Traduire

Projection du film documentaire de Nurith Aviv

La Chaire d'histoire des Juifs et du judaïsme de l'Université de Lausanne et le Centre de traduction littéraire de l'Université de Lausanne ont le plaisir de présenter le troisième et dernier volet des films documentaires de Nurith Aviv tournant autour de ses réflexion sur la langue : Traduire.

La projection aura lieu le lundi 26 septembre 2011 à 20h00 à la salle Paderewski du Casino de Montbenon de Lausanne et sera suivie d'un débat avec la réalisatrice Nurith Aviv, le professeur Jacques Ehrenfreund (Histoire des Juifs et du judaïsme, UNIL) et la professeure Irene Weber Henking (Centre de traduction littéraire, UNIL). Entrée libre.

Durée du film : 70'
Année de réalisation : 2011
Format : 16/9

Le film Traduire est le dernier volet d’une trilogie après D’une langue à l’autre et Langue sacrée, langue parlée.
C’est un film-Babel où des traducteurs de différents pays, s’exprimant chacun dans sa langue, parlent de leur expérience de passeurs de la littérature hébraïque écrite à travers les siècles : le Midrash, la poésie hébraïque médiévale, la littérature moderne et contemporaine. Les traducteurs parlent avec passion de la confrontation avec une langue qui les amène parfois à transgresser les règles de leur propre langue. C’est une littérature dans laquelle coexistent souvent différentes strates. Dans l’hébreu moderne, l’entrelacement de toutes ces couches peut donner lieu à des effets d’humour et d’ironie, mais ne facilite pas la tâche du traducteur. Anna Linda, traductrice en italien de S.Y. Agnon (prix Nobel de littérature) parle même de la « cruauté » de l’auteur qui n’indique pas les sources de ses nombreuses citations. L’hébreu d’Agnon l’a amenée à ce qu’elle appelle l’« agnon-isation » de la langue italienne. Ala Hlehel, traducteur en arabe d’une pièce de théâtre de Hanoch Levin, dit : « Je devais renoncer aux lois de ma langue… ». Pour Chana Bloch, traductrice en anglais de la poétesse Dahlia Ravikovitch, il s’agit de « forcer les limites de ce qui est confortable, voire tolérable, en anglais ». C’est un film avec thème et variation où, à partir d’une même langue, des interprétations en voix et en langues différentes se font entendre. Pour Edouard Glissant, la traduction est « art de la fugue parce que chaque traduction aujourd’hui accompagne le réseau de toutes les traductions possibles, de toute langue en toute langue ».

Nurith Aviv a réalisé dix films et fait l’image d’une centaine de fictions et documentaires avec entre autres, Agnès Varda, Amos Gitai, René Allio…
Passionnée par les langues, par le passage de l’une à l’autre, Nurith Aviv a réalisé ces dernières années une trilogie autour de l’hébreu. Elle enseigne dans des écoles de cinéma en France, en Allemagne et en Israël et participe à l’émission d’Arte : Die Nacht / La nuit. Une rétrospective de ses films a eu lieu au Jeu de Paume en 2008. Elle a été lauréate du prix Edouard Glissant en 2009.

Site de Nurith Aviv

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