Profils de capacités spatiales dans les syndromes de Down et de Williams

Le syndrome de Down (SD) et le syndrome de Williams (SW) sont des troubles neurodéveloppementaux avec des origines génétiques distinctes. Dans notre laboratoire, nous avons entrepris un projet à long terme afin d’étudier, en environnement réel, les capacités spatiales d’individus avec le SD, le SW, ainsi que d’enfants au développement typique (de même âge mental ou chronologique).

La mémoire spatiale allocentrique est la mémoire qui permet de se représenter les différents éléments d’un environnement les uns par rapport aux autres. Les raisons d’étudier les processus de mémoire spatiale allocentrique dans le SD et le SW sont multiples. Ces processus sont nécessaires à la construction de cartes cognitives qui sont essentielles au développement de l’indépendance et de l’autonomie des individus avec une déficience intellectuelle. Ces processus sont des composants fondamentaux de la mémoire épisodique et servent donc d’intermédiaire pour évaluer la mémoire épisodique, particulièrement chez des individus avec des troubles du langage. Finalement, bien que la mémoire spatiale allocentrique ait été largement étudiée chez les souris génétiquement modifiées avec SD et SW, les difficultés de mémoire allocentrique chez les humains avec le SD et le SW n’ont pas été démontrées de manière spécifique.

Lors d’une première étude décrivant les capacités spatiales des individus avec le SD, notre groupe a montré que certains composants de la mémoire spatiale allocentrique sont préservés, alors que d’autres semblent déficitaires. Lors d’une deuxième étude, nous avons démontré que, d’une part, les individus avec le SW présentent des déficits sévères dans les capacités de mémoire spatiale allocentrique, mais que, d’autre part, ils présentent un apprentissage procédural spatial facilité.

Actuellement, nous investiguons les capacités des individus avec le SD ou le SW à utiliser les informations provenant des mouvements auto-générés (i.e., capacités d’intégration de chemin) pour construire des représentations égocentriques et allocentriques de leur environnement.

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