Le champ de la criminalité, en appui sur une épistémologie clinique psychanalytique, s'attache aux expériences limites de subjectivité. Celles-‐ci se présentent comme des issues vitales eu égard à un jugement d'attribution inopérant (mettant à mal le jugement d'existence) induisant un désaxement de la subjectivité, ce qui contraint le sujet à trouver dans la réalité matérielle un objet capable de jouer les interprètes des traces psychiques de confusion les plus dévastatrices. Nous avons donc affaire à des formes « typiques » de l'organisation de la subjectivité qui s'expriment à travers l'acte et la violence et qui constituent des modalités de survie psychique, là où le sujet est dans une forme d'impasse et de souffrance peu reconnaissable en soi. Le passage à l'acte prend donc en considération la compulsion de répétition qui représente ici une issue en « trouvée-‐créé », la plus propice à utiliser la scène perceptive externe comme lieu de dépôt d'états psychiques peu reconnaissables et peu formalisables. Les axes de ces propositions se sont construits à partir d'une pratique soignante en milieu carcéral (dispositifs individuels et groupaux) et d'une pratique expertale.