Personnalité et différences interindividuelles

Croyances et pas d'évidences

La majorité des êtres humains sont enclins à croire en des choses infondées (sans preuves scientifiques). Beaucoup d'entre nous croient, par exemple, en plusieurs dieux, en l’existence de pouvoirs surnaturels, ou encore mettent en place des rituels et des comportements superstitieux. D’autres dépensent volontiers de l'argent pour des moyens de guérison dont l’efficacité n’a pas été vérifiée scientifiquement. Récemment, nous nous sommes interrogés sur la croyance selon laquelle nous sommes capables de détecter le mensonge, parce qu’en réalité, nos performances ne sont pas bonnes et nous ne faisons que deviner.

Notre recherche s’intéresse aux liens entre de telles croyances, la personnalité et des biais cognitifs. Nous nous intéressons aux corrélations et à la causalité de ces corrélations.

Psychologie des couleurs

Les couleurs peuvent façonnent notre environnement. Les individus sont rarement indifférents quand il en vient à choisir une couleur, en particulier lorsqu’elles sont saillantes. L’opinion populaire assume que les couleurs peuvent même interagir avec nos états affectifs, sous la forme de changements d’humeur ou du bien-être. Compte tenu de la littérature scientifique actuelle, nous sommes sceptiques quant aux affirmations générales concernant les relations couleurs-affects : en effet, le manque d’études systématiques répondant aux normes empiriques actuelles ne permet pas de confirmer ces opinions. Avec nos études, nous visons à enrichir la littérature scientifique grâce à des études démontrant comment la couleur peut être liée aux affects de manière fiable et valide. Nos projets se regroupent autour de trois axes : i) les paradigmes expérimentaux de la psychologie cognitive ii) les cadres théoriques de la psychologie des émotions, et iii) connaissances sur la science des couleurs dans les applications quotidiennes.

Vous trouverez de plus amples informations sur http://www.colourexperience.ch

Impulsivité

Le concept d'impulsivité englobe les comportements qui sont mal conçus, prématurément exprimés, indûment risqués ou inadaptés à la situation et qui entraînent généralement des conséquences indésirables. L'impulsivité est un concept central dans divers domaines de la psychologie et de la neuropsychologie, et constitue un facteur trans-diagnostic impliqué dans un large éventail de troubles psychopathologiques (par exemple, les troubles addictifs, les troubles obsessionnels et compulsifs).

Résultats de recherche représentatifs et publications connexes :

Nous avons rédigé le premier ouvrage francophone portant sur la définition, la conceptualisation, l'évaluation et le traitement des comportements impulsifs. Ce livre s'adresse au public suivant : (1) les cliniciens francophones (qui ne lisent pas nécessairement la littérature scientifique anglaise), (2) les chercheurs (en particulier ceux qui souhaitent avoir une image complète des modèles d'impulsivité influents et qui veulent évaluer l'impulsivité dans des contextes de recherche en laboratoire), et (3) les étudiants francophones en Bachelor et en Master intéressés par l'impulsivité.

Billieux, J., Rochat, L., & Van der Linden, M. (2014). L'impulsivité : Ses facettes, son évaluation et son expression clinique. Bruxelles, Belgique : Mardaga. http://www.editionsmardaga.com/impulsivite-ses-facettes-son.

Nous avons créé la première version courte de l'un des questionnaires sur l'impulsivité les plus utilisés, à savoir l'échelle d'impulsivité UPPS (UPPS-Impulsivity Scale). Cette courte échelle a depuis été traduite dans de nombreuses langues (par exemple, en espagnol, en italien, en chinois et en arabe) et adaptée pour l'évaluation de populations spécifiques (par exemple, les enfants, les patients victimes de traumatismes crâniens).

Billieux, J., Rochat, L., Ceschi, G., Carré, A., Offerlin-Meyer, I., Defeldre, A.-C., Khazaal, Y., Besche-Richard, C., & Van der Linden, M. (2012). Validation d'une version française abrégée de l'échelle de comportement impulsif UPPS-P. Comprehensive Psychiatry, 53, 609-615. https://doi.org/10.1016/j.comppsych.2011.09.001

Liens connexes :

Nous avons participé à l'élucidation des mécanismes cognitifs et affectifs qui sous-tendent une facette spécifique de l'impulsivité, à savoir l'"urgence", qui peut être définie comme la tendance à agir de manière irréfléchie face à un affect négatif intense. Nos conclusions, qui ont depuis été reproduites dans des laboratoires indépendants, ont montré que les individus présentant une forte urgence ont plus de difficultés à inhiber les réponses motrices dominantes (ou automatiques) et se caractérisent par des prises de décision non-optimale (évaluées par des tâches de laboratoire telles que l'Iowa Gambling Task). Nous avons également montré que l'urgence accrue est liée à l'implication dans un large éventail de comportements inadaptés et addictifs (par exemple, l'utilisation addictive de smartphones, la consommation excessive d'alcool, les comportements sexuels compulsifs).

Latéralité

Dans notre cerveau, nous avons deux hémisphères qui n'ont pas les mêmes fonctions. Chez les patient∙e∙s, nous connaissons leur spécialisation grâce aux études lésionnelles. Chez les participant∙e∙s en bonne santé, nous effectuons des études des hémichamps visuels. Dans notre laboratoire, nous étudions quelles fonctions sont latéralisées dans quel hémisphère. En particulier, nous avons développé une tâche de décision lexicale latéralisée, utilisable dans différentes langues. Nous évaluons également les capacités langagières et spatiales de l'hémisphère droit, et testons le lien entre la personnalité, la créativité et l'asymétrie hémisphérique. Finalement, nous testons l’importance des gestes de la main droite pour le développement du langage chez l’enfant.

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