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Mesdames et Messieurs
Au nom des Associations d’Etudiants, j’aimerais vous souhaiter
la bienvenue sur le campus lausannois.
Ces derniers jours ont été inaugurées les nouvelles
Facultés de Biologie-Médecine et des Géosciences
et de l’Environnement. Le démembrement de la Faculté
des Sciences, dont les sections de chimie, mathématiques et physique
ont été transférées chez nos voisins de l’EPFL
et l’école de pharmacie rejoignant l’Université
de Genève, a laissé sur le carreau la biologie et les sciences
de la terre. Si la création d’une Faculté de Biologie-Médecine
ne change pas grand chose pour les étudiants, celle d’une
Faculté des Géosciences et de l’Environnement propose
une refonte des formations et l’apparition de deux nouvelles filières.
Les associations d’étudiants ne peuvent que saluer ces efforts
de développement de l’Université à l’interface
entre les sciences humaines et naturelles.
Les étudiantEs ont, malgré tout, toujours eu un regard
critique sur le projet triangulaire. La FAE est d’ailleurs à
l’origine du référendum contre le déplacement
de l’école de pharmacie à Genèveet a, à
de nombreuses reprises, mis en garde les autorités académiques
sur les risques de dommages collatéraux pour les étudiantEs.
Si la FAE se réjouit de l’ouverture des cursus de sciences
dures de l’EPFL aux sciences humaines et sociales, elle ne peut
en accepter la mise en œuvre. En effet, d’une part, l’ingérence
des institutions partenaires dans la gestion de notre Université
est inacceptable, d’autant plus que la réciproque n’est
pas vraie, et, d’autre part, la gestion de ces projets se fait hors
de toute structure normale de décisions, ceci ayant pour résultat
d’exclure les différents corps de l’Université
du débat. Nous sommes contre la logique des pôles de compétences
et nous défendons une haute école universaliste où
toutes les disciplines ont leur place dans toutes leurs diversités.
Nous devrions donc nous réjouir de l’élargissement
que ce projet permet. Malheureusement, dans ce cas précis, cet
élargissement se fait au détriment de l’existant.
Ce qui est inacceptable !
Dans la même idée, c’est avec une certaine surprise
que la FAE a réagi à l’annonce d’un transfert
des sciences économiques neuchâteloises à Lausanne.
Ceci d’autant plus que l’accueil de ces enseignantEs et étudiantEs
ne peut être garanti dans des conditions décentes. En l’état,
il n’a pas été tenu compte des conséquences
sociales, notamment le manque chronique de logement. De plus, la tactique
qui consiste à jeter soudainement quelques millions pour agrandir
un bâtiment existant laisse sceptique quant à la vision à
long terme de la pénurie de locaux en sciences humaines. Ce projet
s’inscrit dans la parfaite ligne des rationalisations voulues par
le Secrétariat d’Etat à la Recherche promouvant des
« pôles d’excellences », une logique que nous
récusons et qui est un pas vers le démantèlement
des universités de proximité et universalistes.
Une révision de la Loi sur l’Université a été
mise en consultation cet été, et, malgré quelques
critiques, ce projet est tout à fait positif. En effet, le département
propose des innovations intéressantes quant à l’autonomie
de l’Université, des progrès notables en termes de
participation et quelques nouvelles dispositions plutôt positives
concernant les étudiants. Même si la FAE est par principe
opposée aux taxes d’étude, elle se réjouit
aussi que celles-ci devront être fixées de manière
à ne pas constituer un obstacle à l’accès aux
études et être identiques pour les premier et deuxième
cycles.
Finalement, Les bourses d’étude et l’égalité
des chances nous causent beaucoup de soucis. En effet, la loi actuelle
n’est pas appliquée, puisque plus d’une centaine de
fois le Tribunal administratif vaudois a cassé des décisions
de l’Office Cantonal des bourses d’étude. La FAE demande
donc à l’Etat d’assumer son devoir de garant de l’égalité
des chances et que les moyens pour l’aide à la formation
soient augmentés pour que la loi soit enfin respectée. Nous
voulons que la prochaine révision de la Loi sur l’aide aux
études n’aboutisse pas à une dégradation du
système des bourses, mais à son amélioration.
Nous nous opposons au financement par des prêts puisque ceux-ci
ne font que perpétuer les inégalités sociales. Nous
demandons que les montants des bourses soient alloués selon les
besoins réels et individuels des requérantEs et non selon
un barème rigide. Nous ne pouvons, non plus, accepter que les bourses
soient attribuées au mérite puisqu’elles sont un instrument
de cohésion sociale et pas d'excellence académique. Un étudiant
répondant aux conditions académiques d’accès
à l’Université doit se voir attribuer une bourse en
fonction de critères sociaux uniquement. Il n’est pas acceptable
de lier le montant des bourses aux résultats. D’autre part,
les bourses doivent être assurées jusqu’à la
fin normale des études malgré l’allongement de leur
durée prévu par la Déclaration de Bologne.
Pour remplir sa tâche, le canton doit investir plus de moyens.
Même dans un climat de morosité économique, les restrictions
budgétaires ne doivent pas toucher à la formation, celle-ci
étant un investissement à long terme. La réduction
du budget dédié au soutien aux études signifie que
l’Etat ne reconnaît plus l’apport que présente
la formation pour le futur.
Nous lançons donc à l’occasion de cette rentrée,
avec nos voisins de l’EPFL, une vaste campagne dont le but est de
garantir l’accès aux études pour toutes et tous. Une
pétition intitulée « Pour des bourses d’étude
équitables ! » nous permettra de rallier toutes
celles et tous ceux qui sont convaincus que la démocratisation
des études est un combat pour l’avenir qu’il faut gagner
maintenant !
Je vous remercie de votre écoute.
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