́Eléments pour une histoire du matériel publicitaire des films

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Programme

9h00 Laurent Guido et Sylvain Portmann (Université de Lausanne)
Introduction : perspectives de recherche pour l’étude historique du matériel publicitaire du cinéma

Laurent Guido est professeur d’histoire du cinéma à l’Université de Lausanne. Professeur invité aux Universités de Montréal et de Paris Ouest Nanterre-La Défense, il a principalement travaillé sur les relations entre film, corporéité et musique, ainsi que sur l’historiographie du cinéma. Il a notamment publié L’Age du rythme (Payot, 2007), Aux sources du burlesque (AFRHC/Giornate del cinema muto, 2010, avec L. Le Forestier), Rythmer/Rhythmize (Intermédialités, 2010, avec M. Cowan), et Between Still and Moving Images (John Libbey/University of Indiana Press, 2012, avec O. Lugon). Il prépare actuellement un livre sur l’histoire des rapports entre danse et cinéma.

Sylvain Portmann est doctorant et chargé de cours à l’Université de Lausanne. Il est responsable de la bibliothèque de la section d’Histoire et esthétique du cinéma, qui conserve plusieurs fonds d’archive dont le fonds Barthélemy Amengual sur lequel porte sa thèse.

 

9h30 Michael Cowan (McGill University, Montreal)
Film publicitaire et « culture de l'écran » autour des années vingt

Cette intervention examinera le rôle joué par le film publicitaire dans l’élaboration d’une autre « culture de l’écran » que celle du cinéma standard dans l’Allemagne des années vingt. Même si les films publicitaires de l’époque étaient projetés le plus souvent dans les cinémas, la salle noire n’était pas pour autant toujours considérée comme le milieu idéal pour leur distribution et leur réception. Ainsi, on constate l’émergence, après la Première Guerre Mondiale, d’une panoplie de technologies de projection mobile visant à sortir les films de la salle noire du cinéma pour les faire circuler dans les espaces publics de la rue, des vitrines et des foires. En examinant ces écrans à la lumière de la science de la réclame de cette époque, il s’agira de montrer qu’ils furent investis non seulement d’un idéal de mobilité, mais aussi – comme les autres média publicitaires – d’une qualité « magnétique » et d’une capacité à diriger la circulation des regards et de l’attention dans les sphères commerciales de la nouvelle démocratie.

Michael Cowan est professeur en études allemandes et cinématographiques à McGill University. Il est l'auteur de Cult of the Will : Nervousness and German Modernity (Pennsylvania State University Press, 2008) et Technology's Pulse : Essays on Rhythm in German Modernism (IGRS Books, 2012), ainsi que d'ouvrages collectifs et d'articles sur le cinéma et la modernité européens.

 

10h15 François Albera (Université de Lausanne)
Esthétique et fonctionnalité de l’affiche de cinéma des années vingt en France et en URSS

Le milieu des années 1920 connaît un moment exceptionnel en matière d’affiche de cinéma en raison à la fois de l’évolution de ce support en général au plan des procédés d’impression, des formats, de l’évolution des techniques de communication (en lien avec des recherches en psychologie – Gestalttheorie) et de l’intérêt qu’éveille ce support auprès de graphistes et de décorateurs auxquels font appel certains producteurs et distributeurs soucieux de modernité, sinon de modernisme. On prendra deux cas d’école : la France (avec les travaux de Mercier, Bilinsky en particulier) et l’URSS (avec les frères Stenberg, Rodtchenko notamment).

François Albera est professeur d'Histoire et d'esthétique du cinéma à l'Université de Lausanne. Il est notamment l’auteur de : Eisenstein et le constructivisme russe (L’Âge d’homme, 1990) ; Albatros, des Russes à Paris 1919-1929 (Cinémathèque française, 1995) ; L'Avant-garde au cinéma (A. Colin, 2006). Dernier ouvrage paru (co-direction) : Ciné-dispositifs : spectacles, littérature, cinéma, télévision (L’Âge d’homme, 2011).


11h00 - 11h15 pause café


11h15 Dimitri Vezyroglou
(Université Paris 1, Panthéon-Sorbonne)
Eclats de film pour un film en miettes. Stratégies et documents promotionnels du Napoléon d'Abel Gance (1927)

La sortie de Napoléon en 1927-1928 est un événement qui fait l'objet de véritables stratégies promotionnelles, de la part des distributeurs comme de la part d'Abel Gance lui-même. Ces stratégies, parfois divergentes, parfois convergentes, donnent lieu à l'élaboration de documents et de dispositifs qui accompagnent le film, mais aussi participent à son démantèlement en tant que « produit fini ». Il s'agira d'étudier ce double processus de promotion et de démantèlement en trois étapes : celle des dispositifs de projection lors des premières parisienne et genevoise ; celle des documents promotionnels proposés aux exploitants par le distributeur Gaumont-Metro-Goldwyn ; et celle de la sélection d'extraits par Abel Gance lui-même pour une projection au Studio 28 au printemps 1928.

Dimitri Vezyroglou est maître de conférences en histoire du cinéma à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre de l'équipe d'accueil HiCSA (Histoire culturelle et sociale de l'art) et chercheur associé à l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP-CNRS). Il est l'auteur de l'ouvrage Le Cinéma en France à la veille du parlant. Un essai d'histoire culturelle (CNRS Editions, 2011) et anime depuis 2000, avec Christophe Gauthier et Anne Kerlan, le séminaire « Histoire culturelle du cinéma » (Paris 1/IHTP).

 

12h00 Francesco Pitassio (Université d’Udine)
Le voleur et l'afficheur. Le matériel publicitaire du néoréalisme

Le néoréalisme italien a été souvent appréhendé comme un phénomène fondé sur la transparence entre représentation et réalité, ou encore comme une apparition imprévue sur la scène de l'histoire de l'art cinématographique, une manifestation naturelle d’harmonie entre acte sémiotique et référent. L'intention de cette communication est d'explorer plus en détail, en partant des collections de la Cineteca di Bologna, ces stratégies communicatives dans les matériaux publicitaires des films néo-réalistes, jamais considérés en tant que tels jusqu’à ce jour. Mêlant les approches de la sémiotique visuelle, de la narratologie et des études culturelles, l’exposé se concentrera sur trois questions principales. La première a trait à la relation entre les choix esthétiques à la base des films et les stratégies iconiques comme narratives à l'œuvre dans le matériel publicitaire, en considérant aussi les bandes-annonces. La deuxième considère la relation entre le matériel publicitaire du néoréalisme et le cinéma « de genre » contemporain à celui-ci. La troisième aborde le rapport entre la mise en scène du matériel publicitaire (affiches, prospectus, etc.) et le genre populaire du roman- photo, en train de naître à l'époque.

Francesco Pitassio est professeur à l’Université d’Udine (Italie), où il enseigne l'Histoire du cinéma. Depuis 1997 il fait partie du comité scientifique de la Conférence Internationale d’Etudes Cinématographiques d’Udine, et depuis 2002 de MAGIS Gradisca Film Studies Spring School. Coordinateur de la rédaction de Cinéma & Cie, il a collaboré avec plusieurs revues internationales, parmi lesquelles : Bianco & Nero, Iluminace, CINéMAS, Archivos de la Filmoteca, Montage/AV. Il est l’auteur de Ombre silenziose. Teoria dell'attore cinematografico negli anni Venti (Campanotto, 2002), Maschere e marionette. Il cinema ceco e dintorni (Campanotto, 2002), Attore/Divo (Il Castoro, 2003) et Il neorealismo cinematografico (Archetipo, 2010, avec Paolo Noto).
 

12h45 - 14h00 pause de midi

14h00 Vinzenz Hediger (Goethe Universität Frankfurt)
Ceci n'est pas de la publicité. Promotion et expérience cinématographique

Dans l'ère classique du cinéma hollywoodien, les studios se sont fermement opposés à la programmation des films publicitaires dans les salles de cinéma. L'argument pour justifier cette politique a toujours été le même : le public, selon les représentants des studios, ne voulait pas payer pour voir de la publicité. Ce qui impliquait, évidemment, que les bandes-annonces et les autres types d'annonces de films que le public rencontrait en salles n’étaient, strictu sensu, pas de la publicité. Bien au contraire : on les considérait comme une partie intégrante de l'expérience cinématographique. Cette contribution reprend cet argument et en considère les implications, soit pour la théorie, soit pour l'historiographie du cinéma.

Vinzenz Hediger est professeur de cinéma à la Goethe Universität Frankfurt. Il est un des co-fondateurs de NECS (www.necs.org) et l'auteur d'un ouvrage sur les bandes-annonces américaines, Nostalgia for the Coming Attraction. American Movie Trailers and the Culture of Film Consumption (2013).

 

14h45 Charlotte Rey (Université de Lausanne)
Promotion et critique : stratégie iconographique des « films-opéra »

Si les relations entre cinéma et opéra sont de natures diverses, il en est une qui considère le cinéma comme une mise en valeur, voire un renouvellement de l’art lyrique. Certaines des œuvres cinématographiques participant de cette tendance prennent notamment la forme d’adaptations que nous appellerons des « films-opéra ». L’analyse des discours promouvant cette catégorie de films montre que la volonté d’élargissement du public de l’art lyrique passe par l’utilisation du médium cinématographique, plus accessible que la salle du Théâtre dans la seconde moitié du XXème siècle. Pourtant, un certain nombre de critiques remettent en question la capacité du cinéma à modifier l’opéra sur le plan de sa réception. Ces remarques portent sur le caractère essentiellement « anti-cinématographique » de l’opéra, que ce soit d’un point de vue esthétique ou en tant que modèle idéologique.
L’analyse du matériel de promotion des « films-opéra » (dossiers de presse, photos d’exploitation…) offre une base de réflexion quant à ce que cherchent à mettre en évidence les organes de production des « films-opéra ». Les choix iconographiques font apparaître certaines thématiques qui se retrouvent également dans les critiques portées à l’encontre de ces films. Cette intervention se propose de mettre en corrélation une analyse de la réception critique sur les « films-opéra » et les images publicitaires de ces œuvres.

Charlotte Rey est assistante diplômée à la section d’Histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne. Les recherches qu’elle effectue dans le cadre de sa thèse de doctorat portent sur la médiatisation cinématographique de l’opéra en tant que dispositif.
 

15h30 - 15h45 pause café


15h45 Alain Boillat
(Université de Lausanne)
Le matériel promotionnel de cinéma et le champ de la bande dessinée : quelques points d’intersection

A partir de quelques exemples d’affiches de cinéma réalisées par des dessinateurs de bande dessinée (appartenant réellement – comme pour certains films d’Alain Resnais – ou fictivement au matériel promotionnel de films) qui passent pour l’occasion de la série de cases à l’image unique et synthétique (exercice similaire à celui du dessin de couvertures d’albums), nous examinerons dans leur diversité les lieux de croisements entre le champ de la BD et les supports de promotion du cinéma. Lorsque les productions d’acteurs issus du champ de la bande dessinée ne sont pas seulement des composantes du matériel de promotion cinématographique, mais que ce dernier devient un référent et un lieu d’exploration graphique, on touche à la frontière (à interroger) entre parafilmique et transmédialité (au sens de la déclinaison d’un même univers diégétique à travers plusieurs moyens d’expression), en fonction de la posture adoptée : le médium bédéique peut prioritairement servir le « 7ème art », ou s’en servir.

Alain Boillat est professeur ordinaire à la Section d’Histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne. Ses recherches portent principalement sur l’histoire des théories du cinéma, sur la narration et les pratiques scénaristiques au cinéma et dans la bande dessinée, ainsi que sur la question de l’oralité et de l’intermédialité dans les dispositifs audiovisuels. Il est notamment l’auteur de Du bonimenteur à la voix-over. Voix-attraction et voix-narration au cinéma (Antipodes, 2007), et a récemment (co)dirigé deux ouvrages collectifs: Les Cases à l’écran. Cinéma et bande dessinée en dialogue (Georg, 2010) ; Jésus en représentations. De la Belle Epoque à la post-modernité (Infolio, 2011).

16h30-17h00 Discussion


 

 

 

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