Jésus chez Glénat: "La Loge Noire"

Fort du succès des premiers tomes de sa série Le Triangle secret lancée en 2000, le scénariste de BD Didier Convard crée deux ans plus tard chez l’éditeur Glénat "La Loge Noire", une collection placée sous le signe de l’ésotérisme où la figure de Jésus est souvent impliquée.

Le Triangle secret, fer de lance de cet ensemble de productions dirigé par Convard, accorde une place centrale à la figure christique en optant pour une explication rationnelle de la Résurrection: Jésus, telle est l’hypothèse de base de cette série, n’est pas mort sur la croix, mais c’est son frère jumeau, Thomas, qui, suite à un complot fomenté par Jésus et Judas, a été crucifié à sa place… Fin 2002 paraît dans la "Loge Noire" Qumran (Makyo/Gemine), adaptation bédéique du roman homonyme d’Eliette Abécassis où l’auteur imagine que l’un des "Manuscrits de la Mer Morte" livre la "vérité" sur Jésus. Six mois plus tard, Glénat édite le premier tome du Linceul de Laurent Bidot et, en avril 2004, Convard scénarise un prolongement du Triangle Secret prévu sur quatre tomes et intitulé I.N.R.I.

L’omniprésence du Christ dans de tels produits de masse caractérisés avant tout par l’action, l’enquête et le spectaculaire a de quoi surprendre. Certes les manipulations ourdies dans les coulisses du Vatican et les guerres séculaires entre factions rivales détentrices d’un secret qu’il s’agit pour les uns de préserver ou de divulguer, pour les autres de faire disparaître, recèlent un potentiel dramatique certain, mais l’histoire de la chrétienté ou le milieu ecclésiastique offriraient nombre d’autres sujets. Que Jésus soit présent dans de telles proportions témoigne de l’intérêt que ce "personnage" ne cesse de susciter, y compris dans un contexte totalement profane. Recourant à la violence, les ennemis de la vérité sont prêts à tout pour imposer une certaine image de Jésus, alors que les héros tentent de découvrir son nouveau visage.

 

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