La leçon inaugurale de la Faculté des sciences sociales et politiques pour l'année académique 2015-2016 sera donnée par la Prof. Mounia Bennani-Chraïbi (IEPHI), qui reviendra sur les révoltes qui ont ébranlé le monde arabe dès décembre 2010. Cette leçon sera précédée par la remise des prix de la Faculté. Jeudi 17 septembre à 17h15, inscriptions ouvertes jusqu'au 6 septembre.
Conférence d'ouverture: Soulèvements en cascade et "révolution mentale"
« Le peuple veut la chute du régime » : Retour sur les révoltes « arabes »
Le 17 décembre 2010, l'immolation de Mohamed Tarek Bouazizi lance la contestation en Tunisie. Une cascade de soulèvements gagne peu à peu la région. En moins d'un an, ces événements provoquent non seulement la chute inattendue de quatre présidents, mais également une «révolution mentale».
Comment interpréter le fait que des situations révolutionnaires se soient produites dans une région du monde, considérée jusque-là comme «en dehors du temps»? Ensuite, comment expliquer que cette vague de protestations ait conduit à des issues aussi diversifiées : résilience de l'autoritarisme, libéralisation politique, transition démocratique, contre-révolution, guerre civile?
____________________________________________________________Mounia Bennani-Chraïbi
Sur la conférencière
A travers ses recherches sur l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Mounia Bennani-Chraïbi privilégie un comparatisme à la fois ancré dans les débats disciplinaires et dans le terrain. Convaincue de la nécessité de décloisonner les area studies, elle est soucieuse de contribuer au dialogue entre politistes, sociologues et socio-historiens, par-delà une structuration du champ fondée sur les oppositions tant disciplinaires qu'entre «spécialistes» et «généralistes». Ses objets de recherche ont pour questionnement commun l'(a)politisation des individus en contexte autoritaire. A partir d'une approche processuelle, elle explore les porosités entre espaces associatif, électoral, partisan, protestataire, tout en restant attentive à l'inscription des phénomènes observés dans la durée. Dans le cadre de son projet de recherche actuel sur les carrières militantes partisanes au Maroc, financé par le FNS, elle examine les liens entre mobilité sociale et militantisme, la circulation des engagements et les effets de la répression et de la cooptation sur les parcours militants.
Mounia Bennani-Chraïbi a obtenu un Doctorat en science politique à l'Institut d'études politiques de Paris en 1993. Après des séjours postdoctoraux à Princeton, au Caire et à Casablanca, elle est engagée en 1999 par l'Université de Lausanne, où elle devient professeure assistante, puis professeure associée, à l'Institut d'études politiques et internationales. Entre 2007 et 2009, elle préside la Commission d'enseignement de science politique, puis rejoint le Décanat de la Faculté des sciences sociales et politiques entre 2010 et 2012 en tant que Vice-Doyenne à l'enseignement. Dans ce cadre, elle a notamment piloté la réforme de l'enseignement des méthodes en sciences sociales et science politique au niveau du Bachelor, et participé au lancement du projet de tutorat des pairs à l'échelle de la Faculté. Dès août 2015, elle est nommée professeure ordinaire en science politique à la Faculté des Sciences sociales et politiques.
Mounia Bennani-Chraïbi est membre du Centre de recherche sur l'action politique (CRAPUL), qu'elle co-dirige à partir de septembre 2015. Par ailleurs, elle fait partie du Conseil scientifique de l'Année du Maghreb, revue éditée par CNRS éditions en France, ainsi que de la collection Middle East, Social and Cultural Studies / Etudes culturelles et sociales sur le Moyen-Orient aux éditions Peter Lang (Suisse). Elle siège également au Comité d'Orientation Scientifique du Centre d'Etudes Sociales, Economiques et Managériales (CESEM), à Rabat.
Programme de la séance
Informations pratiques
Jeudi 17 septembre à 17h15
Bâtiment Géopolis, salle 1612
Inscriptions ouvertes jusqu'au 6 septembre, auprès de Mme Bailly (Sylvianne.Bailly@unil.ch)
La séance est suivie d'un apéritif