Professeur assistant
Poste soutenu par le Programme Fondation de Famille Sandoz-Monique de Meuron
pour la relève universitaire

Heures de réception : mardi de 10h à 12h
UNIL/Faculté des Lettres
Section d'histoire et esthétique du cinéma
Bâtiment Anthropole - 4170
1015 Lausanne
T. +41 21 692 28 79
benoit.turquety@unil.ch
Lien vers la page personnelle Unisciences
Publications
Dispositifs, groupe de recherche
Academia.edu
Association française de recherche sur l'histoire du cinéma (AFRHC) / 1895. Revue d'histoire du cinéma
Principaux axes de recherches :
-
Questions d’épistémologie :
o Dispositifs de vision et d’audition : machines et problèmes
o Le « cinéma numérique » comme épistémè
o Études cinématographiques : géographie institutionnelle et théorique
-
Questions de technologie culturelle :
o Techniques cinématographiques (machines, usages, supports et formats...)
o Cultures numériques : pratiques et dispositifs
o Archives : techniques et politiques
-
Questions d’historiographie :
o Histoire de l’histoire du cinéma
o Liens entre histoires du cinéma, des sciences et des techniques
o Cinématographies non occidentales (cinéma africain…)
o Cinéma d’animation non industriel : techniques, formes, théories
o Cinéma et poésie
o L’œuvre de Danièle Huillet et Jean-Marie Straub
Benoît Turquety (dir.) Early Popular Visual Culture, volume 13, n° 2, mai 2015, numéro spécial « Tricks and Effects », avec des contributions de Ian Christie, Mireille Berton, Maggie Hennefeld et Julie Turnock.
Partly proceeding from the ‘Magic of Special Effects’ conference that was held in Montreal in 2013, the aim of this issue is not to establish a linear history – nor an archeology, for that matter – of ‘special effects’ in the silent film era. […] The purpose of this issue is rather to reconstruct ‘tricks’ and ‘effects’ as two dee- ply heterogeneous, overlapping periods in cinema history, each being linked to a specific visual culture, but also to corresponding moments in the film production system and in the history of film forms.
Site de l'éditeur
Inventer le cinéma. Epistémologie : problèmes, machines, Lausanne, L'Age d'Homme, collection Histoire et esthétique du cinéma, série Travaux, 274 pp.
Prix international Maurizio Grande 2015
Qu’est-ce finalement que le « cinéma numérique » ? Est-ce simplement le cinéma, fait ou vu avec d’autres machines ? Ou est-ce tout autre chose – une invention à part entière ? Répondre à ces questions implique d’analyser avec précision les machines qui ont fait et font encore le cinéma, en les replaçant chaque fois dans leur milieu historique et culturel, et de comprendre comment aux machines viennent s’agencer des pratiques qui toujours les dépassent et les reconfigurent. Cela implique aussi d’interroger ce que c’est exactement qu’une invention dans le vaste ensemble protéiforme que constituent les dispositifs médiatiques, de se demander où sont les continuités et les discontinuités dans leur histoire. Si le processus d’invention est « résolution de problème » (Gilbert Simondon), il s’agit d’élaborer une méthode permettant de reconstruire l’histoire du problème « cinéma », ou l’agencement des problèmes dont quelque chose nommé « cinéma » apparut un moment comme une solution.
Se plaçant au plus près du travail des techniciens – ingénieurs ou praticiens –, Inventer le cinéma propose une épistémologie des machines, par laquelle elles sont analysées à la fois comme moment d’un imaginaire scientifique, et comme archives des gestes imaginés ou réels de leurs utilisateurs. On pourra alors se demander de quel problème le « cinéma numérique » peut être une solution. Ou se dire que si « inventer le cinéma » est une tâche toujours en cours, elle pourrait bien devoir être confiée au premier venu.
Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, "objectivistes" en cinéma, Lausanne, L'Age d'Homme, collection Histoire et théorie du cinéma, série Travaux, 584 pp.
Les cinéastes Danièle Huillet et Jean-Marie Straub déploient depuis 1962 une œuvre dont la réputation (austérité, rigueur, statisme) a pu masquer quelque peu la réalité (délicatesse, douceur, violence, vitesse). Une part de son impact tient à ce qu’elle s’est construite sur le principe d’une recherche d’objectivité radicale. Cette thématique transparaît dans certains courants souterrains de l’art et de la pensée de la modernité depuis au moins Flaubert, par exemple chez Walter Benjamin et Theodor W. Adorno, et plus spécifiquement dans un mouvement resté longtemps négligé de la poésie américaine moderne : le mouvement “objectiviste”, composé notamment de Louis Zukofsky, George Oppen, Charles Reznikoff, et proche de W. C. Williams et Ezra Pound. L’analyse détaillée des films des cinéastes, des œuvres qu’ils ont adaptées (Schoenberg, Kafka, Corneille, Mallarmé, Hölderlin, Cézanne, Vittorini, etc.), et des poèmes et essais objectivistes menée dans cet ouvrage permet de repérer, par-delà la différence des arts, des procédures communes, et de dégager une esthétique singulière, où l’œuvre est conçue comme un objet, l’artiste comme un artisan idéalement anonyme, et où tentent de se concilier d’une manière inouïe prégnance du politique et recherches formelles.