Martial Saugy, professeur associé de l'UNIL au Centre universitaire romand de médecine légale (CURML) et directeur du Laboratoire suisse d'analyse du dopage (LAD), prononcera sa Leçon inaugurale le jeudi 16 janvier 2014 à 17h15 à l'auditoire César Roux du CHUV.
De nationalité suisse, Martial Saugy est né en 1954. Il réalise des études de biologie à la Faculté des sciences de l'UNIL, où il obtient sa licence en 1978, puis son doctorat en 1986. Sa thèse sur le rôle des hormones dans la croissance des racines lui vaut le Prix d'excellence de la Faculté.
Après un stage postdoctoral au Département de biochimie de l'Université McGill, à Montréal (Canada), il revient à Lausanne en 1987 comme biochimiste au Laboratoire de toxicologie analytique de l'Institut universitaire de médecine légale. Il entreprend dès lors de mettre sur pied une Unité d'analyse du dopage, officialisée en 1990, et dont il est nommé directeur adjoint. Sous son impulsion, l'Unité obtient en 2002 le statut de Laboratoire suisse d'analyse du dopage (LAD) et Martial Saugy en est nommé directeur. Les titres académiques de privat-docent et maître d'enseignement et de recherche à la Faculté de biologie et de médecine de l'UNIL suivent en 2006. Le scientifique enseigne depuis lors sa spécialité à l'Institut des sciences du sport, à l'École des sciences criminelles et à l'École de médecine de l'UNIL, ainsi qu'à l'EPFL.
Mondialement reconnu sur la scène de la lutte antidopage, Martial Saugy a fait oeuvre de pionnier et a été un acteur décisif dans le milieu des années 1990 en proposant et en mettant au point des méthodes de détection indirecte de substances dopantes, comme l'hormone de croissance ou l'érythropoïétine de synthèse, qui échappent aux méthodes plus traditionnelles d'analyse chimique. Face à l'escalade des possibles en matière de dopage, le scientifique a développé une nouvelle stratégie d'approche et propose un passeport biologique individuel qui collecte des données sur le long terme pour un athlète spécifique. Le suivi des marqueurs biologiques du sportif, ainsi que de ses performances et entraînements, offre un registre pertinent qui permet de révéler les effets du dopage ou d'une pathologie.
Mais à l'ère de la métabolomique, une nouvelle révolution est en marche et il devient désormais possible d'étudier l'ensemble des marqueurs métaboliques du dopage et de réaliser un «profil métabolique» avec la détection ciblée et quantitative de centaines de molécules (par spectromètre de masse). Convaincu que ces techniques seront, demain, au coeur des sciences diagnostiques, le scientifique développe le laboratoire dans ce sens.
Martial Saugy a largement contribué à asseoir la réputation internationale de Lausanne dans la lutte contre le dopage. Non seulement le LAD est devenu l'un des laboratoires de l'Agence mondiale antidopage, mais son directeur est régulièrement appelé en tant qu'expert auprès du Tribunal arbitral du sport et des instances antidopage de nombreuses fédérations sportives internationales, telles que l'UEFA et la FIFA pour le football, l'IAAF pour l'athlétisme et l'UCI pour le cyclisme.