L’articulation des rapports sociaux de sexe, de classe et de race dans la migration et le travail des femmes haïtiennes.
Rose-Myrlie Joseph
Sous la direction de Vincent de Gaulejac et Olivier Fillieule
Nombre de femmes paysannes haïtiennes migrent vers Port-au-Prince où elles deviennent travailleuses domestiques. Leur service domestique permet aux femmes qui les emploient de s’investir dans le travail non-domestique et de pouvoir accéder ainsi à la migration internationale. En France, ces migrantes deviennent à leur tour travailleuses domestiques, ce qui permet aux femmes françaises de s’investir dans le travail non-domestique. Ces phénomènes témoignent de l’existence d’une chaîne de travail et de migration où s’articulent les rapports sociaux de sexe, de classe, de race et les confrontations Nord/Sud, au coeur de la mondialisation néolibérale. Quelques-unes de ces femmes racontent leur histoire qui exprime à la fois la violence des rapports sociaux et leurs stratégies pour devenir sujet. Pour penser ces "Sujettes", je propose une approche qui croise la recherche féministe et la sociologie clinique sur les plans théorique, méthodologique et épistémologique.