Lionel Felchlin

*Les 42e Journées Littéraires de Soleure ont exceptionnellement pris place en ligne, en raison de la crise sanitaire. Le CTL reproduit ici l'entretien qu'Irene Weber Henking a mené avec le traducteur pour la section «Livre du bord», sur l'invitation du festival.*

Quelques questions sur le métier de traducteur...

 

1. Lionel Felchlin, vous êtes le traducteur d’un grand nombre d’auteurs suisses de langue allemande, dont des noms très connus comme Peter von Matt, Lukas Bärfuss et Friedrich Glauser. Comment devient-on le traducteur de ces auteurs ? Quel est votre parcours traductif ? Quelle est votre formation en traduction littéraire ?

Comme souvent dans la vie, c’est le fruit du hasard et des rencontres. En 2011/2012, j’ai suivi une spécialisation en traduction littéraire au Centre de traduction littéraire de l’Université de Lausanne et, à la suite d’un séminaire consacré à Friedrich Glauser et d’un travail de mentorat avec Marion Graf, les Éditions Zoé ont publié un premier texte de Glauser. Pour Peter von Matt, le hasard a bien fait les choses : je discutais des épreuves de Glauser avec Marlyse Pietri, responsable de la collection allemande des Éditions Zoé, le jour où Le Temps a consacré un article au dernier livre de von Matt, Das Kalb vor der Gotthardpost. De fil en aiguille, je suis devenu son traducteur. La Poste du Gothard a sans doute ouvert quelques portes par la suite. Les éditeurs m’ont fait confiance. Et je pourrais vous raconter de telles anecdotes pour chaque projet et chaque auteur. Un autre hasard que je ne m’explique pas : tous mes auteurs ont un lien avec la ville de Zurich, soit ils en sont originaires, soit ils y vivent, soit ils y sont enterrés. Et c’est ma commune d’origine…

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2. Quel est l’attrait particulier de ce métier littéraire par rapport à la traduction spécialisée que vous exercez par ailleurs ? En quoi les deux types de traductions se complètent, se répondent ou se contredisent ?

Quand j’étais aux études à l’ETI (aujourd’hui la Faculté de traduction et d’interprétation de l’Université de Genève), je voyais la traduction littéraire comme une espèce de graal. Et pourtant, c’est un graal dont on ne vit malheureusement pas en Suisse. D’un point de vue pécuniaire, ce sont donc deux types de traductions qui se complètent bien. Mais plus sérieusement, si la traduction littéraire et la traduction spécialisée sont très différentes par nature, elles sont aussi complémentaires dans mon approche de la pratique. Traduire une loi ou une ordonnance exige une extrême rigueur, de la précision et une excellente connaissance du domaine, ce qui implique beaucoup de recherches. Cette rigueur est aussi bonne conseillère dans la traduction littéraire, même s’il est évident que le style, le rythme, la musique et la créativité y sont essentiels. À l’inverse, ma pratique littéraire influe peu sur ma manière de traduire un texte administratif, qui est souvent rédigé dans l’urgence et rarement abouti en termes phrastique ou rédactionnel. Mais je prends un malin plaisir à glisser çà et là un chiasme, par exemple, à l’insu du client…

 

Découvrez et téléchargez l'interview en entier:

 

Vous pouvez également écouter deux morceaux joués par Lionel Felchlin, ils accompagnent la lecture de cet interview.

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Felchlin_Fryba_Gavotte 2ML

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