ARCHIVE - L'intelligence artificielle et l'avenir du travail

Promesses des machines, machines à promesses

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Colloque du 22 - 23 mars 2018 - Université de Lausanne

Les progrès réalisés dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) ressuscitent une partie des promesses d’émancipation et des craintes d’asservissement observées dans les périodes antérieures ; lors du développement de la cybernétique dans les années 1940, ou lors de l’émergence du deep learning dans les années 1980. Les prédictions réalisées alors furent largement démenties, tant le déploiement des innovations techniques fut à chaque fois en deçà des espérances ou des peurs.

L’actualité renouvelle ces projections dans un tout autre contexte socio-économique et suscite des débats quant à l’impact des dernières innovations sur notre expérience du travail. Les innovations opérationnelles semblent connaître des avancées significatives, et affecter des domaines de plus en plus nombreux du travail, des activités manufacturières aux services, voire aux professions libérales. Elles s’appuient sur un environnement technique aux capacités incomparables, fondé sur la disponibilité inédite de données et sur la faculté de déléguer aux machines des micro-tâches dont les algorithmes d’apprentissage (machine learning) dépendent pour fonctionner.

Après s’être imposé au Go et aux échecs, après avoir surpassé les compétences humaines dans certaines tâches parfois inattendues, telles que lire sur les lèvres, on nous annonce que les voitures seront bientôt autonomes ou que les radiologues seront à terme remplacés par des machines plus performantes dans le diagnostic médical. Poussant plus loin la délégation – de décision et d’intervention – aux machines, l’intelligence artificielle offre des perspectives de transformation des pratiques productives souvent comparées à celles observées lors de la 1re Révolution industrielle. Aussi, elle soulève de nouveaux enjeux socio-économiques et pose de multiples défis politiques, en lien de plus en plus étroit avec le monde du travail. Cette délégation questionne notre relation au travail et nos organisations collectives, et elle exige de penser en des termes renouvelés la distribution de la production, des richesses, mais aussi de la connaissance.

Afin de saisir les enjeux contemporains relatifs aux développements de l’intelligence artificielle dans le monde du travail, ce colloque propose de considérer l’histoire de la délégation des tâches productives aux machines et les débats intenses qui accompagnèrent la mécanisation du travail, de prendre le temps de clarifier les fondements et l’histoire de l’intelligence artificielle, d’aborder très concrètement l’actualité de l’IA, et de s’attarder sur ses usages actuels, ses applications et ses limites. Il a pour but de penser la coexistence humaine étendue aux machines « intelligentes », dont il conviendra de dessiner l’horizon des évolutions possibles, et des régulations souhaitables.

Colloque organisé par :
Interface sciences – société (Unil)
Laboratoire d’étude des sciences et des techniques (STSLab)
Laboratoire des cultures et humanités digitales (LADHUL)
Laboratoire capitalisme, culture et sociétés (LACCUS)
Laboratoire théorie sociale, enquête critique, médiations, action publique (THEMA)

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