Pratiques de recherche en histoire


 

Journée d’études « Pratiques de recherche en histoire à l’ère du numérique »

Université de Lausanne, mardi 23 mai 2017

 

Le programme « Humanités numériques » de l’Unil nous invite à la « réflexion sur la manière dont l'informatique a modifié les pratiques de recherche en sciences humaines et sociales ». Cette réflexion a déjà été engagée depuis quelques années par nombre d’historiens, conscients que la saisie des notes sur ordinateur autant que la numérisation des sources, etc., transforment profondément leurs pratiques de recherche (voir par exemple la Revue d’histoire moderne et contemporaine, n°58-4bis, 2011, intitulé « Le métier d’historien à l’ère numérique : nouveaux outils, nouvelle épistémologie ? »).

De fait, l’informatique a permis, par la numérisation, un accroissement inédit de l’accessibilité de la documentation, à l’initiative d’institutions patrimoniales comme de sociétés privées (voir par exemple Ngram Viewer de Google, base de 500 milliards de mots, tirés de 5 millions d’ouvrages publiés depuis le XVIe siècle), en même temps que de nouvelles modalités de consultation des sources (recherche full text, réduction de la taille d’un document au format d’un écran d’ordinateur, mise en relation algorithmique de documents entre eux, etc.). Ce contexte permet aussi de procéder à des appels au public pour numériser des documents privés et donc de faire réapparaître des sources oubliées, peu consultées.

Ces nouveaux moyens de procéder matériellement (bien que dé-matériellement) à la recherche ont des effets méthodologiques : effet de massification des corpus disponibles, intérêt croissant (provoqué sans doute partiellement par la possibilité des recherches full text) pour les interrogations lexicologiques, terminologiques, etc. Ces pratiques méthodologiques ne sont pas nécessairement nouvelles, mais elles peuvent prendre des formes inédites, induites par le numérique : la sérialisation des documents peut devenir fonction moins d’une logique de corpus que des disponibilités numériques des sources ; les interrogations terminologiques se concentrent parfois davantage sur l'histoire des mots que sur celle des notions (c’est-à-dire les mots + leurs valeurs, leurs usages etc.), et l’on s’expose à manquer la multitude de sens qu'ils peuvent avoir, le contexte qui précède leur apparition, et donc le problème, nécessairement antérieur, auquel répondent leur apparition, leur usage, etc. 

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