Projets en cours

Placement-Protection et Évaluation

Prof. P. Roman (LARPsyDIS, Unil) & J.-A. Gauthier (LIVES, Unil)

Présentation en bref :

Dans la continuité des activités de recherche menées par l’Observatoire de la Maltraitance envers les enfants, et notamment dans le prolongement de l’étude Optimus (Jud A. & al., 2018), ce projet de recherche s’intéresse aux mesures prises en matière de protection de l’enfance et à ses éventuels effets sur les enfants. L’étude Optimus (2018) a permis de mettre en évidence le fait que dans certaines circonstances et dans certains contextes, des parents peuvent manquer des compétences parentales jugées nécessaires à l’éducation de leur·s enfant·s. Dans une minorité de cas extrêmes, les parents ne sont pas en mesure d’assurer la protection de leur.s enfant.s. Dans ces circonstances, les institutions chargées de la protection de l’enfance sont amenées à intervenir, et notamment via un placement des enfants en institution (foyer), en famille d’accueil ou au sein de la famille élargie.  

Ainsi, cette recherche se propose d’identifier d’une part, les facteurs entravant ou favorisant un placement jugé « efficace », et d’autre part, d’évaluer de manière exploratoire les effets des mesures d’intervention sur le bien-être développemental des enfants, leur·s intégration·s sociale·s et leur·s égalité·s de chances au sein de la société. 

Objectifs de la recherche :

Cette étude exploratoire répond à un appel d’offre du Canton de Vaud. Son objectif est de comprendre les effets du placement sur les enfants afin d’émettre des recommandations contribuant à une amélioration des pratiques institutionnelles et des politiques publiques en matière de protection de l’enfance.

  1. L’étude permettra de mesurer les « chances » objectives des enfants placés (quelle que soit la modalité de placement) par rapport aux enfants non placés, et ce, à partir d’une perspective psychologique (entre autres liée au développement et au bien-être de l’enfant), ainsi que d’une perspective sociologique (mesures en termes d’intégration sociale et d’égalité des chances).
  2. Par ailleurs, nous nous proposons de comprendre quels sont les facteurs qui entravent ou, au contraire, qui favorisent un placement jugé « efficace ». 

Processus de la recherche :

Ce projet de recherche adopte une méthodologie mixte, combinant une approche qualitative pluridisciplinaire basée sur des entretiens semi-directifs et une approche quantitative à partir d’une base de données du service de protection de la jeunesse de l’Etat de Vaud. 

 

Financement externe : Commission cantonale de la jeunesse du canton de Vaud

Utilisation d’un outil d’évaluation du fonctionnement psychique des patients auteurs d’agression sexuelles sous-main de justice

 
Prof. P. Roman (LARPsyDIS, Unil) & Prof. hon. B. Gravier (DP-CHUV)
 

 

Contexte 
L’Entretien Clinique de Lausanne (ECL-2018) est une version modifiée du questionnaire initial (ECL-2003) et a été développé comme un outil clinique et thérapeutique. Il s’agit d’un questionnaire d’investigation clinique, trame d’entretien servant de support d’investigation et de traitement, dans le cadre de la prise en charge d’auteurs d’infraction à caractère sexuel (AICS).
Contrairement à d’autres outils qui se centrent exclusivement sur le parcours pénal, la reconnaissance du délit, la question de l’empathie pour la/les victime/s ou encore l’identification du risque de récidive, l’ECL a été élaboré dans une perspective davantage clinique qu’épidémiologique et repose sur trois objectifs principaux, à savoir :
  • Permettre l’investigation du fonctionnement psychique des auteurs d’infraction à caractère sexuel
  • Constituer un médiateur de la relation thérapeutique entre le clinicien et le patient
  • Servir de levier thérapeutique.
Du point de vue du clinicien, l’ECL a pour but de structurer l’espace des entretiens avec le patient, d’étayer la pensée, de proposer des interventions actives au travers des questions et de soutenir 

 

l’investigation de sujets complexes et délicats. Du point de vue du patient, il s’agit de susciter la réflexion à partir des réponses aux questions posées, de permettre la création de repères significatifs de l’histoire psychique et de soutenir les moments cliniques d’affaiblissement des mécanismes de défense autorisant le déploiement d’un travail psychique. 
 

 

A partir de l'analyse d'un corpus de 50 protocoles de l'ECL-2018 recueillis auprès de patients, l'objectif de la recherche est
  • de mettre à l'épreuve cette nouvelle version de l'ECL dans sa potentialité de soutien d'une parole subjectivée et de mise en évidence de différentes dimensions cliniques mobilisées au fil des sollicitations du questionnaire
  • de construire une modélisation des leviers thérapeutiques en appui sur  l'identification fine des problématiques qui émergent de la passation du questionnaire (verbalisation et manifestations non-verbales) grâce à l'analyse lexicale (ALCESTE), thématiques (Interpretative phenomenological analysis - IPA, et clinique (identification des différentes dimensions mobilisées).
 
Financement externe : SMPP - DP-CHUV (Lausanne)

La réception de l'oeuvre de création

Prof. O. Lempen (LARPsyDIS & HETSL, Lausanne) & Prof. P. Roman (LARPsyDIS, Unil)
 

 

Ce projet s’inscrit dans la suite d’une première recherche exploratoire (Roman, 2021) consacrée aux processus intersubjectifs mobilisés par la rencontre d’œuvres de création d’Art Brut, dans une approche articulant une perspective psychanalytique contemporaine de la rencontre sensible de l’œuvre (Roman, 2018) avec une approche dialogique et socioculturelle de l’œuvre de création. Il s’inscrit par ailleurs dans la continuité du travail de doctorat de O. Lempen sur les processus et fonctions psychiques dans la création et le champ de l’art-thérapie, mené sous la direction du Prof. P. Roman.

Contexte et objectifs

La première recherche exploratoire mentionnée (Roman, 2021) s’est appuyée sur cinq entretiens semi-directifs qui ont été menés avec des étudiantes de Master en psychologie de l’Université de Lausanne ayant bénéficié d’une visite de la Collection de l’Art Brut dans le cadre du cours d’Introduction à la psychanalyse suivi durant leur Bachelor.

 

Les cinq entretiens menés dans la recherche exploratoire ont fait l’objet d’une analyse de contenu thématique inspirée de la méthode de l’analyse phénoménologique interprétative (Smith et al.). Ces analyses ont permis d’aboutir à la proposition d’une modélisation de la rencontre sensible de l’œuvre qui s’inscrit sur une articulation dynamique enter la matérialité de l’œuvre, les déclinaisons du travail de l’affect et le processus d’identification à l’auteur de l’œuvre. La présente recherche a pour objectif de prolonger cette exploration et d’affiner la modélisation proposée en poursuivant une série d’entretiens.

 

Dans la démarche en art-thérapie à médiation plastique et visuelle, la rencontre entre l’œuvre et son récepteur présente, entre autres, la particularité de se faire en présence de l’auteur.e de l’œuvre. Le public de l’œuvre est là dans sa dimension manifeste avant même que le processus de création soit engagé. L’art-thérapeute a pour mission de rendre possible le processus de création dont il sera le témoin et le récepteur. La personne accompagnée prend le risque de voir l’autre, l’art-thérapeute, regarder son œuvre non seulement dans sa forme achevée, mais aussi tout au long des étapes de son émergence, de ses états les plus bruts à sa forme arrêtée. 

 

L’art-thérapeute est témoin de l’œuvre en train de se faire, il se propose de la réceptionner avant même qu’elle n’existe et durant chaque étape de son émergence. L’art-thérapeute s’engage également à exprimer le sens de l’œuvre qu’au travers de la parole de son auteur. Les qualités de l’œuvre sont considérées comme autant de ponts possibles avec le monde interne de la personne accompagnée que celle-ci pourra, peut-être, sentir, voire, identifier, nommer.

 

Dans ce contexte particulier, comment la rencontre avec l’œuvre en train de se faire engage-t-elle la subjectivité de l’art-thérapeute ? Sa posture dans le processus de réception de l’œuvre est souvent rapportée à celle de témoin bienveillant. L’art-thérapeute ne s’engage-t-il pas dans l’expérience esthétique au-delà de cette fonction témoin ? Comment la rencontre sensible de l’œuvre se décline-t-elle et contribue-t-elle au processus art-thérapeutique ? Et de quelle manière la présence de la créatrice ou du créateur infléchit-elle la rencontre sensible de l’œuvre ?

 

Ainsi, il s’agira d’explorer les modalités de la rencontre sensible de l’œuvre par l’art-thérapeute, dans un contexte art-thérapeutique, en s’appuyant sur la modélisation proposée (Roman, 2021), sur son approfondissement et sur la description de ses spécificités dans le contexte de la rencontre de l’œuvre en art-thérapie.
 
Modalités

 

L’idée de ce projet est d’impliquer des étudiant.e.s dans le processus de recherche en permettant à des étudiant.e.s en art-thérapie à la HETSL et des étudiant.e.s de Master en psychologie de l’Université de Lausanne de collaborer en contribuant au recueil et à l’analyse des données. Il s'agira de permettre aux étudiant.e.s de travailler sur des données à partir d’entretiens menés dans deux contextes distincts
  • avec des personnes amatrices d’art au sujet de leur rencontre avec une œuvre d’art
  • avec des art-thérapeutes au sujet de leur rencontre avec une œuvre d’un.e patient.e

 

 
Financement externe : néant
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