Journée 2024: Recherches en Lettres: quels rapports au savoir, à l'écrit et à la lecture?

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Informations générales

Jeudi 16 mai 2024

UNIL, Château de Dorigny, salle 106

Journée d'études organisée par la FDi. Responsable: Jérôme Meizoz (FDi). Comité doctoral: Luc Mahieu (EFLE), Camille Schaer (EFLE) & Colin Pahlisch (Centre de compétences en durabilité, CCD).

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Problématique
Depuis la fin des années 1980, les recherches portant sur la notion de «rapport à» créent et invitent à poursuivre un dialogue interdisciplinaire. Les sciences de l’éducation, les didactiques (notamment la didactique du français) ainsi que la sociologie figurent parmi les disciplines qui ont contribué à décrire et à tenter de comprendre ce qui se joue entre le «sujet» et le(s) savoir(s). L’étude du rapport au savoir de Charlot (1997) se pose en réponse aux études menées dans une perspective psychanalytique par Beillerot et ses collègues (Beillerot et al. 1989; Beillerot et al. 1996) et à celles, sociologiques, de Durkheim (1895) et de Bourdieu (1994). Charlot redéfinit la notion de rapport au savoir en prônant une «sociologie du sujet» (Charlot, 1997: 35). Selon sa définition, «le rapport au savoir est le rapport au monde, à l’autre et à soi-même d’un sujet confronté à la nécessité d’apprendre» (Charlot, 1997: 93). Il considère l’élève non seulement inscrit dans des rapports sociaux, mais aussi possédant une histoire et interprétant le monde de manière singulière, «agissant dans et sur le monde» (Charlot, 1997: 35). Dans la foulée de cet ouvrage, nombre d’études, inscrites dans plusieurs disciplines, se sont emparées de la notion; citons à titre d’exemple le rapport à l’écriture (Barré-De Miniac 2000), le rapport à la culture (Falardeau & Simard 2007), le rapport à l’écrit (Chartrand & Blaser 2008b), le rapport à la lecture littéraire et à la littérature (Dias-Chiaruttini 2018; Émery-Bruneau 2011; 2014). 
La notion de «rapport à» permet donc d’explorer les liens que des sujets (chercheur·euse·s, étudiant·e·s, élèves…) construisent quant à des contenus. Pour en faire un outil heuristique, un certain nombre d’études optent pour une approche du «rapport à» par le biais de plusieurs dimensions. Dans le sillage de la psychologie de Delevay (1996) et de la sociolinguistique de Bautier (2002), Simard et Falardeau distinguent trois dimensions du rapport à la culture: la dimension subjective (relative à l’histoire du sujet, à son activité réflexive et à ses projets), la dimension épistémique (relative à la place et au rôle des savoirs) et la dimension sociale (relative au rapport à autrui). Chartrand et Blaser (2008a), pour leur part, en distinguent quatre dans le rapport à l’écrit: la dimension affective (relative aux émotions), la dimension conceptuelle (relative aux idées qu’on se fait de l’écrit), la dimension axiologique (relative aux valeurs) et la dimension praxéologique (relative aux pratiques).
Dans quelle mesure le concept de «rapport à» peut-il être fécond dans les différentes disciplines de recherches en sciences humaines? Comment s’outiller en tant que jeunes chercheur·euse·s sur ces questions? 
Nous proposons donc à nos collègues doctorant·e·s et jeunes chercheur·euse·s de s’intéresser à ce concept polymorphe selon quatre axes possibles:

  1. Le rapport au savoir en recherche
    Forme de réflexion épistémologique, il s’agit par le biais de cet axe de s’interroger sur le rapport que nous entretenons avec notre sujet d’étude, c’est-à-dire d’entrer dans une démarche réflexive sur un savoir toujours situé et sur les conséquences quant à la recherche menée (méthodologie, résultats…). Comment ainsi assumer une posture alliant subjectivité maitrisée et méthode scientifique dans la description d’un objet (Daunay 2016) ? Comment, enfin, marier la position de recherche et l’engagement militant quand ces deux postures interagissent dans le « rapport à » un même objet d’étude/d’engagement ?
  2. Le «rapport à» dans une perspective didactique
    Nous sommes amené·e·s bien souvent à assurer des tâches d’enseignement ou à envisager le devenir de nos recherches dans une perspective didactique. Comment prendre en compte son propre rapport au savoir, à l’écrit ou la lecture, et ce dans la rencontre de celui de son public (étudiant·e·s, élèves, public de conférence ou en formation continue…). Comment éventuellement contourner des «rapports à» faisant obstacle aux apprentissages?
  3. Le «rapport à » comme objet d’étude
    Il se peut que nos questions de recherches s’intéressent en soi «au rapport à»: quels rapports à l’histoire ou à la littérature entretiennent, par exemple, telle ou telle catégorie sociale? Comment configurer alors ce concept? Quelles méthodologies adopter pour quels résultats?
  4. Le «rapport à» dans des corpus littéraires, artistiques et culturels
    Comment les représentations culturelles, prises au sens large, envisagent-elles les rapports aux savoirs, à l’écrit ou à la lecture? Qu’en disent ainsi les représentations, dans ces corpus littéraires et artistiques, des enseignant·e·s ou des situations d’enseignement et d’apprentissage?  

Agenda
Vos propositions d’exposés (avec titre, descriptif et brève bibliographie de travail, 2000 signes max.) sont à envoyer aux organisateurs: luc.mahieu@unil.ch, colin.pahlisch@unil.ch  et camille.schaer@unil.ch pour le 1er février 2024 au plus tard, avec copie à: jerome.meizoz@unil.ch et fdi@unil.ch

Appel à contributions

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