Professeur ordinaire à la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL de 2003 à 2018
Professeur ordinaire à la Faculté des sciences de l’UNIL de 2001 à 2003
Professeur associé à la Faculté des sciences de l’UNIL de 1996 à 2000
Version du 11 juin 2018
Nicolas Perrin est né en 1956 à Grandson, dans le canton de Vaud. Il effectue sa scolarité entre Grandson, Yverdon et finalement Lausanne pour le Gymnase, spécialité latin et mathématiques. En 1984, il obtient son doctorat sous la direction du Professeur J. S. Jones au University College de Londres. Après un premier post-doctorat à l’Université de Lausanne de 1985 à 1989, il retourne ensuite en Angleterre grâce à une bourse de la Royal Society pour poursuivre ses recherches de 1989 à 1991, à l’Université de Sheffield d’abord, puis à l’Université de Reading. Mais après plusieurs années sous le crachin britannique, le besoin de soleil se fait durement sentir. Il s’embarque alors pour la Floride et le laboratoire du Professeur J. Travis (Florida State University), où il travaillera de 1991 à 1992. Retour en Suisse en 1992, à l’Université de Berne, auprès du Professeur M. Milinski. En 1994, il commence à être financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNRS), via une bourse professorale d’abord, puis via le financement de ses projets de recherche. C’est aussi en 1994 qu’il revient à l’Université de Lausanne, comme privat-docent d’abord, puis comme professeur associé au sein de l’Institut de zoologie et écologie animale dès 1996. Il sera nommé professeur ordinaire au sein du Département d’écologie et évolution en 2001.
Dès son plus jeune âge, Nicolas Perrin est fasciné par les animaux et passionné par la science. Dès l’âge de trois ans, muni d’un filet, il s’exerce à la capture de spécimens de papillons pour les observer. Au Collège d’Yverdon, sur le conseil d’un professeur par ailleurs responsable du Cercle ornithologique d’Yverdon, Nicolas Perrin se lance dans l’observation des oiseaux. Il dédiera dès lors beaucoup de son temps à construire des abris permettant une observation minutieuse des hérons cendrés de la Réserve naturelle au sud du lac de Neuchâtel. Il dévore les écrits de Konrad Lorenz, l’un des fondateurs de l’éthologie. Après les oiseaux, d’autres espèces vont faire l’objet de sa curiosité: mammifères, mollusques, poissons, grenouilles. Quelle que soit l’espèce considérée, le fil rouge de ses recherches portera sur l’interface entre écologie et évolution ou, autrement dit, sur l’influence de l’environnement sur l’évolution des populations. En 2002, avec l’un de ses doctorants, Alexandre Hirzel, et avec le soutien de l’Office fédéral de l’environnement, il publie un article retentissant dans Ecology qui présente la méthode ENFA (Ecological Niche Factor Analysis) permettant de prédire la distribution des espèces.
Au-delà de l’excellence de ses travaux de recherche, Nicolas Perrin a été un vecteur majeur de la diffusion du savoir auprès des étudiants dans les domaines de l’écologie générale, de la biologie des populations ou encore de l’écologie et faunistique en milieu marin. Sur le plan institutionnel, il a également été au cœur de la création de la Faculté de biologie et de médecine dans le cadre du groupe de travail créé sous l’impulsion du Recteur Dominique Arlettaz. Enfin, membre fondateur de l’ESEB (European Society for Evolutionary Biology), il a été l’organisateur du grand congrès de 2015 sur le site de Dorigny. Créateur du Prix de biologie évolutive de la FBM en 2016, il aime valoriser les travaux des jeunes chercheurs.
Si l’Université de Lausanne est triste de le voir s’éloigner un peu à l’occasion de sa retraite, ses enfants et petits-enfants, en revanche, se réjouissent déjà du temps qu’il va pouvoir leur consacrer. Amateur de promenades, de jardinage, de cuisine et de surcroit artiste (il peint lorsque la vie lui en laisse le temps), ses journées seront bien remplies. Le Département d’écologie et évolution espère néanmoins le croiser aussi souvent qu’il le voudra. Ses collègues et amis tiennent à lui témoigner leur profonde reconnaissance, non seulement pour tout ce qu’il a apporté sur le plan scientifique et institutionnel, mais aussi pour sa simplicité, sa gentillesse et pour son sens de l’humour, toujours bienveillant.