Conférences 2023

Membre fondateur du groupe MDRN, il s’intéresse à la figure de l’écrivain, aux formes de la pseudonymie, à la patrimonialisation et aux autres formes de médiation de la littérature. Les rapports de la littérature avec d’autres médiums et d’autres types de discours et pratiques, comme la photographie et l’exposition, et la façon dont la littérature constitue un instrument de patrimonialisation font également partie de ses questions de recherche. Commissaire de plusieurs expositions (Musée royal de Mariemont, Musée de la photographie de Charleroi, Maison Robert Doisneau, etc.), il a fondé le réseau des Rimell (Recherches interdisciplinaires sur la muséographie et l’exposition de la littérature et du livre) ainsi que le site Littératures mode d'emploi (litteraturesmodesdemploi.org), qui fédèrent les recherches sur le sujet. Il a notamment publié dans les revues Poétique, Littérature, Communisation & langages ou encore Word & Images.

Résumé
Depuis un peu plus d’une vingtaine d’années, musées et institutions accueillant des expositions font régulièrement appel à des écrivains pour leur confier un rôle curatorial. Le Louvre a ainsi offert ses cimaises à des auteurs tels qu’Umberto Eco, Toni Morrison, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Jean-Philippe Toussaint, ou encore Philippe Djian. De même, une Marie Darrieussecq ou une Christine Angot se sont vues sollicitées dans l’organisation d’expositions consacrées à des peintres (respectivement, Paula M. Becker et Eugène Delacroix). L’IMEC a de même mis en place depuis 2016 un programme de cartes blanches invitant des auteurs à mettre en valeur ses collections (Jean-Christophe Bailly, Valérie Mréjen…). Le MUCEM a, pour sa part, accueilli, à travers des expositions consacrées à Genet et, plus récemment, Giono, Emmanuelle Lambert, commissaire écrivain et dont le travail est systématiquement accompagné par l’écriture littéraire. Dans le droit fil d’une dynamique de diversification des modes d’intervention, l’écrivain commissaire apparaît ainsi comme une figure émergente au sein du monde culturel contemporain.
Ces expositions sont accompagnées de publications, tout particulièrement livresques, qui cristallisent les enjeux contradictoires auxquels ont à faire face non seulement les écrivains commissaires mais également les institutions qui les accueillent. Qu’elles se rapprochent de la formule classique du catalogue ou, au contraire, cherchent précisément à s’en éloigner pour proposer ce qui s’apparente parfois à de véritables livres d’artistes (Jean-Philippe Toussaint, Michel Houellebecq, Valérie Mréjen) ou des ouvrages à la croisée de l’essai et de l’autobiographie évoquant le processus d’élaboration de l’exposition (Marie Darrieussecq, Emmanuelle Lambert), ces publications concentrent l’un des principaux enjeux de positionnement auquel sont conduits les écrivains lorsqu’ils se font commissaires et se confrontent ainsi à un univers de création distinct. Quelles sont les différentes formules adoptées par les un.e.s et les autres à l’occasion de ces publications, quels liens entretiennent-elles avec l’exposition et leur lieu d’accueil et quels systèmes de valeurs sous-tendent ces choix?

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Jeudi 2 novembre 2023, 17h15-18h45 UNIL, Anthropole, salle 4173. Conférence donnée par Nathalie Piégay, professeure ordinaire de littérature française à l'Université de Genève et écrivaine. Elle a collaboré à l'édition des oeuvres d'Aragon dans la Bibliothèque de la Pléiade. Parmi ses ouvrages: Aragon et la chanson, Paris, Textuel, 2007; L'érudition imaginaire, Droz, 2009; Le future antérieur de l'archive, Tangence, 2012.

Résumé
Les archives, objets pour l'Histoire, sont aussi un matériau pour la création littéraire et artistique. Les écrivains se font archivistes de leur propre histoire et inventent, avec des documents d'archives, de nouveaux dispositifs narratifs. Entre invention, imaginaire, mémoire et histoire, les archives ont fait effraction dans la littérature pour figurer la mémoire et pour expérimenter un nouveau rapport au passé.

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Mardi 28 mars 2023, 17h15-18h45 UNIL, Anthropole, salle 4173 Conférence donnée par Emanuele Cutinelli Rendina, professeur de littérature italienne à l'Université de Strasbourg, membre de l'équipe de recherche CHER (Culture et Histoire dans l'Espace Roman).

Les recherches d'Emanuele Cutinelli Rendina portent essentiellement sur la pensée politique et l’historiographie de la Renaissance italienne. Il a publié notamment Chiesa e religione in Machiavelli, 1998; Introduzione a Machiavelli, 1999 (5^e édition revue et augmentée: 2013; trad. japonaise: 2002); Guicciardini, 2009 (3^e édition: 2019). Il est membre du comité scientifique de l’édition nationale des œuvres de Machiavel (en cours) et a été membre du comité scientifique, ainsi que responsable de la rédaction scientifique, de l’Enciclopedia Machiavelli (Istituto dell’Enciclopedia Italiana, 2015). Il a consacré une partie considérable de ses recherches à l’œuvre du philosophe et critique littéraire Benedetto Croce, dont une biographie vient de paraître auprès de la maison d’édition turinoise Aragno (Benedetto Croce: una vita per la nuova Italia, tome I).

Résumé
Il est rare que la trajectoire intellectuelle et biographique d’un philosophe puisse influencer la culture d’une nation autant que l’a fait celle de Benedetto Croce. Il fut à la fois philosophe, historien, critique littéraire, acteur culturel, mais aussi et surtout, à partir d’un certain moment de sa vie, homme politique avec une influence exceptionnelle, bien qu’indirecte. La conférence de M. Cutinelli-Rendina retracera les étapes principales d’une biographie sans laquelle l’Italie du XX^e siècle n’aurait pas été celle que nous connaissons.

Affiche

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