Cler Marylou

La restauration du patrimoine musical angkorien au prisme de ses « artisans » : enjeux sociaux et politiques associés à la reconstruction de la harpe khmère « pinn » au Cambodge (titre provisoire)

 

Ma recherche porte sur les usages différenciés de la musique dite « ancienne » au Cambodge, dans les efforts de reconstruction nationale engagés depuis la fin des années 1990, en contexte postconflictuel mais aussi postcolonial. De l’atelier à la scène, l’étude de la reconstruction de la harpe khmère « pinn » - pris dans le contexte plus large de multiples entreprises revivalistes associées à l’époque pré-angkorienne et angkorienne (VIIe-XVe siècles) - constitue le point de départ empirique de ce travail qui cherche à analyser les interactions entre intermédiaires culturels, « artisans du patrimoine », locaux et étrangers. Dans un contexte de fort développement touristique propice à la « réinvention des traditions », la production d’un contenu scientifique à visée mémorielle cohabite avec la consommation d’un folklore détourné pour ses usages économiques ou politiques. L’attention portée aux savoir-faire propres à la lutherie comme aux conditions matérielles de la profession de musicien.ne, vise à analyser tant les modalités musicologiques et organologiques associées à la « ressuscitation » d’un objet symbolique du patrimoine culturel cambodgien, que ses enjeux sociaux, identitaires et politiques à l’échelle de la région du Grand Mékong, et en contexte diasporique.

Ce projet de recherche bénéficie à ce jour d’une bourse de terrain du Centre d’Etudes Khmères en partenariat avec l’Inalco (pour l’année 2018-2019)

Partagez: