Joëlle Salomon Cavin, Institut de géographie et durabilité, UNIL, Lausanne, Suisse
Il est désormais communément admis que le milieu urbain recèle une diversité biologique suffisamment digne d’intérêt pour faire l’objet de mesures de conservation. Aussi, des associations de protection de la nature, comme Pro Natura ou WWF, militent-elles désormais pour la protection et la valorisation de biotopes urbains. Cependant, la conservation de la nature urbaine se révèle parfois être un casse-tête pour ces organisations. Trois raisons peuvent l’expliquer:
La première est que traditionnellement, ces organisations ont développé un discours très hostile à la ville. Des actions en faveur de la nature urbaine contrastent et brouillent leurs discours habituels.
La seconde est que protéger et valoriser des espaces de nature en ville peut se révéler en contradiction avec des objectifs de densification du milieu bâti et de conservation des espaces naturels hors la ville.
La troisième est que la nature de la nature à protéger en ville est complexe dans la mesure où les qualités biologiques des zones à protéger interférent avec leurs fonctions sociales.
Références
J. Salomon Cavin, C. Carron, J. Ruegg (2010), « La ville des défenseurs de la nature : vers une réconciliation ? », Natures, Sciences et Sociétés, 18, pp. 113-121.
J. Salomon Cavin (2006), « La ville au secours de la nature. Une politique urbaine pour l’Angleterre rurale ». Espaces et Sociétés, 126, pp. 141-148.