Le patrimoine lausannois sous la loupe des étudiants grâce à un accord entre la Ville et l'UNIL.
Depuis 1932, le Fonds des arts plastiques de la Ville de Lausanne (FAP) a rassemblé 1700 oeuvres d'artistes de la région. Celles-ci vont être au coeur des recherches menées par les étudiants en histoire de l'art dans le cadre de leurs études. La signature d'une convention à cet effet entre la Ville et l'Université représente une première.
Peintures, sculptures, dessins, photographies, estampes, vidéos : le patrimoine du Fonds des arts plastiques est riche et varié. Par de nouvelles acquisitions chaque année, il présente un panorama historique de la production d'art à Lausanne. Ses 1700 oeuvres ont été créées par plus de 370 artistes lausannois ou vaudois, parmi lesquels René Auberjonois, Marcel Imsand, Jean Lecoultre, Francine Simonin, Emmanuelle Antille ou encore Mix et Remix.
Les collections du Fonds des arts plastiques ont toujours été exposées dans des lieux du quotidien (bureaux, écoles, ateliers, etc.) mais ce patrimoine de qualité reste trop méconnu du grand public. Comme celles des musées, les collections du FAP doivent être étudiées et mises en valeur.
Le partenariat conclu en septembre permet d'inscrire les collections du FAP dans le programme d'enseignement en histoire de l'art durant 6 semestres à partir de cet automne. Sous la direction du professeur Philippe Kaenel, des travaux de bachelor et de master permettront aux étudiants de se confronter à une recherche concrète sur la place de la création régionale dans l'art du XXème siècle.
En dialogue avec les instances communales, ce travail universitaire vise à enrichir notre connaissance d'un patrimoine artistique et historique remarquable. Il permettra de mettre en valeur ces collections publiques auprès des citoyens, des amateurs et des spécialistes (musées, curateurs, éditeurs, etc.). Il aboutira à un catalogue accessible sur internet ainsi qu'à une publication présentant, en 2017, une sélection des plus belles oeuvres, cette année marquant les 50 ans du FAP en tant que fonds communal.
Pour tout renseignement complémentaire, prendre contact avec
François Rosset, doyen de la Faculté des lettres de l'UNIL, 021 692 29 01
Philippe Kaenel, professeur d'histoire de l'art UNIL, 021 692 30 16 philippe.kaenel@unil.ch
Fabien Ruf, chef du service de la culture, 021 315 25 10
Une dynamique de rapprochement entre science et cité
Elaborer le catalogue d'une collection d'art est une entreprise scientifique ambitieuse. Si la convention signée entre la Ville de Lausanne et l'UNIL vise à relever ce défi, elle concrétise aussi la rencontre entre institutions politiques et académiques sur un projet fédérateur.
Etudier une collection d'art de la région s'inscrit parfaitement dans les objectifs de la section d'histoire de l'art de l'Université de Lausanne, qui place les oeuvres au coeur de ses préoccupations et considère que le contact direct avec celles-ci est essentiel. Ses projets d'étude et de recherche se déploient sur le terrain, favorisant l'expérience directe des oeuvres. La présence d'un enseignement tourné vers le patrimoine suisse, une spécialité lausannoise, reflète aussi cette attention à la réalité concrète des oeuvres. Enfin, la section considère qu'elle doit préparer à la fois des jeunes historiennes et historiens de l'art qui soient capables de se mesurer aux oeuvres, et des citoyens conscients de l'importance du patrimoine légué par le passé et de la création vivante pour la construction du lien social .
De son côté, la Ville de Lausanne dispose d'une collection qui, bien que présentant un patrimoine régional remarquable, est en fait relativement méconnue. L'étude scientifique des oeuvres de la collection du Fonds des arts plastiques est nécessaire, car elle constitue l'étape préalable à tout développement ultérieur. Elle mettra par exemple en évidence les oeuvres majeures, ce qui permettra de les mettre en valeur, mais aussi de prendre les mesures adéquates pour les conserver et les transmettre aux générations futures.
Cette collaboration voit donc converger l'intérêt des deux institutions envers le patrimoine artistique régional. La perspective de publier ensemble le catalogue d'une collection publique est particulièrement stimulante et elle devrait profiter aussi bien aux citoyens et citoyennes lausannois qu'aux futurs historiens de l'art et, plus largement encore, aux artistes, aux spécialistes et aux amateurs d'art.