Marc Dufumier, professeur émérite en agriculture comparée et développement agricole à l'AgroParistech, France
Les régions intertropicales sont connues pour héberger la plus grande part de la biodiversité mondiale. Aussi est-il devenu commun aujourd’hui de regretter les dégâts occasionnés à leurs écosystèmes par les systèmes de production agricole dont la mise en œuvre exige le recours à des engins motorisés et/ou à des intrants chimiques de diverses natures : tracteurs, motopompes, engrais, herbicides, fongicides, insecticides, etc. Sont ainsi particulièrement dénoncées l’érosion génétique et la perte de biodiversité agricole auxquelles aboutissent l’établissement de grandes plantations mono-spécifiques, les défrichements agricoles de « front pionnier » et l’utilisation exclusive de variétés à haut potentiel de rendement. Cette simplification des agro-écosystèmes et les dommages ainsi causés à la biodiversité doivent-ils être pour autant considérés comme la conséquence inéluctable du « Progrès » dans l’agriculture ? N’existerait-il pas des voies de développement agricole plus « durables », plus respectueuses de la biodiversité ? Suite à une présentation de situations dans lesquelles la biodiversité est aujourd’hui en régression, la conférence visera à montrer qu’il existe aussi des formes d’agriculture permettant la co-habitation durable d’un grand nombre d’espèces races et variétés, domestiques et spontanées.