Antonio Stäuble (1933-2011), professeur honoraire de la Faculté des lettres

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Antonio Stäuble est né le 24 octobre 1933 à Bordighera de père suisse et de mère italienne. Ayant obtenu sa maturité classique en Italie, il poursuit ses études aux universités de Paris-Sorbonne, Florence, Heidelberg et Bâle, où il soutient sa thèse de doctorat sur le théâtre de Roberto Bracco et sa thèse d'habilitation sur le Théâtre humaniste du XVe siècle. Privat-docent de littérature italienne à l'Université de Bâle de 1965 à 1969, il est nommé en 1969 professeur de littérature italienne à Lausanne.

Il a enseigné comme professeur invité dans d'autres universités suisses et pendant plusieurs années à la Sorbonne et à Nancy. Il fait de plus partie du Conseil de présidence de l'Association internationale pour l'étude de la littérature italienne. Grâce à son dynamisme et à sa persévérance, la Section d'italien de la Faculté des lettres s'est développée de manière considérable: alors qu'à son arrivée le corps enseignant comprenait un professeur, un lecteur et un assistant, aujourd'hui elle compte trois professeurs, quatre membres du corps intermédiaire et trois assistants; durant cette même période le nombre des étudiants a passé d'une quarantaine à plus de deux cents. Au cours de sa carrière Antonio Stäuble s'est fortement engagé dans la gestion de l'Université. Il a été Doyen de la Faculté des lettres (1976-1978) et Président du Sénat (1994-1996). Toujours soucieux d'améliorer les conditions de travail et de recherche de la relève, il a encouragé l'accès de jeunes doctorants au «Collegium Romanicum» (Association suisse des chercheurs universitaires en langues et littératures romanes) durant sa présidence, et il a créé en 1981, avec d'autres professeurs de littératures romanes, la revue «Versants», où ont débuté plusieurs chercheurs actuellement professeurs dans des universités suisses et étrangères. Il a fondé avec d'autres collègues l'Association suisse de littérature générale et comparée, et a été un membre très actif du comité scientifique pour l'italien du troisième cycle romand en lettres. Il a aussi apporté une précieuse contribution à l'ouverture de l'université à la cité et à la promotion de la culture italienne dans notre canton en présidant la Société de culture «Dante Alighieri» de 1972 à 1985 et en continuant jusqu'à aujourd'hui à faire partie de son Comité.

Il est l'auteur de plus de cent publications qui couvrent les huit siècles de la littérature italienne. Pour s'en tenir à une présentation très succincte, on pourrait dire que durant les années 70, il a porté essentiellement son attention sur la période du XIXe au XXe siècle avec des études sur le théâtre moderne, ainsi que sur le poète Guido Gozzano. Durant les années quatre-vingts ses publications – auxquelles il a associé son épouse Michèle – ont porté essentiellement sur les récits de voyages au XVIIIe siècle. Au cours des années 90, son intérêt s'est déplacé vers la Renaissance, avec d'importantes contributions sur la figure du Pédant dans le théâtre, sur Baldassarre Castiglione et, plus généralement, sur la tradition biblique et classique dans la littérature italienne. Mais trois sujets ont été constamment présents dans sa production critique: l'œuvre de Dante, le théâtre italien de la Renaissance à nos jours et la littérature de la Suisse italienne. Enfin, dans le cadre de la Section d'italien, il a organisé quatre colloques internationaux.

Pour ses activités en faveur de la promotion de la culture italienne, l'Etat italien lui a conféré le titre de Chevalier de l'ordre du Mérite de la République en 1976, alors que la «Dante Alighieri» de Rome l'a récompensé de sa Médaille d'or en 1989.

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