critique des moeurs, le rire confronte les théoriciens à des problèmes d'ordre philosophique, religieux, psychologique et physiologique, politique, social et éthique. Le rire a ses formes verbales et sa grammaire visuelle (ironie, humour, sarcasme, calembour, pointe, esprit, plaisanterie, blague, gag, animalisation, réification, disproportion, inversion...), ses genres (la comédie, la satire, la farce, le fabliau, l'épigramme, le pastiche, la parodie, la caricature, le sketch, le canular...), ses figures et ses expressions (hyperbole et exagération, répétition, atténuation, opposition, rupture...). Il déploie des postures corporelles spécifiques (grimaces, mimiques, jongleries, bouffonneries), engendre un spectre large de réactions (sourire, ricanement, fou rire, rire gras...) et assure différentes fonctions (délassement, connivence, dérision, moquerie, raillerie, contestation, défi, sacrilège...). Ses degrés de raffinement ainsi que ses règles d'acceptation et de partage sont socialement codés, organisés selon des systèmes d'appartenance culturelle fortement polarisés.
S'adressant en priorité aux doctorants et post-doctorants de la Faculté des lettres, ce colloque voudrait interroger le rire comme phénomène anthropologique commun à toutes les sociétés historiques. Il est ouvert aux interrogations théoriques des philosophes, des historiens et des archéologues, des sociologues, des historiens de l'art et du cinéma, des spécialistes des littératures anciennes et modernes, ainsi qu'aux études de cas et de corpus.
Au sujet du rire, des formes et des fonctions du comique, on pourra notamment - mais pas exclusivement - s'interroger sur:
- les catégories, les types et les genres;
- l'existence d'une esthétique du rire, ses modalités textuelles et visuelles;
- les mécanismes psychologiques, stylistiques et linguistiques (écrits ou oraux);
- les modalités de production et de réception en fonction des contextes privés ou publics, des supports et des espaces sociaux de diffusion;
- les normes, codes et modes de légitimité; les limites et modes de subversion.