Volumes publiés

2006 | 2005 | Sous l'oeil du consistoire
 

2006


Miriam Nicoli, Apporter les lumières au plus grand nombre. Médecine et Physique dans le Journal de Lausanne (1786-1792)

Histoire moderne, Lausanne, Antipodes, 2006
260 pages, ISBN 2-940146-82-9
Commande Editions Antipodes

S'il est une activité que scientifiques et médecins à l'époque des Lumières chérissent entre toutes, c'est assurément celle de la vulgarisation. Or, entre les producteurs du savoir et le « plus grand nombre »; les élites du temps en sont bien conscientes; il existe un fossé qui ne peut se franchir d'un simple pas. Initiateur et principal animateur pendant six ans du Journal de Lausanne (1786-1792), Jean Lanteires cherche à surmonter cet obstacle pour convaincre le peuple des bienfaits que peuvent lui apporter les découvertes scientifiques. Grâce à son exceptionnel courrier des lecteurs, son périodique fonctionne comme un forum. Qu'il s'agisse du magnétisme animal ou du paratonnerre, ou encore des meilleurs remèdes à utiliser, les vifs commentaires que les innovations suscitent montrent bien comment le public reçoit, dans une attitude qui est loin d'être passive et purement réceptrice, les « leçons » de la science. À travers l'étude du Journal de Lausanne, à la fois novateur et exemplaire par la variété des thématiques traitées, Miriam Nicoli renouvelle notre regard tant sur la vulgarisation que sur les rapports entre science et cité, cette dynamique que les Lumières initièrent et qui nous concerne plus que jamais aujourd'hui

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Nicole Staremberg Goy, Du buveur à l'ivrogne. Le Consistoire de Lausanne face à l'abus d'alcool 1754-1791

Collection Etudes d'histoire moderne, 2006
141 pages, ISBN 2-940531-06-6
Commande Editions du Zèbre

Par le biais de l'étude de la consommation d'alcool, il est possible de retracer les comportements des individus, leurs rapports aux autres et leur insertion dans la société. L'auteure analyse ici la consommation d'alcool dans cette cité viticole prospère qu'est Lausanne dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Sa recherche s'intéresse, entre autres, aux modes de consommation du vin et à leurs fréquences, comblant ainsi une lacune de l'historiographie vaudoise moderne.
La documentation consultée, essentiellement relative à l'activité du Consistoire de Lausanne, laisse apparaître qu'il y a une bonne manière de boire, celle qui correspond aux normes légales, morales et sociales définies par la ville et république de Berne pour ses sujets vaudois, opposée à une mauvaise manière de consommer de l'alcool. Ceux qui transgressent la norme répondent devant les consistoires du délit d'ivresse ou d'ivrognerie. L'ouvrage montre donc le fonctionnement de ces tribunaux de moeurs, véritables instances judiciaires de contrôle social instaurées dans les territoires protestants à la suite de l'adoption de la Réforme au XVIe siècle.
Les comportements quotidiens des individus en matière de consommation d'alcool sont certes appréhendés par les effractions et leur répression. Mais les sources consistoriales permettent également d'évaluer la consommation d'alcool au niveau de la ville, ainsi que ses enjeux et sa perception qui diffèrent selon les groupes sociaux considérés (souverain, dirigeants locaux, consommateurs). Il apparaît ainsi que les autorités consistoriales et municipales sont dans une position délicate : elles doivent punir selon les lois en vigueur toute ivresse et ivrognerie au nom de la morale et de la religion alors qu'il est de leur intérêt économique de ne pas entraver le commerce vinicole.

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Béla Kapossy, Iselin contra Rousseau. Sociable Patriotism and the History of Mankind

Schwabe Philosophica IX

348 pages, ISBN 3-7965-2215-7 Commande Schwabe

Kapossy argues that some of the most powerful and insightful criticism of Rousseau came from his Swiss contemporaries. He surveys eighteenth-century Swiss republican responses to Rousseau's political thought, especially by Basle's secretary of state, the noted political philosopher Isaak Iselin. Kapossy shows that the core of the Rousseau and Iselin dialogue consisted of their respective assessments of whether Swiss republican city-states should or should not adjust to the changing economic and political realities of Enlightenment Europe. Like other Swiss reformers, Iselin feared that Switzerland would be left behind in the race to modernise unless the Swiss could find ways to benefit from the positive side of recent developments of the European economy and to avoid its drawbacks. These reformers were sympathetic to Rousseau's moral critique of commercial society but failed to appreciate, or even to comprehend, his vision of Switzerland's future. Iselin himself considered Rousseau as a corrosive sceptic and rejected his theory of the general will as a Hobbesian idea and impractical to boot. Iselin's first book, The Patriotic and Philosophical Dreams of a Friend of Mankind (1755), laid bare the contradiction between Rousseau's denial of the natural sociability of man and his enthusiasm for republican patriotism. The more influential sequel, The History of Mankind (1764), was the most comprehensive republican response and refutation of Rousseau's Discourse on the Origins of Inequality published in the eighteenth century, providing an important and wide-ranging alternative paradigm. Primarily, Iselin presented a new philosophical or conjectural history of human sociability, demonstrating the plausibility of a commercial society based of foundations other than mere institutionalised egoism. Individual Swiss city-state had their own distinct republican traditions and Kapossy shows that it is impossible to understand the full message of Rousseau's Discourse on Inequality without knowing its Swiss, and not only Genevan, republican context. He therefore surveys contemporary republican controversies not only in Basle and Geneva, but also in Zurich and especially in Berne, which was seen in eighteenth-century Europe as a genuinely Machiavellian military republic. Kapossy reconstructs the broad spectrum of eighteenth-century Swiss and European political argument more accurately than any previous commentator of either Rousseau or Iselin. The book does not only alter our view of the Swiss contribution to the political thought of the Enlightenment but also highlights many of the more strikingly sceptical and pessimistic facets of Rousseau's republicanism that less historically and contextually minded interpreters of his thought have overlooked.

Table des matières ici

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Karine Crousaz, Erasme et le pouvoir de l'imprimerie

Histoire moderne, Lausanne, Antipodes, 2005
200 pages, ISBN 2-940146-59-4
Commande Editions Antipodes

Érasme, surnommé le «Prince des humanistes», était un des plus grand succès de librairie de son temps. Franck Hieronymus a estimé que les oeuvres d'Érasme ont bénéficié, avant la mort de l'écrivain en 1536, d'environ 1260 impressions ou réimpressions. Si nous multiplions ce nombre par un tirage moyen de 1'000 exemplaires, qui est même légèrement sous-évalué, nous obtenons plus de 1,2 millions d'exemplaires. Ce chiffre, qui ne tient pas compte des éditions philologiques d'auteurs antiques réalisées par Érasme, reste certes théorique. Il peut cependant nous donner une idée de la présence de l'humaniste hollandais dans le paysage éditorial du début du XVIe siècle. Bien entendu, la grande majorité des ouvrages ainsi recensés correspond à des réimpressions faites par des imprimeurs avec lesquels Érasme n'a eu aucun contact direct.
La question centrale de cette étude est de savoir ce que l'humaniste pensait de l'imprimerie et comment il a évalué et valorisé le pouvoir de ce moyen de communication. Considère-t-il comme Rabelais dans son Pantagruel que c'est une invention divine, favorisant considérablement la cause des bonnes lettres et de l'humanisme? ou à l'inverse comme une technique au pouvoir dangereux, qu'il s'agit de contrôler soigneusement?
Il apparaît qu'Érasme, fort conscient du pouvoir de l'imprimerie, cherche certes à l'employer au mieux, mais également parfois à en limiter l'emploi pour les autres. Ce désir exprimé par l'humaniste que les autorités contrôlent la production imprimée est en effet passé sous silence par les spécialistes d'Érasme. Lorsqu'ils abordent le thème de la censure, c'est seulement pour indiquer les interdictions qui ont frappé les oeuvres de l'humaniste, jamais pour se demander comment Érasme jugeait la censure de manière générale.

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Danièle Tosato-Rigo, Nicole Staremberg Goy, Sous l'oeil du consistoire: sources consistoriales et histoire du contrôle social sous l'Ancien Régime 

Etudes de Lettres, Revue de la Faculté des Lettres de l'Université de Lausanne
212 pages, ISBN 2-940331-05-7
Commande Etudes de Lettres

Instances caractéristiques des pays protestants, les consistoires eurent pour fonction dès la Réforme de garantir les fondements d'un idéal de vie chrétienne en réprimant tout manquement aux bonnes moeurs et à la religion. Les contributions rassemblées dans cet ouvrage illustrent l'intérêt renouvelé que leur portent les historiens, notamment parce qu'une réflexion pluridisciplinaire sur l'élaboration, l'application et la perception de normes comportementales trouve dans l'actualité - autour de la problématique de la violence en particulier - une acuité nouvelle. Portant sur diverses communautés, en Suisse, en Allemagne et en France, ce livre s'interroge sur le rôle joué par ces tribunaux mi-civils mi-ecclésiastiques en tant qu'instances chargées d'inculquer à la population les valeurs et les normes du souverain et des élites locales. Aux études de cas sur l'introduction de consistoires en territoire sujet et sur leur instrumentalisation par divers groupes de la société (classes dirigeantes, femmes) s'ajoutent des réflexions portant sur leur place dans le dispositif de contrôle sociale, judiciaire, anthropologique, juridique et religieuse, ce livre contribue à nuancer l'image encore largement répandue d'une «Inquisition réformée».

Collectif édité par Danièle Tosato-Rigo et Nicole Staremberg Goy, avec des contributions de Susanna Burghartz, Christian Grosse, Philippe Henry, Bernard Lescaze, Regula Matzinger-Pfister, Didier Poton, Michelle Robert, Elisabeth Salvi, Heinrich Richard Schmidt, Nicole Staremberg Goy, Danièle Tosato-Rigo et Corinne Walker.
La table des matière est disponible.

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