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Mesdames et Messieurs, chers collègues,
Jai fait un rêve la nuit dernière
Jai vu
une Université dynamique, écoutée et fortement soutenue
par ses autorités de tutelle. Jai vu une université
estimée de ses partenaires et défendue par son exécutif
et son personnel.
Jai vu une Université restructurée, capable de relever
les défis du XXIe siècle.
Comment transformer ce rêve en réalité me direz-vous?
Louvrage est sur le métier!
Pour illustrer dabord les développements réalisés
cette année, voici quelques éléments simples:
- Dans le cadre du programme triangulaire, aussi appelé «Science,
Vie, Société», la partie projets du volet «sciences
humaines», baptisé «IRIS» a permis lengagement
à lUniversité de quelque 25 professeurs et 24 assistants.
Pour ce qui est du volet «Sciences du vivant», la plate-forme
de protéomique est en place et le responsable de la plate-forme
«Puces à ADN» a été recruté.
- Dans le cadre de la convention de collaboration qui réunit la
Haute Ecole Pédagogique vaudoise et lUniversité de
Lausanne, celle-ci a pu cette année engager 22 nouveaux enseignants,
dont 3 sur des postes déjà stabilisés, pour contribuer
à une formation de qualité des futurs maîtres de lEcole
vaudoise.
Les transferts, en octobre 2003, de nos unités de physique et de
mathématiques à lEPFL qui finalisent lopération
de transfert initiée en octobre 2001 avec le départ de la
section de chimie, saccompagnent dune réorganisation
de notre Institution. Celle-ci se traduit notamment par la création
de deux nouvelles Facultés, dont le principe a déjà
été approuvé par le Sénat, et qui verront
le jour à la rentrée académique 2003:
- une Faculté de biologie et de médecine, dont la composition
et le fonctionnement sont déjà largement définies
et qui aura vocation à abriter notamment en son sein le Centre
intégratif de génomique;
- une Faculté des géosciences et de lenvironnement,
qui regroupera notamment la géographie, les sciences de la terre,
et des forces denseignement en sciences humaines et en biologie
provenant dautres facultés. Cette Faculté répondra
à des besoins nouveaux de la formation et de la recherche, quelle
veut satisfaire en collaboration très étroite avec ses partenaires,
notamment en synergie avec la Faculté de lenvironnement naturel
et construit de lEPFL.
Cette double création de Facultés est remarquable
Cest la première que nous vivons depuis plus de cent ans.
Cest une entreprise de grande envergure qui implique toute série
de mesures légales et réglementaires, dorganisation
et de logistique, et de préparation de plans détudes.
Et nos ambitions ne sarrêtent pas là!
A ces
projets sen ajoutent encore bien dautres, au nombre desquels
jen relèverai en particulier deux:
- la constitution dune Fédération des Facultés
de théologie romande, mise sur pied de concert avec les Rectorats
genevois et neuchâtelois, et au sein de laquelle la faculté
lausannoise aura notamment la responsabilité des sciences bibliques
et des sciences des religions;
- le regroupement, au sein de lEcole des HEC lausannoise, dune
partie des forces de la Faculté des sciences économiques
et sociales de lUniversité de Neuchâtel.Certes à
des degrés davancement divers, ces projets de renouveau de
lUniversité de Lausanne font de celle-ci une Université
à lavant-garde de la réforme du système universitaire
suisse. Si toutes ces innovations vont à leur terme, lUniversité
de Lausanne existera conformément à la vision quelle
sest faite de son avenir: celle dune Université dexcellence
dont la structure renouvelée et recentrée sinsérera
dans un réseau de partenariats fidèles et solides permettant
dassocier étroitement sciences naturelles et humaines dans
une perspective et une volonté affirmée de développements
harmonieux et cohérents sur le long terme. Cette volonté
répond dailleurs au souci exprimé par les autorités
cantonales et fédérales qui demandent aux Universités
suisses de collaborer pour mieux exister.
Dans la mesure des compétences de décision que sa loi lui
consent, lUniversité de Lausanne a poursuivi et augmenté
cette année écoulée ses efforts en vue de répondre
aux défis toujours croissants et variés au regard de sa
mission fondamentale denseignement et de recherche qui, elle, demeure.
Elle fourmille de réalisations, de projets et dambitions.
Elle a démontré quelle est, parmi les Universités
suisses, la plus disposée à prendre les risques que toute
restructuration dimportance peut susciter.
Naturellement, comme tout pari, comme toute ambition, le programme de
réformes et de collaborations dans lequel lUniversité
de Lausanne sest fortement engagée comporte des risques ou
des imprévus. Un des imprévus, et je tiens à en dire
quelques mots, a pris la forme cet été de lannonce
soudaine du projet dincorporation de lISREC à lEPFL
en 2004 et de déménagement pour 2008. Cette opération
permettra sans doute, et il faut sen féliciter, de garantir
lavenir de lISREC. Cette situation nen créé
pas moins une nouvelle donne que nous pouvons transformer en opportunité
pour lUNIL et plus largement pour la place lausannoise, le Canton
et notre région. Il est capital de le relever, cette situation
nouvelle donne loccasion de fournir un souffle nouveau et plus ample
au programme SVS.Deux conditions au moins sont nécessaires pour
cela :
- Premièrement, pour éviter, dune part, une concurrence
institutionnelle, au demeurant faussée par les règles actuelles
de financement du système universitaire suisse, qui empêche
le développement dun réel partenariat et, dautre
part, pour éviter la création de doublons que nous combattons
avec détermination, il est impératif de mettre en place
un cursus de biologie commun au minimum sur la place lausannoise. Ceci
signifie dune part que les programmes de formation de premier et
deuxième cycles en sciences de la vie, (jusquau Master) soient
conçus, réalisés et décernés en commun
et, dautre part, quune Ecole doctorale soit créée
par les trois partenaires de lArc lémanique. De telles perspectives
seraient particulièrement attractives pour les étudiants
et doctorants, et renforceraient dautant notre place scientifique;
- Deuxièmement, les exigences de la cohésion et de lambition
scientifiques postulent quà Dorigny/Ecublens et sur le site
universitaire du Bugnon, dune part, et sur le biopôle dEpalinges
dautre part, sous des formes et avec un périmètre
nouveaux, un ensemble cohérent soit recréé tant du
point de vue de la recherche et de l'enseignement que du point de vue
du développement économique. Cette seconde perspective implique
un effort de conception et de réalisation commun aux Hautes Ecoles
vaudoise et fédérale sur leur site partagé, avec
lappui de leurs autorités de tutelle.
Cest à cette double condition que lon pourra le moment
venu, et avec fierté, rendre des comptes sur laccomplissement
du programme triangulaire auprès de tous ceux qui lont soutenu,
en particulier auprès de la population vaudoise qui la approuvé
par son vote. Cela suppose des accords et des soutiens, encore à
trouver ou finaliser, entre les divers acteurs responsables du programme.
De façon plus générale, il se trouve que depuis
quelques années, le mot dordre principal de la politique
fédérale du secteur tertiaire est «réformer
pour investir». Cest aussi celui du Conseil dEtat vaudois
qui, dans son rapport du 14 janvier 2002 sur lavenir de lUniversité
de Lausanne, annonce son intention daccroître son soutien
notamment financier en parallèle à une vaste opération
de réforme voire de refondation de lUniversité.
Dans ce contexte, la volonté des autorités politiques de
voir les Universités sengager résolument sur la voie
des réformes, des innovations, des partages et des collaborations
doit maintenant saccompagner dactes concrets et sérieux
de soutien à cet effort.
Cela suppose, dans le Canton de Vaud, lélaboration dune
loi donnant enfin à lUniversité une capacité
dagir et de décider plus rapide et plus efficace. Et cela
suppose aussi, aux niveaux du Canton et de la Confédération,
un soutien financier nettement renforcé. Plus que dautres,lUniversité
de Lausanne a cru et veut croire au mot dordre «Réformer
pour investir». Elle fait sa part, et demande aux autorités:
et maintenant, investirez-vous?
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