Chercheur·e·s

Présentation Elisabeth Gangloff Parmentier - Directrice de l'ILTP

Elisabeth-Parmentier.jpgElisabeth Gangloff-Parmentier, pourriez-vous nous présenter votre parcours professionnel ?

J’ai fait un double cursus à Strasbourg en germanistique et en théologie protestante. La réflexion sur Dieu et la vie croyante ont été ma passion, ce qui m’a menée au ministère pastoral en 1988, en cité puis en banlieue de Strasbourg. J’ai fait une thèse de doctorat sur les femmes dans le mouvement œcuménique et les théologies féministes. A partir de 1996, j’ai été Maître de conférences à la Faculté de théologie de l’Université de Strasbourg, puis après ma seconde thèse (d’habilitation) j’ai été nommée sur la chaire de théologie pratique en 2000.
Les collègues m’ont appelée sur la chaire Irène Pictet à la Faculté de théologie de Genève où j’enseigne depuis le 1er août 2015.

Quels sont les défis à relever pour l’enseignement de la théologie pratique ?
En Europe occidentale, nous voyons décliner les Eglises luthériennes et réformées, à l’inverse de l’hémisphère sud! Il y a pourtant une quête spirituelle, mais qui repose sur la soif de vivre des « expériences » fortes, surnaturelles. Paradoxalement à une époque matérialiste et technocrate, on se réfugie dans des pratiques à la limite de la superstition ! Il faut donc analyser en théologie pratique ce qu’est « croire » aujourd’hui, et comment dialoguer avec ces nouvelles formes de spiritualités ? Je travaille sur le désir d’être « béni » qu’expriment beaucoup de personnes. C’est le désir d’être valorisés et reconnus, de rencontrer des attitudes qui leur « font du bien ». Cela nous permettrait de lier la bénédiction au salut, qui n’est plus compris et confondu avec l’au-delà.


Comment se passe la répartition des cours en théologie pratique ?
Les Eglises luthériennes et réformées francophones en Europe ont besoin d’une diversité de pôles de formation et de recherche théologique qui s’entraident. Le poste à Lausanne vient s’adjoindre à la chaire de Genève, les forces seront partagées et complémentaires. A Genève, j'enseigne la liturgie et la prédication, les ministères, les langages croyants, à Lausanne, mon collègue Olivier Bauer s’oriente vers la diaconie, l’accompagnement spirituel, le développement communautaire, la catéchétique. L’Institut lémanique de théologie pratique est la plateforme de coordination pour la formation et la recherche.


(Extraits de l’interview pour La vie protestante)

Présentation Olivier Bauer, Professeur ordinaire

Bauer_McGill-crop449x680.jpgDepuis le 1er août 2015, Olivier Bauer occupe la Chaire de théologie pratique à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’UNIL et est membre du nouvel Institut Lémanique de théologie pratique.

Prof. Olivier Bauer, pourriez-vous nous présenter votre parcours académique dans les grandes lignes?
J’ai fait mes études de théologie à Neuchâtel, à Montpellier et à Lausanne. J’ai obtenu une maîtrise, un diplôme de spécialisation (Théologie systématique et Ancien Testament) et un doctorat (thèse consacrée aux rites protestants en Polynésie française sous la direction de Bernard Reymond). Depuis dix ans, je suis professeur à la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Montréal.

Quels enseignements allez-vous proposer à la FTSR ?
D’une manière générale, j’aimerais rendre les étudiant-e-s capables d’améliorer les pratiques chrétiennes (ou plus largement spirituelles) qu’ils et elles observent, auxquelles ils et elles participent et dont ils et elles sont responsables. J’enseignerai donc la praxéologie spirituelle, une méthode mise au point à l’Université de Montréal. Plus spécifiquement, je concentrerai mon enseignement sur deux secteurs de la théologie pratique : l’accompagnement spirituel (dans les Églises, à l’hôpital, à l’école, en prison ou dans les milieux sportifs) et le développement de l’Église (un double développement quantitatif – l’augmentation du nombre des membres – mais aussi qualitatif – l’approfondissement de la foi des fidèles). Je consacrerai d’ailleurs mon premier cours de Bachelor à un thème commun à ces deux secteurs, celui de l’éducation à/de/dans/par la confiance ou la foi.

Et quelques mots sur vos projets de recherche...
Dans le cadre de l’Institut lémanique de théologie pratique, je souhaite développer un vaste projet de recherche que j’ai intitulé « Améliorer les pratiques chrétiennes, diversifier les perceptions sensorielles ! » Prenant acte que tous les stimuli, aussi bien ceux qui s’entendent ou se voient que ceux qui se goûtent, se sentent, se touchent ou s’éprouvent peuvent transmettre l’Évangile, j’aimerais réunir des chercheur/euses et des acteurs/trices de la vie des Églises pour réfléchir en quoi nos différentes perceptions contribuent à faire de nous les chrétien-ne-s (ou les non-chrétien-ne-s) que nous sommes et comment les intégrer (ou ne pas les intégrer) dans nos pratiques chrétiennes ou spirituelles. À titre plus personnel, je tiens à terminer mon livre consacré aux aliments figurant sur des images médiévales de la Cène, une recherche passionnante et un peu démesurée.

Le blogue théologique d’Olivier Bauer : http://olivierbauer.org

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