Niko Geldner, professeur associé de l'UNIL au Département de biologie moléculaire végétale (DBMV) de l'UNIL, prononcera sa Leçon inaugurale le lundi 10 juin 2013 à 17h00 à l'Amphithéâtre du Biophore, UNIL-Sorge.
De nationalité allemande, Niko Geldner est né en 1972. Il effectue ses études de biologie à l'Université de Mayence (Vordiplom - 1995) et à l'Université de Bordeaux (Maîtrise en biologie cellulaire et physiologie - 1996), avant de rejoindre le Prof. Gerd Jürgens, spécialiste en génétique du developpement des plantes à l'Université de Tübingen. Il y décroche un diplôme (1998), puis y effectue une thèse (2003) qui pointe le lien entre auxine et polarité des cellules. Il complète sa vision de l'endocytose et de la croissance cellulaire chez les plantes au sein de l'équipe de la Prof. Joanne Chory au Salk Institute de La Jolla, en Californie, où il s'installe entre 2004 et 2007. Il y développe des plantes transgéniques d'Arabidopsis thaliana (Arabette des dames, modèle pour la recherche) qu'il équipe de marqueurs colorés. Ces outils, très utiles à la communauté scientifique, sont désormais utilisés par de nombreux laboratoires dans le monde.
Face à l'immense complexité adaptative des plantes supérieures, Niko Geldner cherche à répondre à des questions de biologie fondamentale. A son arrivée à Lausanne en septembre 2007 comme professeur assistant en prétitularisation conditionnelle au Département de biologie moléculaire végétale de l'UNIL, le chercheur se lance en pionnier dans un domaine de recherche encore inexploré, qui se révèle une mine d'or. Il initie ainsi un programme de recherche sur la formation et la fonction des cadres de Caspary. Décrits pour la première fois il y a plus de 150 ans, ces structures demeuraient un mystère jusqu'aux travaux de Niko Geldner. Ces cadres sont présents chez les plantes au niveau de l'endoderme, la couche cellulaire qui entoure la veine centrale de la racine. Imperméables, ils participent non seulement au transit de l'eau, mais aident également au filtrage des nutriments et protègent les plantes contre les pathogènes.
Ses recherches novatrices lui valent des publications dans les meilleures revues. En 2011, Niko Geldner et son équipe révèlent dans Nature la fonction d'une famille de protéines, baptisée CASPs. Inconnue jusqu'alors, elle est impliquée dans la formation des cadres de Caspary et leur découverte apporte une meilleure compréhension des phénomènes de résistance aux stress biotiques ou abiotiques des plantes. Deux ans plus tard, en 2013, grâce à des mutants déficients pour les cadres de Caspary, les chercheurs mettent en lumière un des mécanismes - clés de la formation de la lignine - le «bois» de la plante - et voient leurs travaux publiés dans Cell.
Le chercheur lausannois a décroché des financements externes prestigieux et extrêmement compétitifs : un subside de l'ERC (European Research Council) en 2007 et un de l'HFSP (Human Frontier Science Program) en 2011. Le retentissement de ses publications témoigne de l'impact majeur de ses travaux dans le domaine de la biologie moléculaire des plantes. En 2011, l'EMBO (Organisation européenne de biologie moléculaire) intègre le scientifique dans le réseau de son «Young Investigator Programme», soulignant ainsi son potentiel de leader dans le domaine des sciences de la vie.
La curiosité scientifique de Niko Geldner dépasse la seule recherche du savoir et le chercheur souhaite inscrire ses travaux dans une démarche globale. Nourriture, habillement, constructions, chauffage: nous utilisons les plantes au quotidien. Mieux comprendre comment celles-ci se nourrissent permet d'imaginer des plantes nécessitant moins d'eau ou résistantes aux pathogènes. Le scientifique souhaite contribuer de cette manière à relever le défi de la durabilité dans nos sociétés.