À partir de plusieurs axes disciplinaires, les cultural studies, la philosophie, la sociologie des arts, la sociologie de la communication et des médias, les études littéraires et la linguistique, ces deux journées d'étude s'intéressent à la question des figures de la singularité dans l'espace public.
Ces deux journées sont publiques, et toutes les personnes intéressées à y assister sont les bienvenues. Aucune inscription demandée.
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Une telle question est loin d'être anodine : la dépréciation ou l'admiration que suscitent les êtres singuliers qui, à la faveur d'une vive attention publique, gagnent peu à peu en renommée, en visibilité, en célébrité voire en gloire, ont longtemps été considérées comme un obstacle à la préoccupation de l'intérêt général qui est censé régir la vie publique démocratique. Manifestant une véritable hantise par rapport à la représentation publique du singulier, les sciences sociales ont fait ainsi de la publicisation des personnes et de leurs attributs et caractéristiques privés, notamment par les voies de la médiatisation ou de la rumeur, une dérive ou un vice. Et pourtant, contrairement à ce que suggèrent les théories de l'espace public qui conçoivent la singularité comme l'inverse du général, du collectif et donc du politique, la re-nomination, qu'elle frappe les « gens de renom » ou les inconnus, fait bel et bien oeuvre de classification et de figuration. Ce sont dès lors les multiples modes de classification et figuration des êtres singuliers tels que Simenon, Marilyn, Houellebecq, Céline Dion ou encore Julian Assange, ainsi que les jugements collectifs, d'ordre esthétique, éthique, politique ou tout simplement émotionnel auxquels ils sont soumis, qui seront au centre des interventions prévues.