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Programmer, "se faire programmer" : enquête dans les coulisses de consécrations dans les arts vivants contemporains lémaniques. |
Ma recherche s’inscrit dans le projet FNS de Pierre-Emmanuel Sorignet et Marc Perrenoud « Consacrer les talents : enquête sur les arts de la scène » qui étudie les processus de reconnaissance des artistes et de leurs œuvres dans les arts vivants contemporains sur l’arc lémanique. Ma thèse porte sur la construction de la programmation des lieux et festivals de ce milieu, programmation qui se caractérise par des catégories esthétiques jugées comme innovantes. Le rôle des goûts comme classement social placent les actrice·eurs du champ dans une triangulation entre la programmation artistique, les subventions et les compagnies. Les
rapports de pouvoir présents déterminent les modalités matérielles d’existence de toute une partie de ces travailleuse·eurs (salaires, niveau de vie, assurances sociales, cotisations, (in)stabilité de l’emploi,…). Les trajectoires à caractère vocationnel des programmatrice·eurs et des artistes étant très courantes dans ce milieu, la consécration artistique peut se mesurer grâce à des indicateurs comme les étapes de carrière des individus ainsi que la reconnaissance des pairs et des institutions (de subventions et de programmation). Récemment, un nombre important de femmes ont accédé à des postes de direction et reconfigurent ainsi le paysage professionnel. De plus, ce champ a la particularité de fonctionner comme un entre-soi autonome avec une confusion ponctuelle des espaces privés et professionnels, caractérisé par l’informalité et le peu de régulations des structures de travail.
C’est donc dans une approche en sociologie du travail artistique et du genre, mais aussi des dispositions et des émotions que cette thèse veut s’inscrire. Une immersion sur le terrain, de type ethnographique, me permet de concrétiser ces approches.
