Printemps 2009

 

Lundi 10h – 12h (UNIL, Anthropole, salle 3128 )
 

Une histoire transatlantique, Simone de Beauvoir et la pensée féministe contemporaine

A transatlantic story: Simone de Beauvoir and feminist theory today

Prof. Valérie Cossy
 

MA - licence – spécialisation
 

Aujourd’hui perçues comme un produit essentiellement américain, les « gender studies » sont pourtant les descendantes directes du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir. Ce séminaire propose donc de lire la somme théorique de Beauvoir en tant que texte fondateur de l’épistémologie féministe actuelle. Il sera composé d’un volet théorique et d’un volet littéraire. Dans le volet théorique nous étudierons ensemble Le Deuxième sexe et l’ouvrage de Judith Butler, Gender Trouble, qui, en 1990, inaugure les études genre en les inscrivant dans un cadre féministe et postmoderne, notamment à travers le concept de « performance ».
Du point de vue de la littérature comparée, cette étude conjointe de Beauvoir et Butler sera aussi l’occasion de nous interroger sur les échanges et les malentendus qui scandent l’histoire de la pensée féministe entre Françaises et Américaines. Dans le volet littéraire, nous lirons des œuvres qui reflètent l’évolution du débat théorique, voire qui sont explicitement en dialogue avec celui-ci. La femme rompue de Beauvoir ainsi qu’Edith’s Diary de Patricia Highsmith offrent des actualisations romanesques du concept beauvoirien de «mauvaise foi» alors que les œuvres de Monique Wittig, Jeannette Winterson et Sarah Waters s’inscrivent dans une dynamique de subversion « queer ».

 

Although they are perceived by many French speakers as an essentially American phenomenon, gender studies actually derive from Simone de Beauvoir’s Le Deuxième sexe. This seminar aims at reading Beauvoir’s feminist essay as the source of today’s feminist theory. Le Deuxième sexe shall be read alongside Judith Butler’s groundbreaking work, Gender Trouble (1990), which offered a feminist and post-modern framework for gender studies with its emphasis on “performance”. From the point of view of comparative literature, this joint study of Beauvoir and Butler enables one to consider the nature of influences and misunderstandings characterizing the exchanges between French and American feminists. As far as literature is concerned, we shall focus on texts which reflect or, even, dialogue explicitly with the way feminist theory has developed. Beauvoir’s La femme rompue and Patricia Highsmith’s Edith’s Diary will be read as literary expressions of Beauvoir’s concept of “mauvaise foi”, while works by Monique Wittig, Jeannette Winterson and Sarah Waters are representative of “queer” subversion.

 

BIBLIOGRAPHIE

Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe (1949)
Simone de Beauvoir, La femme rompue (1968)
Patricia Highsmith, Edith’s Diary (1977)
Simone de Beauvoir, L’Amérique au jour le jour 1947 (1948)
Simone de Beauvoir, Beloved Chicago Man, Letters to Nelson Algren, 1947-64 (1998)
Judith Butler, Gender Trouble, Feminism and the Subversion of Identity (1990)
Monique Wittig, La Pensée straight (2001) [recueil de textes parus entre 1979 et 1997]
Jeannette Winterson, Oranges Are Not the Only Fruit (1985)
Jeannette Winterson, Sexing the Cherry (1989)
Sarah Waters, Tipping the Velvet (1998)

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Lundi 15h – 19h (4 périodes une semaine sur deux)
UNIL, Anthropole, salle 3028

 

Ogres et autres monstres de la Renaissance à l’Age classique
 

Profs. Michel Jeanneret & Ute Heidmann


MA - licence – spécialisation

La littérature et les arts, à travers le Moyen âge et jusque dans la Renaissance, sont peuplés de monstres, de figures étranges et de phénomènes contre-nature. On leur attribue d’ordinaire une valeur de signe, pour les interpréter comme messages surnaturels. Que deviennent-ils au XVIIe siècle, l’âge de la raison et de la critique, dominé par une esthétique soumise aux règles de la vraisemblance et de la bienséance ? Ils ne disparaissent pas, mais changent de signification. On cherchera à établir quels symboles ils véhiculent, quelles peurs ils expriment ou exorcisent. On s’interrogera sur leur fonction imaginaire, à un moment où les censures et les contraintes rationnelles exercent sur l’esprit un contrôle serré. On se demandera pourquoi les ogres exercent dans les contes un attrait tout particulier. On examinera surtout comment les choix génériques, narratifs et stylistiques infléchissent l’objet redoutable et tendent à neutraliser la menace.

Les principaux auteurs étudiés seront Montaigne, Giambattista Basile, La Fontaine, Racine et Perrault, ce qui permettra de comparer des essais philosophiques, des contes, un roman et une tragédie. Chaque fois, on placera les textes et les problèmes dans une perspective comparative et européenne dans laquelle il sera aussi question d’Apulée et d’Arioste, d’Euripide et de Sénèque.
 

Livres à acheter :
La Fontaine, Les Amours de Psyché et de Cupidon, Edition critique de Michel Jeanneret. Le Livre de poche classique , 1991
Perrault, Contes, Edition de Jean-Pierre Collinet, Folio, 1981

La première séance a lieu le 23 février 2009, à 15.15
Les autres séances doubles ont lieu aux dates suivantes : 2 mars, 23 mars, 31 mars, (+ exceptionnellement mercredi 8 avril, de 17-19h), 20 avril et 4 mai 2009.

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Mardi 10h – 12h (UNIL, Anthropole, salle 5125)


The Dynamics of Creation: The Bloody Chamber (1979) and its Intertexts


Martine Hennard Dutheil de la Rochère (MER)


MA - licence – spécialisation

For Angela Carter, literary creation was intimately bound up with the new reading of old texts, especially from unusual perspectives. In The Bloody Chamber, she used fairy tales as the basis for her own stories but also drew on a wealth of other sources, from Baumarchais’ ‘Le Mariage de Figaro’ to Baudelaire’s ‘pièces condamnées’. Experimenting with plots, styles, genres and narrative conventions, she rewrote Bluebeard, Little Red Riding Hood, Snow White and Beauty and the Beast as surreal sketches and pornography, vampire stories and sentimental romance, to name but a few. Our examination of Carter’s view of creation as originating in the imaginative revisiting of European literature and (sub)cultures in this rich and thought-provoking collection will enable us to explore the complex ways in which Carter ‘put new wine in old bottles’ and challenged common expectations and assumptions about the fairy tale as a literary genre.


BIBLIOGRAPHY

Angela Carter. The Bloody Chamber. Vintage Classics, 1998.
Maria Tatar, ed. The Classic Fairy Tales. Norton Critical, 1998.
Other texts will be made available to students.
 

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Mardi 10h – 12h (UNIL, Anthropole, salle à confirmer)

Linguistique textuelle et discours médiatique
Stratégies de gestion des interactions dans les médias


Marcel BURGER (MER)

 
MA - licence

Ce cours-séminaire propose une analyse méthodique de discours d’interactions médiatiques mono- et polygérées (télévision, radio, presse écrite). L’attention sera portée sur les formes discursives de genres d’opinions : le débat, l’entretien, le journal télévisé, l’éditorial d’où émergent les stratégies de communication et les enjeux sociaux de la pratique de l’information dans les médias : former des esprits citoyens, mais aussi fidéliser des consommateurs d’information.
L’objectif de ce cours-séminaire est l’acquisition de connaissances pointues dans le domaine de l’analyse des interactions médiatiques et plus généralement de la communication publique. On y présentera et discutera des concepts théoriques et des procédés méthodologiques de l’analyse des médias pour familiariser les étudiants avec la constitution, la retranscription et l’analyse de corpus (notamment de corpus oraux radio et télédiffusés). L’analyse fine des stratégies de gestion des interactions portera en priorité sur les dimensions énonciative, séquentielle, argumentative et hiérarchique, sans négliger les dispositifs d’interaction (cadres spatial et temporel de la communication).

BIBLIOGRAPHIE

Burger Marcel (2008), L’analyse linguistique des discours des médias. Entre sciences du langage et sciences de la communication, Québec, Nota Bene.
Charaudeau Patrick (2005), Les médias et l’information. L’impossible transparence du discours, Paris-Bruxelles, DeBoeck
Jost François (2001), La télévision du quotidien. Entre réalité et fiction, Bruxelles, DeBoeck.
 

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Mardi 15h – 17h (UNIL, Anthropole, salle 3028 )


Translation and / as rewriting : from Robert Samber’s Histories, or Tales of Past Times, With Morals (1729) to Angela Carter’s The Fairy Tales of Charles Perrault (1977)
 

Martine Hennard Dutheil de la Rochère (MER)
(avec la participation de Prof. Ute Heidmann)


MA - licence – spécialisation

This interdisciplinary and bilingual (English-French) seminar will examine the reception of Charles Perrault’s Histoires ou contes du temps passé. Avec des Moralités (1697) in England, with a specific focus on Robert Samber’s Histories, or Tales of Past Times, With Morals (1729) and Angela Carter’s retranslation of Perrault’s tales in the late 20th century. We will consider translation as a form of rewriting which adapts, modernizes and reinterprets Perrault’s tales in a new historical, linguistic and cultural context, and constantly transforms and renews their significance. Specifically, we will closely analyze Carter’s The Fairy Tales of Charles Perrault (1977) and Sleeping Beauty and Other Fairy Tales (1982) in relation to the source texts, but also in the light of Carter’s famous collection of ‘stories about fairy stories’, The Bloody Chamber (1979).

BIBLIOGRAPHY

Charles Perrault. Contes. Edition de Poche.
Angela Carter. Little Red Riding Hood, Cinderella and Other Classic Fairy Tales by Charles Perrault. Ed. Jack Zipes, 2008.
Angela Carter. The Bloody Chamber. Vintage Classics, 1998.
 

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Mercredi 10h – 12h (UNIL, Anthropole, salle 3017)


Récriture et mythe : d’« Amor et Psyché » aux amours du chevalier et de la fée dans « Partonopeu de Blois »
 

Prof. Jean-Claude Mühlethaler


MA - licence – spécialisation

Cours-séminaire deuxième cycle (MA), adressé aux étudiants et étudiantes de français (moderne et médiéval), ainsi qu’à toute personne intéressée.

Composé avant 1188 Partonopeu de Blois n’a pas à craindre la comparaison avec son contemporain Chrétien de Troyes : il a en tout cas connu un succès durable. On découvre, en lisant le récit des amours du neveu du roi de France Clovis et de la fée Mélior, fille de l’empereur de Constantinople, des échos de l’Eneas et du Roman de Thèbes, des rapprochements possibles avec des lais féeriques et, surtout, un canevas qui s’inspire du mythe de Psyché. Les thèmes antique, épique, historique, oriental se combinent au merveilleux dans un roman fascinant.

BIBLIOGRAPHIE

Partonopeu de Blois, éd. et trad. par O. Collet et P.-M. Joris, Paris, Le Livre de Poche (« Lettres gothiques »), 2005.
Apulée (Métamorphoses V, 21,3 – 24,5) : Eros et Psyché, trad. par Nicolas Waquet, Paris, Rivages Poche, 2006 (ou une autre édition de poche).
À consulter : la bibliographie en ligne sur le site ARLIMA
 

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Mercredi 17h – 19h (UNIL, Anthropole, salle 3021 )


Construire les comparables.
Epistémologie et pratique d’une comparaison « différentielle » pour l’étude des cultures européennes
 

Prof. Ute Heidmann


MA - licence – spécialisation

Ce séminaire invite les étudiants et chercheurs à concevoir les axes qui permettent de comparer des œuvres et des phénomènes appartenant à des aires linguistiques et culturelles différentes. Une telle capacité de « construire des comparables » en tenant compte de la dissemblance des contextes est une condition essentielle pour obtenir des résultats d’analyse valables. La réflexion sur des problèmes d’ordre épistémologique nous permettra de nous interroger sur les exigences inhérentes au caractère inter- et transdisciplinaire propre à la littérature comparée et aux recherches en langues et littératures européennes comparées. Nous tenterons d’appliquer des principes épistémologiques de la comparaison aux  sujets des travaux, mémoires et thèses en cours qui recevront ainsi un encadrement méthodologique particulier.

Les étudiants qui souhaitent attester ce séminaire en littérature comparée, doivent avoir suivi auparavant ou suivre en parallèle le cours d’Introduction à l’étude comparative des littératures européennes, automne, mardi 15h-17h.
 

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Jeudi 10h – 12h (UNIL, Anthropole, salle 3032)

 

Analyse linguistique des textes littéraires: l’exemple des contes de Perrault
 

Prof. Jean-Michel Adam
(avec la participation de Prof. Ute Heidmann et de Cyrille François)




BA

Ce cours-séminaire a pour but de mettre en œuvre, sur la base d’un recueil complet de courts textes de Perrault, la méthodologie de l’analyse linguistique des textes littéraires. Le choix des courts recueil en prose et en vers de Perrault doit permettre d’introduire à l’analyse des textes en tenant compte de divers angles complémentaires : l’analyse textuelle des faits micro-linguistiques récurrents dans le corpus ou propres à un seul récit, l’analyse péritextuelle (frontispice, préface-dédicace, vignettes et moralités), l’analyse co-textuelle des relations entre les huit contes de l’édition 1697, la prise en compte de l’apport de la génétique textuelle (manuscrit de 1695 comparé à l’éditions de 1697 et à des éditions du XVIIIème siècle à nos jours), de l’étude de la généricité (contes écrits, contes oraux, histoires, nouvelles, etc.).

Méthodologiquement transférable sur d’autres corpus de textes littéraires, la méthode d’analyse mise en place montrera que l’analyse textuelle, l’approche philologique et génétique et l’histoire littéraire et culturelle peuvent converger et soutenir le travail interprétatif.

Pour la validation dans le module interdisciplinaire en Langues et littératures européennes comparées, les étudiants peuvent travailler sur des traductions et adaptations des contes de Perrault en langue anglaise, allemande, danoise et suédoise.
 

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Jeudi 13h – 17h (4 périodes une semaine sur deux)
UNIL, Anthropole, salle 3028


Mythes et Genres. Œdipe-Tirésias : parcours comparés

Maria Vamvouri


MA - licence – spécialisation

Un choix de textes anciens, modernes et contemporains nous montre que la cécité se dote d’un savoir ou d’une expérience unique en son genre, atténuant ainsi la gravité de l’impossibilité de voir. Ce don, véritable contrepartie de l’invalidité, prend des formes aussi différentes que celles d’un savoir poétique, la connaissance d’une réalité inaccessible au commun des mortels, une capacité prophétique ou encore une nouvelle forme de sagesse parfois douloureuse.
Or, chaque scène d’aveuglement ou de confrontation à un aveugle suppose un régime littéraire de la cécité bien spécifique, que l’œuvre lui prête. Pour pouvoir saisir la valeur singulière véhiculée par la privation de la vue, il convient d’abord de cerner les contours littéraires et pragmatiques du texte où elle apparaît.

Un dossier sera distribué au début du cours.

Livres à acheter :
Sophocle, Théâtre complet, GF Flammarion.
Henry Bauchau, Œdipe sur la route, Actes du Sud.
Voltaire, Romans et contes, Garnier Flammarion.
 

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Jeudi 15h – 17h (UNIL, Anthropole, salle 4027)
 

Le Faust de Goethe dans quelques traductions françaises
 

Prof. Etienne Barilier


MA - Spécialisation

« Je ne puis plus lire Faust en allemand, mais dans cette version française, tout reprend sa fraîcheur, sa nouveauté, son esprit », disait Goethe à Eckermann en 1830. Cette version française était bien sûr celle de Gérard de Nerval.
Après lui, d’innombrables traducteurs se sont attaqués au monument goethéen. Henri Blaze réalisa en 1840 la première traduction intégrale des deux Faust. La fin du XIXe siècle voit paraître la première édition bilingue et savante de l’œuvre, signée François Sabatier. Et jusqu’à la fin du XXe siècle, on n’a jamais cessé de retraduire le Faust.

Le but de ce séminaire est de comparer, sur des passages choisis, quelques-unes des versions disponibles, et de discuter leurs choix respectifs. La traduction, depuis Nerval, a-t-elle « progressé » ? Pourquoi Jean Malaplate, en 1984, choisit-il le vers et non la prose ? Comment concilier l’exactitude et la beauté ? Comment restituer à la fois l’humour et la profondeur du chef-d’œuvre de Goethe ? Comment lui donner aujourd’hui la « fraîcheur », la « nouveauté » et « l’esprit » que l’auteur avait salués chez Nerval ?
 

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