Les fonds Constant

Les manuscrits originaux des œuvres les plus connues et les plus importantes de Benjamin Constant se trouvent d'une part à la Bibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne dans deux fonds d'archives différents et d'autre part à la Bibliothèque nationale à Paris.

Le premier fonds lausannois, qui provient des papiers conservés par Louise d'Estournelles, la demi-sœur de Benjamin, a été acquis par l'Etat de Vaud en 1953 et 1959. Il comprend d'abord de nombreux états successifs de l'ouvrage sur les religions, que Constant rédigea depuis sa jeunesse jusqu'à sa mort; ensuite, on y trouve une importante correspondance, notamment celle que Constant reçut lorsqu'il était député sous la Restauration; enfin, la pièce la plus curieuse et la plus émouvante: Les Chevaliers, roman qu'il composa à l'âge de douze ans et qu'il dédia à son père.

Le second fonds lausannois a été remis en don par le baron Marc-Rodolphe de Constant-Rebecque en 1946. Il s'agit des archives de toute la famille Constant depuis le XVIe siècle; le nom de cinquante-neuf membres de la famille figure dans l'inventaire. Jusqu'en 1974, la consultation en était interdite. Depuis, il a été enfin possible d'étudier les manuscrits d'Adolphe, de Cécile, du Cahier rouge (Ma vie), des Journaux intimes, et de découvrir des traités politiques inédits: De la justice politique (traduction de Godwin), De la possibilité d'une constitution républicaine, les Principes de politique. En plus de ces richesses, l'on peut encore découvrir les lettres de Mme de Charrière, de Julie Talma, de Charlotte de Hardenberg, ainsi qu'une copie de celles que Constant écrivit à Anna Lindsay.

A la Bibliothèque nationale de Paris, le fonds le plus important provient de la famille Monamy-Valin, qui descendait de Charles de Rebecque, le demi-frère de B. Constant. Ces papiers ont passé de cette famille aux mains de l'Académicien Jean Mistler, qui les a remis à la Bibliothèque nationale en 1979, où ils ont été classés et reliés, en 23 volumes, sous les cotes N. a. fr. 18820 à 18842. En plus d'une abondante correspondance, ces archives recèlent aussi de très nombreux fragments d'œuvres (religion, discours politiques).

En 1961, à l'occasion de la vente de la collection Jean Davray, la Bibliothèque nationale acquérait également les sept volumes intitulés« Œuvres manuscrites, 1810» (cotés N. a. fr. 14358 à 14364) et qui provenaient aussi des archives Monamy-Valin. Constant en prévision de son départ pour l'Allemagne avait fait recopier une partie de ses ouvrages manuscrits.

Tant que restait inaccessible le second fonds lausannois, cet ensemble a permis aux chercheurs de travailler sur les copies d'Adolphe, des principaux textes politiques (la traduction de Godwin, les Principes de politique, De la possibilité d'une constitution républicaine) et de plusieurs articles dont certains seront publiés dans les Mélanges de littérature et de politique.

D'autres manuscrits de Constant se trouvent dispersés dans plusieurs bibliothèques, à Genève, à Poligny, au Mans, etc. Pour un recensement systématique, on consultera Etienne Hofmann, Catalogue raisonné de l'œuvre manuscrite de Benjamin Constant, Genève, Slatkine, 1992, 285 p. (coll. Travaux et recherches de l'Institut Benjamin Constant, 1). Cette liste est complétée et mise à jour, au fur et à mesure, dans l'édition des Œuvres complètes, et dorénavant également sur notre site.

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