Archives Rhône-Alpes Romandie des objets éphémères médiévalisants

Partenaires

Université de Lausanne

Prof. Estelle Doudet, Faculté des lettres

Université Grenoble Alpes

Dr Filippo Fonio, UFR de langues étrangères

Disciplines

  • Histoire médiévale
  • Tourisme
  • Archivage numérique

Descriptif

L'intérêt croissant pour l'histoire a vu se développer la commercialisation d'artefacts à l’ancienne vendus lors des fêtes médiévales ou dans les boutiques des sites culturels: produits évoquant des icônes, bandes dessinées, goodies (des figurines aux ustensiles de cuisine). Cette marchandisation fait depuis peu l’objet de recherches interdisciplinaires réunissant anthropologues et historiens, mais elle pose un réel problème : la plupart de ces produits sont destinés à une consommation ponctuelle et posent concrètement la question de leur durabilité et, une fois leur cycle d’usage terminé, de leur réutilisation à des fins d’étude.

Transformer les objets périssables inspirés de l’histoire en données pérennisables et exploitables pour les chercheurs dans des domaines aussi variés que l’histoire, l’anthropologie culturelle et la sociologie de la consommation est le but du projet ARAROEM (Archives Rhône-Alpes Romandie des objets éphémères médiévalisants). En pratique, il s’agit d’unir les compétences méthodologiques et technologiques propres aux universités de Lausanne et Grenoble Alpes afin d’élaborer de nouveaux prototypes d’archivage numérique adaptés à ces produits.

Le travail exploratoire s’appuie sur le type précis de consommables historiques dont les équipes grenobloises et lausannoises sont spécialistes : l’objet éphémère médiévalisant (OEM). Des souvenirs des boutiques de la Grande Chartreuse ou du château de Chillon, aux produits vendus sur les marchés des Médiévales à Vienne, Grandson et Aigle, en passant par les créations originales d’artisans et d’artistes, les objets éphémères inspirés par le Moyen Âge sont aujourd’hui le plus florissant des marchés historiques grâce à l’engouement mondial pour les divertissements inspirés par le passé médiéval. Leur consommation est particulièrement forte en Rhône-Alpes et Romandie, régions qui partagent une riche mémoire historique. La collecte et l’archivage numérique des OEM produits sur ce territoire entre 2000 et 2020 permettra de lancer une recherche interdisciplinaire jamais tentée jusqu’ici sur les convergences et les divergences des formes de consommation patrimoniale qui contribuent depuis le début du siècle à donner au sillon alpin son identité et sa diversité culturelle.

Activités

L’originalité d’ARAROEM est de travailler sur un matériel hétérogène, fragile et multimodal (image, audio, texte) qui nécessite une granularité fine dans la collecte et l’archivage.

La collecte s’effectue aux moments-clefs du cycle de vie des OEM : production, consommation, obsolescence. Elle permet l’évaluation volumétrique des données et cerne les problèmes d’accessibilité et de propriété. Sont élaborés, après inventaire, des sous-corpus maniables et une charte de nommage. Ce référentiel de conservation sera réutilisable pour de futurs projets de durabilité numérique.

La base de données s’appuie sur un protocole de modélisation permettant de gérer la complexité des métadonnées descriptives. Font l’objet d’une attention particulière les standards de numérisation ; la géolocalisation montrant la circulation des objets ; le traitement des images.

La base, ouverte au crowdsourcing, est en libre accès, les outils testés dans ARAROEM sont en open source pour les chercheur·e·s, qui pourront s’approprier la base via des parcours personnalisés. Des portfolios d’images exportables permettront la valorisation pédagogique et publique.

Outre les systèmes de stockage offerts par les universités, sera sollicitée la labellisation du projet par la TGIR Huma-num, ouvrant accès au stockage pérenne Nakala.

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