ARCHIVE - Séminaire interfacultaire en environnement 2015

Les objectifs du millénaire pour le développement et la question de la durabilité

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Bilan et perspectives

Au début des années 2000, huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ont été adoptés dans le cadre de la Déclaration du millénaire de l’Organisation des Nations unies (ONU). Ces différents objectifs recouvrent de grands enjeux humanitaires comme la diminution de la pauvreté et de la mortalité infantile, la promotion de l’égalité, l’amélioration de la santé maternelle et de l’accès à l’éducation, ainsi que l’application des principes de développement durable. Le combat contre les maladies et la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement font également partie des objectifs adoptés par l’ONU dans l’optique de lutter contre les problèmes de développement les plus urgents de notre époque.

En 2015, la date butoir pour la réalisation de ces différents objectifs sera atteinte et il s’agira de faire un premier bilan quant à l’efficacité de ces mesures.

Ce cycle de séminaires se concentre sur l’accomplissement du 7ème objectif du millénaire qui concerne la durabilité environnementale.

Objectif 7 – Assurer un environnement durable

7.A  Intégrer les principes du développement durable dans les politiques et programmes nationaux et inverser la tendance à la déperdition des ressources environnementales
7.B  Réduire la perte de biodiversité et atteindre, d’ici à 2010, une diminution significative du taux de perte
7.C  Réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la population n’ayant pas un accès durable à l’eau potable et à un assainissement de base
7.D  Améliorer sensiblement, d’ici à 2020, les conditions de vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis

Les thématiques abordées lors des séminaires rendront compte de ce qu’il a été fait pour atteindre ces différents buts tant à une échelle globale que locale, à travers des exemples concrets au niveau de la Suisse. Les perspectives « après-2015 » seront également discutées lors de ce cycle de séminaires en abordant aussi bien des aspects biologiques que socio-économiques.

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Conférences en ligne

Construire une économie mondiale durable et équitable : comment lever la double impasse des dettes financières et des dettes écologiques ?

Prof. Christian Arnsperger, Institut de géographie et durabilité

4 mars 2015

Nos appels à une transition vers un monde plus durable ne peuvent manquer de tenir compte du contexte actuel où, surtout en Europe, s’exacerbent les tensions entre logiques d’austérité (pour cause de crises des dettes souveraines) et nécessité de relance de la croissance économique (afin d’empêcher davantage de chômage et l’effondrement des Etats providence) et où, dans le reste du monde, l’essor des pays émergents — dont notamment la Chine — commence à poser des problèmes de viabilité pour ces "géants" que restent, quoiqu’en déclin, les Etats-Unis et le Japon.

Ce contexte macroéconomique troublé est aujourd’hui marqué par la difficile gestion de l’endettement financier des économies, des entreprises et des ménages, faisant presque oublier un endettement tout aussi préoccupant : celui de l’humanité entière envers la biosphère, sur fond d’inégalités socioéconomiques croissantes. Alors que l’équité et la justice nécessitent encore et toujours (nous dit-on) la croissance, l’austérité et le désendettement financier provoquent une stagnation que le désendettement écologique requiert, lui aussi.

Voici donc l’humanité tiraillée entre deux "sobriétés" :

  • l’une, qui a pour nom "Grande Récession", qu’elle subit de plein fouet et qu’elle refuse au nom de l’équité;
  • et l’autre, appelée "Transition Ecologique", qu’il lui faudrait choisir d’urgence au nom de la durabilité.

Penser la Transition Ecologique par ces temps de Grande Récession relève presque de la gageure, tant les impasses financières, monétaires, fiscales et énergétiques (donc, en dernière analyse, politiques et géopolitiques) sont importantes. Pourtant, c’est bien ce qu’il nous faut affronter aujourd’hui si nous voulons que les Objectifs du Millénaires ne soient pas déjà lettre morte.

Bibliographie

  • Arnsperger C. (2014). Bâtir une économie durable: L'urgence d'une mutation humaine. Revue des Cèdres 42: 52-58.
Perspective juridique sur la biodiversité agricole

Maximilien Stauber, Faculté de droit, des sciences criminelles et d'administration publique

18 mars 2015

Le modèle de l'agriculture industrielle est aujourd'hui largement remis en question. Corollaire technique de la mécanisation lourde et du recours méthodique à des intrants chimiques de synthèse, la standardisation des végétaux a joué un grand rôle dans son expansion. Ce phénomène s'est produit en partie sous l'effet d'une réglementation imposant l'homogénéité des cultures. À ce jour encore, dans de nombreux pays, il demeure légalement interdit de vendre, d'échanger, ou même de donner des semences n'appartenant pas à une variété dûment enregistrée.

C'est le cas en Suisse. Au vu de l'importance reconnue de la biodiversité, cette institution peut surprendre. Une main semble défaire le travail de l'autre : dans l'ombre du discours officiel et des grandes conventions environnementales, des normes tout à fait pratiques commandent l'uniformisation génétique. Il convient donc aujourd'hui de s'interroger sur leur pertinence, et sur les moyens éventuels de corriger une telle anomalie.

Bibliographie

  • Bonneuil C., & Thomas F. (2009). Gènes, pouvoirs et profits: recherche publique et régimes de production des savoirs de Mendel aux OGM. Éditions Quae.
  • Shabnam Laure Anvar (2008). Semences et Droit. L'emprise d'un modèle économique dominant sur une réglementation sectorielle. Law. Université Panthéon-Sorbonne Paris I.
  • Bonneuil Christophe, Petitjean Olivier, Thomas Frédéric (2012). Semences: une histoire politique: Amélioration des plantes, agriculture et alimentation en France depuis la Seconde Guerre mondiale. ECLM.
  • Louwaars N. (2005). Lois sur les semences: Travers et limites. Seedling.
  • Office fédéral de l'agriculture (2009). Variétés, semences et plants en Suisse.

Conférence

Les objectifs du millénaire pour le développement et les relations Nord-Sud : où en est-on et où va-t-on ?

Dr Yohan Ariffin, Institut d'études politiques, historiques et internationales

1er avril 2015

Les Objectifs du Millénaire pour le développement ont été adoptés à la suite d’une déclaration par 147 chefs d’Etat et de gouvernement en septembre 2000. Ils visent à réduire de moitié la proportion de la population mondiale vivant dans la pauvreté extrême et souffrant de la faim, à scolariser tous les enfants du monde, à promouvoir l’égalité des sexes, à réduire de trois quarts la mortalité maternelle et de deux tiers la mortalité des enfants de moins de 5 ans, à arrêter la propagation du VIH/sida et à maîtriser les autres grandes maladies infectieuses, à assurer un environnement durable, et à mettre en place un "partenariat mondial pour le développement". L’échéance pour la réalisation de ces objectifs a été fixée à fin 2015.

Où en est-on aujourd’hui ? Au-delà du bilan qui sera présenté, en particulier dans le domaine environnemental, il s’agira de s’interroger sur l’orientation générale de ces objectifs qui cherchent à atténuer les conséquences de la pauvreté plutôt que d’affronter ses causes politiques liées à la transformation des structures socio-économiques et institutionnelles à l’échelle internationale.

Bibliographie

  • Vandemoortele J. (2011). The MDG story: intention denied. Development and Change 42(1), 1-21.
  • Saith A. (2006). From universal values to Millennium Development Goals: lost in translation. Development and Change 37(6), 1167-1199.

Conférence

La durabilité de la consommation : évaluer et gérer des impacts environnementaux

Prof. Wouter Achten, Institut de gestion de l’environnement et d’aménagement du territoire, Université libre de Bruxelles

15 avril 2015

La durabilité de la consommation peut être vue sous différentes perspectives. Nous pouvons examiner la durabilité des produits en tant que telle ou la durabilité des entreprises/instituts qui offrent ces produits et services qui sont consommés. En outre, nous pourrions également nous pencher sur la durabilité de la consommation dans une certaine économie ou pour une certaine population.

Pour ces diverses perspectives, différents outils d'évaluation de la durabilité sont disponibles, comme la notion du cycle de vie pour les produits, l'empreinte de l'organisation pour les entreprises ou les populations et l'analyse entrées-sorties pour les économies. Généralement, ces outils d'évaluation font partie des concepts de gestion environnementale d'impact (par exemple l'écologie industrielle, économie circulaire, ou l'éco-innovation).

Lors de cette présentation un aperçu sera donné des principaux concepts derrière les différents outils d'évaluation et de gestion de la durabilité. En montrant des exemples et en passant par les points forts et les faiblesses des différents concepts, la présentation vise à aiguiser la compréhension critique des indicateurs de durabilité souvent utilisés et communiqués.

Bibliographie

Conférence

Stratégie Biodiversité pour la Suisse, une contribution au développement durable

Evelyne Marendaz Guignet, Cheffe de la Division Espèces, écosystèmes, paysages, Office fédéral de l'environnement

22 avril 2015

Par les multiples services qu’elle livre à la société en général, l’état de santé de la biodiversité renvoie aux décideurs une image nuancée et souvent très détaillée des défis à relever pour garantir la durabilité du développement et mesurer la durabilité environnementale. La biodiversité, capital naturel marque de son empreinte les orientations potentielles du développement. La confrontation entre les effets des options de développement choisies et les dynamiques propres à la biodiversité met en évidence les défis à relever pour conserver ce capital naturel.

La stratégie de la Suisse met le rôle économique de la biodiversité en lumière et se base largement sur la prise en compte des services majeurs livrés par la biodiversité sur le territoire suisse et l’impact des activités internationales de la Suisse sur la biodiversité mondiale. Les programmes à mettre en place pour conserver la biodiversité en Suisse sont basés sur les facteurs identifiés comme les plus influents sur la biodiversité, soit une consommation d’espace en augmentation régulière, les changements climatiques, es effets croissants des espèces exotiques envahissantes et les effets des nouvelles technologies.

En réponse à ces défis, la Suisse a défini dix objectifs qui peuvent être regroupés en différents grands programmes d’actions. Le premier des programmes est de créer un réseau écologique nommé infrastructure écologique dont le but est de permettre le déploiement des espèces et donc les échanges génétiques entre populations. Complétant cette action centrale, des programmes de conservation des espèces, d’utilisation durable de la ressource biodiversité et de formation et communication ont été élaborés.

La mise en place des conditions cadre nécessaires à la réalisation de ces programmes montre qu’un changement fondamental dans la prise de conscience et les décisions politiques doit se faire : il faut investir dans la biodiversité ! L’investissement est non seulement rentable, il est également durable. La comparaison entre les pertes générées par l’inaction et les investissements à consentir démontre que l’effort n’est pas disproportionné. Ce dernier est avant tout tributaire de la volonté politique et d’une multitude d’attitudes et de représentations de la nature dans notre société.

Bibliographie

Conférence

Biodiversité en Suisse et dans le monde : pourquoi n’arrivons-nous pas à freiner l’érosion ?

Prof. Marc Hufty, Graduate Institute of International and Development Studies, Genève

6 mai 2015

La diversité biologique s'est constituée en un problème environnemental global dans les années 1980. Comme objet, elle souffre d'un double problème de lecture, d'une part une relative « invisibilité » face au changement climatique, qui occupe l'essentiel de l'espace consacré à l'environnement global, d'autre part une relative "illisibilité", une certaine difficulté à être appréhendée aisément du fait de l'extrême ampleur des questions couvertes par l'expression de "biodiversité".

On peut avoir deux perspectives sur l'évolution de la biodiversité en Suisse et dans le monde, l'une pessimiste, qui part d'un examen de la situation des espèces et des milieux pour constater leur inexorable dégradation ainsi que notre incapacité globale à freiner cette tendance, et l'autre optimiste, oscillant entre le constat du progrès de certains indicateurs et l'espoir d'une auto-correction sur le long terme.

Les défis que présente la biodiversité pour la société suisse et la communauté internationale sont évidemment multiples, mais surtout ils lient entre eux des domaines vastes et variés, qui touchent à des aspects dont le contrôle échappe largement aux acteurs habituellement identifiés à la biodiversité, par exemple la sécurité alimentaire, le changement climatique, la déforestation ou la propriété intellectuelle. Ces défis s'inscrivent aussi dans deux tradition radicalement opposées, l'une fondée sur les besoins humains et l'autre sur un respect intrinsèque de la nature.

A l'image des autres problèmes globaux, après une longue période au cours de laquelle la gouvernance des enjeux de la biodiversité a été principalement confiée aux pouvoirs publics et aux organisations intergouvernementales, nous sommes passés à une gouvernance par les mécanismes du marché, deux exemples étant le mécanisme REDD associé à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ou les "paiements pour services écosystémiques". Ces mécanismes ont un certain potentiel pour contribuer à freiner l'érosion de la biodiversité mais aussi des limites qui font qu'ils ne peuvent constituer l'unique forme de solution à l'ensemble des enjeux de la biodiversité.

Bibliographie

Conférence

Les complexes de régimes : quels changements pour la gouvernance environnementale globale ?

Amandine Orsini, Centre de recherche en science politique, Université Saint-Louis

20 mai 2015

La multiplication des organisations internationales et des régimes associés est un des phénomènes les plus marquants des relations internationales depuis le début des années 1980. Aujourd’hui, cette prolifération donne lieu à un phénomène nouveau désigné par l’expression de "complexes de régimes". Plutôt que d’être discutés dans une instance précise, les normes, principes et règles internationaux sont aujourd’hui enchâssés au sein de plusieurs régimes. Des complexes sont visibles sur un nombre de thématiques croissant et notamment sur le changement climatique, la gestion des ressources génétiques naturelles ou celle des forêts. Les recherches sur cette nouvelle forme de gouvernance globale se multiplient et ont pris plusieurs directions. Cette intervention a pour objectif de présenter le concept de complexes de régimes, de discuter des contraintes que ces complexes posent aux Etats et de présenter des réflexions sur les conséquences qu’ils génèrent en termes de participation des acteurs non étactiques.

Bibliographie

Conférence

L'état des peuplements de poissons en Suisse entre écologie, économie et sociale

Prof. Jean-François Rubin, Président de la Fondation Maison de la rivière

27 mai 2015

Conférence

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Programme

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