Daniel Schorderet, professeur ordinaire ad personam de l'UNIL, directeur de l'Institut de recherche en ophtalmologie de Sion (IRO) et médecin chef à l'Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, prononcera sa Leçon inaugurale le jeudi 5 juin 2014 à 17h15 à l'auditoire de l'Hôpital ophtalmique Jules-Gonin.
Citoyen suisse né en 1954 à Fribourg, Daniel Schorderet effectue des études de médecine à Fribourg et à Genève (Diplôme fédéral, 1980). Il accomplit une première spécialisation en pédiatrie à Genève, avant de s'orienter vers la génétique médicale. Il rejoint ainsi l'Université de Washington à Seattle (USA) en 1985 où il travaille notamment sur les mécanismes de l'inactivation du chromosome X avec les Profs Arno Motulsky et Stan Gartler. Ses succès scientifiques lui valent d'être nommé professeur assistant en 1988. Il est de retour sur le sol suisse en 1991 pour un séjour sabbatique à l'Institut de génétique médicale de l'Université de Genève, avant de rejoindre Lausanne en 1992 comme professeur associé de l'UNIL et responsable de l'Unité de génétique moléculaire de la Division autonome de génétique médicale du CHUV, dont il sera le médecin chef et directeur de 1997 à 2003. Là, il explore les bases génétiques de plusieurs maladies oculaires et ses travaux pionniers sur la dystrophie de la cornée sont récompensés par le Prix Alfred-Vogt en 1999. Il préside la Commission de la recherche de l'UNIL de 2002 à 2006.
Daniel Schorderet est au bénéfice d'un FMH en pédiatrie (1991), d'un FMH en génétique médicale (1999) et d'une spécialisation FAMH en analyses de génétique médicale (2001). Lorsqu'il prend les rênes de l'IRO en 2003, il est conjointement nommé médecin chef à l'Unité d'oculo-génétique de l'Hôpital ophtalmique Jules-Gonin et professeur associé ad personam de l'UNIL, de par l'affiliation qui existe entre ces institutions. Il met alors sur pied un programme «Genes & Vision» qui a pour but d'étudier le développement et le maintien de la vision, de l'embryon jusqu'à l'âge avancé. Le chercheur y développe une approche translationnelle qui se nourrit de la pratique clinique pour alimenter la recherche. Les innovations scientifiques remontent ainsi jusqu'au lit du patient pour un meilleur diagnostic ou une meilleure prise en charge.
Pour faciliter la recherche fondamentale, le scientifique développe un modèle animal avec le poisson zèbre. Durant sa carrière, Daniel Schorderet a identifié et caractérisé pas moins de vingt-cinq nouveaux gènes responsables de maladies génétiques. Il s'est également penché sur les corrélations génotype-phénotype et a apporté une compréhension approfondie du processus de pathogenèse qui découle du gène muté. Plus récemment, il s'est intéressé à la thérapie moléculaire pour plusieurs de ces maladies, en utilisant des peptides modulateurs.
Daniel Schorderet est également l'auteur de SYNDROC on the WEB, un programme d'aide au diagnostic des syndromes dysmorphiques disponible sur internet. Il est membre du comité éditorial de Human Mutation et de Molecular Vision et siège dans de nombreux comités scientifiques ou médicaux en Suisse. L'EPFL le nomme professeur titulaire à la Faculté des sciences de la vie dès 2005. Sa promotion comme professeur ordinaire ad personam de l'UNIL consacre un scientifique très productif, pionnier et leader dans son domaine d'activité.