Sous la direction de D. Vinck, Université de Lausanne
La thèse porte sur les systèmes de partage de données et leurs architectures socio-techniques comme objets disputés. Elle s'appuie sur un travail de terrain mené entre 2018 et 2019 dans le secteur agricole suisse. Le partage de données combine des ambitions socio-économiques dans l'agriculture comme dans d'autres secteurs : il est censé renforcer la compétitivité et la transparence et garantir les emplois de demain. L'enquête se concentre sur un projet visant à développer une plateforme en pair-à-pair pour la transmission autorisée des données entre organisations du secteur agricole suisse. Le projet avait été lancé en réaction critique à une tentative de centralisation de toutes les données agricoles par la création d'un entrepôt unique. Le matériel d'enquête comprend les documents et les coupures de presse associés au projet, les transcriptions d'une douzaine d'entretiens réalisés avec le chef de projet et ses équipes, de leurs séances de travail, et celles d'une quarantaine d'entretiens réalisés avec des agriculteurs et des responsables d'organisations du secteur. Ces matériaux sont complétés par les entrées d'un journal de terrain tenu tout au long de l'enquête. La thèse est ancrée dans plusieurs littératures, en particulier les Etudes des Infrastructures, les Etudes des Plateformes et les Etudes de l'Internet. Les premières contributions (aux stades de la publication et de la soumission) se concentrent sur les thèmes de l'innovation par le retrait, les communs numériques et la numérisation de la critique.