239 (1994/2) Epigraphie grecque et latine - Edité par R. Frei-Stolba et A. Bielman

SOMMAIRE

Anne BIELMAN, Regula FREI-STOLBA - Préface (p. 1-4)

Jeanne JAUNIN - Le statut social de l'athlète à l'époque archaïque (p. 5-14)

Les historiens contemporains admettent généralement d'entrée de jeu l'idée que tous les athlètes de l'époque archaïque grecque étaient de souche aristocratique. L'étude qui suit se propose de mettre à l'épreuve cette assertion à l'aide de la documentation disponible, littéraire, archéologique et épigraphique. Des nuances et des précisions seront ainsi apportées à la vision historique traditionnelle de ce sujet.

François MOTTAS - La population de Philippes et ses origines à la lumière des inscriptions (p. 15-24)

Tout à l’est de la Macédoine, la ville et le territoire de Philippes ont livré une importante moisson épigraphique: 1300 inscriptions font connaître la population de la colonie romaine. On y distingue un noyau de notables, de souche purement italienne: attachés à leurs privilèges, leurs traditions et leur langue, ils sont les descendants des colons du Ier siècle av. J.-C., civils dépossédés de leurs terres ou vétérans des légions. Autour d’eux gravitent de nouveaux colons, installés aux deux siècles suivants, de nombreux affranchis et une forte population pérégrine, où se mêlent des éléments grecs et une majorité de Thraces autochtones, plus sensibles à la romanisation mais trahis par leurs habitudes onomastiques.

Fabiène GOGNIAT LOOS - Les associations de citoyens romains (p. 25-36)

L’expansion romaine commence vraiment, dans le monde méditerranéen, au Ier s. av. J.-C. Cette colonisation se double de l’établissement d’associations de citoyens romains, un peu partout dans le monde méditerranéen mais surtout en Asie, où elles sont le mieux attestées. Ces associations peuvent être comparées aux clubs britanniques lors de l’expansion du Commonwealth: bastion de la culture romaine, elles sont aussi le haut lieu du culte de Rome et de l’empereur et ce sont des hommes sûrs qui les composent.

Floriane GUIGNET, Regula FREI-STOLBA, Anne BIELMAN - Quelques remarques sur la locution manu militari (p. 37-42)

Cette brève étude vise à définir la signification de l'expression manu militari, attestée dans une inscription de Vindonissa datant du IIIe s. ap. J.-C.

Thierry LUGINBÜHL, Annick SCHNEITER - Les estampilles sur imitations de terre sigillée de Lousonna-Vidy: 300 marques pour approcher l'origine, le statut et l'organisation des potiers lausannois (p. 43-68)

Cette petite étude sur les estampilles des imitations («helvétiques») de céramique sigillée (TSI) de Lousonna-Vidy a pour but, en plus d’un catalogue des différents types retrouvés, de préciser la forme et le fond de ces inscriptions et d’évaluer ce qu’elles sont susceptbles d’apporter à la connaissance de l’origine, du statut et de l’organisation des potiers. Ce travail est fondé sur l’étude de près de 300 estampilles (296), dont 190 attibuables à des potiers, recherchés à partir des fichiers informatiques du Musée Romain de Vidy.

Jean-Luc VEUTHEY - Le préfet à la répression du brigandage: nouvelles données (p. 69-82)

La préfecture à la répression du brigandage, magistrature très rarement attestée, passe pour être, dans le cas de Nyon qui en a fourni jusqu'ici deux exemples, une charge municipale figurant dès l'origine dans la constitution césarienne de cette colonie. Les arguments ayant conduit à cette interprétation sont réexaminés à la lumière d'un nouveau document, ainsi que sur la foi d'une comparaison de Nyon avec d'autres colonies contemporaines de la Narbonnaise.

Anne BIELMAN, Martine BLANC - Le forum d'Avenches: inscriptions et monuments (p. 83-92)

Dans l'espace de la ville antique antique, inscriptions et monuments sont interdépendants. Est envisagée ici leur interaction dans un cadre donné, celui du forum d'Avenches. Si d'une part, la lecture attentive des rapports de fouilles et l'analyse du plan du forum permettent de localiser l'emplacement originel de certaines inscriptions, d'autre part des inscriptions font mention de monuments spécifiques, en l'occurence curie et scholae, qu'il convient de replacer dans l'espace architectural.

Luc-André GYSLER, Anne BIELMAN - Le flaminat municipal. Prêtrise officielle du culte impérial à travers les témoignages épigraphiques de la province des Trois Gaules (p. 93-112)

Cette recherche tente de cerner, à travers les témoignages épigraphiques, les caractéristiques du culte impérial municipal dans la province des Trois Gaules; elle s'attache tout particulièrement à la figure du prêtre municipal, le flamen. La prêtrise municipale fut utilisée en Gaule comme un instrument privilégié de romanisation: l'établissement d'un culte municipal officialise l'attachement d'une civitas gauloise à Rome; la charge de prêtre impérial est réservée aux membres de l'aristocratie locale gauloise qui favorisent le syncrétisme gallo-romain et contribuent au développement urbain de leur civitas.

Anne BIELMAN, Regula FREI-STOLBA - Les flaminiques du culte impérial: contribution au rôle de la femme sous l'empire romain (p. 113-126)

Conçu en deux parties distinctes, cet article tend à montrer en quoi les prêtresses du culte impérial peuvent éclairer notre perception des femmes dans la société romaine antique puisqu'elles sont titulaires d'une charge publique honorifique et qu'elles échappent ainsi à la condition féminine traditionnelle; il souligne en même temps les aspects encore mal connus de cette charge.

Marc VARIDEL - Le christianisme dans la Vallée du Rhône française avant Constantin (p. 127-138)

Trois catégories de sources permettent d’apporter un éclairage sur le développement du christianisme à l’époque pré-constantinienne: les sources littéraires, épigraphiques et archéologiques. La spécificité de l’étude du christianisme avant sa reconnaissance officielle ainsi que les conditions particulières de chacune de ces sources sont étudiées successivement avant d’aboutir à une synthèse de nos connaissances en la matière.

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