Une équipe de chercheurs dirigée par Jacques Fellay, professeur boursier à l'EPFL, et Amalio Telenti, professeur ordinaire à la FBM et directeur de l'Institut universitaire de microbiologie UNIL-CHUV, a mis en évidence les zones de conflit entre le génome humain et le génome du VIH, le virus responsable du sida.
Pour la première fois, les interactions entre homme et microbe ont pu être étudiées de manière complète, en comparant toutes les variations présentes dans les deux génomes: celui du virus et celui de la personne infectée.
Chaque individu se défend contre une invasion virale de manière unique, dépendante de son code génétique. En réponse à ces attaques, le virus va muter et acquérir un profil spécifique, cicatrice génétique de la bataille menée contre un génome particulier. L'analyse des données génomiques complètes de plus de 1'000 patients et de leurs virus a permis la création d'une carte détaillée des interactions entre l'homme et le VIH, qui sera utile pour guider la recherche vaccinale. Cette carte montre par ailleurs la voie à suivre pour l'étude d'autres maladies infectieuses. «Nous disposons maintenant d'une véritable base de données, qui nous permet de savoir quelle variation génétique humaine induira tel ou tel type de mutation dans le VIH», souligne Amalio Telenti.
Les résultats de cette recherche, soutenue par le Fond national suisse de la recherche scientifique (FNS) et par une fondation philanthropique, sont publiés dans eLIFE (http://www.elifesciences.org/), le nouveau journal scientifique de pointe à politique "open access" (accès online gratuit).
Ce journal est actuellement à l'honneur, son rédacteur en chef Randy Schekman ayant remporté le Prix Nobel 2013 de physiologie ou médecine .