Titre provisoire : La (co-)construction de modèles numériques dans les sciences de la Terre et de l’univers
Sous la co-direction de Derek Karssenberg, Université d’Utrecht (Pays-Bas) et de Dominique Vinck, Université de Lausanne
Les modèles numériques sont devenus des instruments de recherche omniprésents dans de nombreuses disciplines scientifiques. Simulant des systèmes naturels, ils consistent en des équations mathématiques résolues sur ordinateur et représentant l’évolution de processus au cours du temps. Nous les construisons pour comprendre le passé, gagner de nouvelles connaissances sur les processus actuels et leurs interactions et simuler le futur. Les modèles climatiques, visant à simuler l’évolution du climat durant les décennies à venir en fonction de différents paramètres naturels et anthropiques, en sont l’un des exemples les plus célèbres.
La construction des modèles numériques exige un grand nombre de décisions de la part du chercheur. Plusieurs équations sont généralement disponibles pour simuler un même phénomène. De même, de nombreuses approches différentes sont concevables pour modéliser - et donc simplifier - un environnement hautement complexe. Le chercheur va donc devoir opérer des choix. Dans le cadre de cette recherche, je m’intéresse aux origines de ces choix. Le contexte social dans lequel évolue le chercheur (institut, directeur de recherche, collègues…) est-il susceptible d’influencer le choix-même de l’approche générale du modèle, bien avant certaines contraintes techniques et théoriques?
La première partie de ma thèse se base sur une série d’entretiens conduits avec des modélisateurs de différentes disciplines (l’astrophysique, les biogéosciences, l’écologie, la géomorphologie, l’hydrologie) dans six instituts de recherche européens. Je m’intéresse ensuite au transfert des pratiques de modélisation à travers l’enseignement, ainsi qu’aux pratiques de collaboration.