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Université de Lausanne        
    Dies 2003: Docteurs honoris causa

 

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M. Beat Sitter-Lever,
professeur de philosophie à l’Université de Fribourg

Laudatio
Au philosophe de la pratique, pour sa réflexion éthique cruciale et sa mise en pratique patiente, imperturbable et exigeante au bénéfice des sciences humaines, et au réinventeur du symposium platonien.

 

Présentation par Nicolas Duruz, doyen de la Faculté des SSP.

Beat Sitter-Liver est d’abord philosophe, plus particulièrement éthicien de la pratique. A commencer par sa thèse de doctorat, il se positionne sur ce champ, à l’époque plutôt solitaire et académique, Partant de la philosophie de l’existence, il chemine vers une réflexion sur la place des humains dans une nature qu’ils croient de plus en plus maîtriser tout en créant des effets pervers d’une ampleur et d’une nature inédites à l’échelle de la planète. Cet itinéraire le confronte inévitablement aux problèmes de la bioéthique, de l’environnement, de la responsabilité des scientifiques en général, et l’amène à concevoir un nouveau « droit naturel» - le droit à l’existence de la nature face à l’humanité.

En tant que philosophe pratique, l’homme qu’est Beat Sitter-Liver ne saurait se contenter de faire figure de du théoricien visionnaire, indiquant une direction sans s’y engager lui-même. La direction en question est celle d’un monde plus complet, plus libre, à la fois plus intégrateur et plus émancipateur, capable d’évoluer tout en évitant les dégâts pour ses différentes composantes.

Son champ d’action est la politique scientifique à laquelle il a su participer avec bonheur dans une position à la fois stratégique et peu visible pour le public.Durant 30 ans Secrétaire général de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales, il a joué un rôle capital pour la promotion des disciplines concernées par celle-ci.

Il a très activement contribué
- à l’élargissement de la perspective de cet organe faîtier, initialement dominé par les sciences humaines au sens traditionnel, et à la pleine prise en compte des spécificités et intérêts des sciences sociales,
- à l’aboutissement d’initiatives visant à instaurer des programmes de recherches pour les sciences sociales et à la réalisation d’innovations institutionnelles qui se sont avérées décisives pour la consolidation de ces disciplines, - à la posture intellectuelle prise par cette institution, au delà de son rôle de défenseur de disciplines en danger de marginalisation dans un monde de plus en plus marchand.

 

   

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